Le saké est un produit trop peu connu en France alors que ses variations peuvent être aussi riches que le vin. Chauvinisme ou ignorance, le résultat est qu’il est difficile de trouver du saké de qualité dans notre pays. Wakaze a trouvé la solution : brasser un saké de qualité en France! On a goûté.
Wakaze, ça sonne japonais, et d’ailleurs c’est du japonais, et ça veut dire « la brise du japon ». Et la bouteille l’affiche fièrement, ce saké est « made in » Grand Paris!! Oui, dans le monde d’après on ne dit plus « je lance ma boîte dans la banlieue chaude » mais « j’ai un super plan entrepreneurial dans un coin du Grand Paris où le loyer est incroyablement accessible! », mais passons. Donc pour ceux qui voudraient savoir, le coin d’Ile de France où Wakaze a posé ses cuves, c’est Fresnes.
Mais ce n’est pas tout de produire dans le Grand Paris. Ce sont 100% des ingrédients des saké Wakaze qui proviennent de l’hexagone : riz Japonica « Brio » de Camargue, eau minérale naturelle française, et herbes aromatiques et fruits français. Shoya, le maître brasseur, est lui 100% japonais, issu d’une grande famille de brasseurs… En résumé le savoir faire est japonais, on n’est pas face à des débutants, mais Wakaze ose des recettes innovantes : son riz par exemple n’est poli qu’à 15%, alors que normalement un haut taux de polissage est gage de qualité (mais de beaucoup de déchets aussi…)
Si vous êtes habitués à des sakés d’entrée de gamme du restaurant de sushi d’en bas de chez vous, il y a de fortes chances pour que vous trouviez le saké fade, un vague alcool aux parfums difficiles à cerner mais qui sent au final pas mal le riz. En résumé : vous ne connaissez pas le saké!
Le Wakaze The Classic n’a rien à voir avec ça : si sa robe très claire (et son nom!) laisse présager d’un saké classique, on est surpris à la dégustation. Ce saké présente au premier plan des notes fruitées de citron, puis saveurs minérales, salines, mais à l’aveugle on pourrait croire à un vin plutôt qu’à un alcool de riz, seule la touche de soyeux lacté en fin de bouche trahit le fait qu’on est sur un saké.
C’est la dégustation du Wakaze vieilli en Fût de chêne (fûts ayant accueilli de grands crus rouges de Bourgogne) qui m’a le plus marquée : ce saké est encore plus typé vin, il est vraiment complexe, très boisé au nez, beaucoup plus doux, plus gourmand, avec des arômes de tarte tatin, d’agrumes, et de fleurs blanches, il rappelle un peu un Riesling. Avec de tels arômes, il pourra sortir complètement de la partition habituelle des sakés qu’on limite trop aux poissons crus et à la sauce soja : Wakaze propose de le déguster en accord avec un Epoisse par exemple, mais je pense qu’il conviendra à beaucoup de fromages à pâte molles pas trop forts comme du Brie.
Ce Wakaze « Oak Barrel » est pour moi un véritable coup de cœur que je vous recommande de goûter : une petite merveille.
Et si vous doutiez encore de la qualité de ce saké français, sachez que Wakaze a obtenu le prix platinum au Kura Master, une compétition de saké japonais organisée en France avec un jury de professionnels.
Parlons prix : ils sont une bonne surprise puisqu’ils s’échelonnent de 19,5€ à 26,50€, ce qui est très compétitif par rapport à des sakés importés, surtout à ce niveau de qualité. Pour se lancer, Wakaze a limité les risques en faisant appel au crowdfunding… Et on peut dire que la France ne manque pas d’amateurs de saké, puisque ce sont presque 46 000 Euros qui ont été récoltés sur la dernière campagne (terminée le 15 novembre) alors que l’objectif était de 10 000€! Hélas la précommande est intégralement vendue, mais le stock à prix normal devrait arriver sur le site d’ici au 15 décembre, avec son nouvel habillage décalé très réussi.