[test] iWeech, le premier vélo électrique connecté français est une petite bombe

Quand on parle de vélo électrique connecté, deux marques émergent : VanMoof, le leader hollandais, et Cowboy, le challenger belge. Mais c’est sans compter qu’en France aussi on sait faire des vélos… Et je ne vous parle pas d’Angell qui innonde les réseaux sociaux de ses publicités pour un vélo qu’on ne peut pas encore tester, mais de iWeech, le vélo connecté au parfum marseillais! J’ai pu y goûter et je dois dire que je n’ai pas été déçu.

iweech vanmoof

Design
Ça ne m’avait pas du tout frappé sur les photos officielles, mais avec son design sportif assez élégant, le iWeech fait partie de la famille des vélos à petites roues. Son concurrent direct est le VanMoof X3, pas le S3 et pas le Cowboy : on parle d’un vélo qui peut tout aussi bien être chevauché par un grand gaillard de 1,95m comme moi (j’avoue que pour ma taille le iWeech commence à être un peu petit) que par des petits gabarits d’environ 1,60m (là aucun problème). Et tout ces gens profiteront d’un vélo au look sportif, pas d’un vélo « col de cygne » façon mémère. Déjà un très bon point.
Si ses deux principaux concurrents savent habilement faire disparaître leurs attributs de vélo électrique, iWeech a choisi de ne pas tromper le chalant : la batterie n’est pas vraiment dissimulée, mais elle est bien intégrée dans le cadre. Le bloc moteur et électronique placé au niveau du pédalier est la seule partie dont je trouve le look un peu trop lourd, mais il y a beaucoup de choses à cacher derrière ces capots en plastique entre le moteur, l’électronique connectée et le lecteur de tags NFC…

Au niveau de l’équipement, iWeech est particulièrement complet : courroie carbone Gates pour un pédalage sans bruit et sans cambouis, freins à disque hydrauliques pour bien s’arrêter, batterie amovible pour recharger en appartement, phares automatiques intégrés au guidon et à la tige de selle, béquille, gardes-boues… Et même guidon et pédales repliables pour limiter l’encombrement dans son bureau, son appartement, sa voiture, son garage ou son local à vélo trop petit. On est face à un vélo pensé par des gens qui utilisent un vélo au quotidien pour travailler, et ça se voit! Le tout est plutôt bien intégré, pas de batterie qui ressort, pas trop de câbles apparents. On pourra juste regretter la béquille fixée à l’arrache sur le cadre alors qu’elle aurait pu faire l’objet d’un meilleur travail d’intégration. Mais au moins il y a une béquille… Hein, Cowboy!

Mais c’est au rayon moteur que iWeech ne fait pas du tout comme les autres : je l’ai toujours dit et répété, même s’ils sont très agréables, les vélos à assistance au pédalier ajoutent de la complexité et du poids… (cf mon argumentaire dans cet article) Sauf que les ingénieurs de iWeech ont réussi la prouesse de mêler moteur au pédalier et absence de vitesse sans que ce ne soit un handicap, comme on le verra plus tard. A priori tout se joue grâce à un couple moteur très élevé. On a donc au final un vélo à la conception très simple qui ne pèse pas plus qu’un VanMoof (on est dans les 19kg chez tout le monde, ça reste un chouïa lourd il faut bien l’admettre). Le seul bémol à cette construction concerne à mon avis la durée de vie de la courroie : va-t-elle tenir sur la durée avec un énorme couple (vos jambes+moteur) au pédalier ?

Performances
Pour vraiment profiter de l’expérience iWeech, la première étape consiste non pas à enfourcher le vélo, mais à saisir sa destination dans l’application. Grâce à cela, le vélo sait où vous allez, et il peut donc adapter sa puissance d’assistance à votre parcours. Vous pouvez bien évidemment sauter cette étape, surtout si vous partez pour une sortie où vous êtes sûr que l’autonomie du vélo est suffisante. Mais vous sauterez de toute façon cette étape si vos trajets sont réguliers (exemple trajet domicile-travail en semaine et domicile-magasins le weekend) : iWeech apprend vos habitudes et connaîtra très vite votre destination si votre quotidien est régulier.
Une fois lancé, le iWeech est un vrai régal. l’absence de vitesse n’est pas du tout un handicap même sur des montées franches (les 90Nm du moteur au pédalier Brose T ressemblent à une moto face aux… 22Nm de mon VanMoof X2 ou même aux 75Nm du tout dernier moteur Bosch Performance CX), et grâce à sa mesure de couple au pédalier, la motorisation dose exactement ce qu’il faut pour vous faire avancer. Pas de bouton boost? Ce n’est vraiment pas un souci car il suffit d’attaquer un peu pour disposer d’un « boost » automatique, grâce à un petit supplément de couple bien perceptible : le vélo vous comprend! Cerise sur le gâteau, le moteur est inaudible, il faut vraiment tendre l’oreille pour le remarquer.
La position est assez sportive si vous êtes grand (pas de cales pour réhausser le guidon), tout en restant un vélo confortable (on est installé un peu moins sport que chez Cowboy pour la plupart des gabarits), mais si vous recherchez le confort, vous aurez sûrement envie d’opter pour une selle plus moelleuse.

Clairement, iWeech m’a offert la meilleure expérience de roulage sur un vélo électrique, et ce n’est que la limite européenne de 25km/h qui gâche un peu le plaisir une fois qu’on sort de la ville. Pas de vitesses qui coupent la fluidité mais un moteur doté de suffisamment de couple pour vous sortir de toutes les galères dans un environnement pas trop valloné, et le tout avec une autonomie monstrueuse (batterie de 497 Wh, soit à peu près ce qui se fait de plus gros, de quoi parcourir au moins 50km en assistance maximale). Une autonomie encore améliorée par rapport à un vélo à assistance électrique classique grâce au système qui sait quel est votre trajet. Vous n’avez pas du tout besoin de choisir un niveau d’assistance inférieur si vous croyez que l’autonomie sera un peu juste : le vélo s’en charge automatiquement. iWeech, c’est le vélo électrique sans aucun paramètre, sans aucun réglage, et ça marche. Et si votre trajet finit par une côte, iWeech saura réduire l’assistance dans les parties planes pour garder assez d’assistance maximale sur la montée. Cerise sur le gâteau : une maniabilité excellente avec ses petites roues.
Un bémol ? Oui, selon vos goûts vous pourrez peut-être trouver que iWeech vous assiste trop! Dans ce cas il suffit d’appuyer sur le « ibutton » pour passer en vert clignotant : l’assistance est alors réduite.

Ce qui m’a le plus embêté sur mon iWeech, c’est l’alarme. Alors que sur un VanMoof j’ai tendance à trouver l’alarme trop difficile à déclencher (la pré-alerte part vite mais il faut vraiment secouer le vélo pour que l’alarme se déclenche), il n’y a quasiment pas de pré-alerte chez iWeech et on déclenche facilement l’alarme, qui consiste en un bruit strident continu. Détail bien pensé : vous recevez une notification sur votre téléphone quand l’alarme se déclenche (ce n’est pas le cas chez VanMoof). Si vous voulez la couper, il faut être à proximité du vélo et soit déverrouiller le vélo via l’application sur son téléphone, soit placer un badge NFC fourni contre le cadre du vélo, au dessus du pédalier.
Bémol à ce défaut : iWeech m’a signalé que la mise à jour de juin rendrait l’alarme moins sensible… Une mise à jour que je n’ai pas encore pu tester même si la fin juin approche… Mais au final ça reste « juste une alarme », et sur ce point VanMoof reste le seul à disposer d’un système qui permet de bloquer la rotation d’une roue.

Enfin, il faut que je vous parle de l’application : elle est vraiment l’exemple de l’application issue d’une bonne boîte d’ingénieurs français : les fonctions sont là (verrouillage/déverrouillage du vélo, saisie de la destination, géolocalisation, et même un mode roulage qui affiche en grand la vitesse de votre monture et son niveau de batterie), la fiabilité un peu moins (le développeur de qualité est difficile à trouver dans ce pays, c’est une réalité, mais iWeech me promet que ça va changer via deux grosses mises à jour planifiées sur 2020), mais surtout l’apparence est désastreuse, on dirait un prototype directement sorti du labo! Il est urgent que iWeech se paie les services d’un spécialiste UX/UI pour mettre cette application au niveau de son vélo, car à presque 3000€, le client est en droit d’avoir une application au top!

Conclusion
Il aura fallu un vélo electrique français pour que je révise mes convictions sur l’assistance au pédalier. Le iWeech associe une conception très simple (pas de vitesses) à des équipements de haut niveau (freins à disques hydrauliques et courroie carbone), avec une grosse batterie bien intégrée et un moteur central ultra puissant, une gestion électronique sans aucun réglage (à part la contrainte de donner sa destination au début si vous allez loin), le tout sans être trop lourd (19kg environ, comme un VanMoof) ce qui au final en fait l’un des vélos électriques les plus agréables à utiliser que j’ai pu essayer. Pour moi c’est désormais LA référence en terme d’agrément, grâce à ses superbes accélérations et son absence de vitesse, de chaîne ou d’un quelconque réglage.
Alors, machine ultime ce iWeech? Non, pas encore… Pas encore car un vélo électrique connecté ce n’est pas qu’un vélo, c’est tout un écosystème : son application mérite encore du travail pour être vraiment fiable et présentable, surtout sur un marché haut de gamme (2950€ tout de même, pas si cher vu le moteur et l’équipement, n’oublions pas qu’un VanMoof X2 était affiché à 3400€ il y a quelques mois!).
Ah, et comme sur tous mes articles concernant un vélo électrique connecté, vous allez me demander « et par rapport à Angell? ». Je vous répondrait qu’Angell a l’air beaucoup moins bien pensé que iWeech et qu’à la différence d’Angell, si vous achetez un iWeech, il peut être rapidement chez vous, ce n’est pas juste une image de synthèse.
Toujours est-il que iWeech n’a pas de concurrence si vous cherchez un vélo électrique connecté bien fini qui s’adapte aussi bien aux petits qu’aux grands et avec une batterie amovible (son concurrent serait éventuellement l’hypothétique Angell S pas sportif et pas très beau et avec une batterie beaucoup plus réduite et une assistance bien moins efficace). Vous voulez un vélo électrique connecté français? Courez chez iWeech, vous ne serez pas déçu.

Les + :
+ Style sportif adapté à beaucoup de morphologies
+ Assistance très efficace (énorme couple moteur de 90Nm : accélération phénoménale)
+ Moteur quasiment inaudible
+ Grosse capacité batterie
+ Batterie amovible mais bien intégrée au cadre
+ Carte présentant le rayon d’action disponible unique sur le marché
+ Géolocalisation intégrée
+ Poids assez contenu (mais 19kg quand même)

Les – :
– Alarme un peu trop facile à déclencher (doit être corrigé via une prochaine mise à jour)
– Roue libre très bruyante (il paraît que certains apprécient pour se faire remarquer par les piétons distraits)
– Consommation assez impportante en veille (mais on peut forcer l’extinction complète si besoin)
– Application particulièrement moche
– Selle typée sport et pas confort mais c’est une affaire de goût
– Rien pour bloquer la roue, juste une alarme

7 commentaires

Ajouter les vôtres

Excellent article qui résume bien toutes les qualités de ce vélo avec lequel j’ai déjà parcouru 1600 km en ville et sur des routes de campagne. En ville, ce vélo est très réactif du fait la gestion électronique avec une absence de changement de vitesse. Les accélérations sont effectivement impressionnantes et font de ce vélo une machine très réactive et très maniable en ville. Ceci est rassurant en cas de circulation urbaine dense où l’on doit évoluer au milieu de voitures, de vélos, de trottinettes et autres nouvelles mobilités . Sur la route en promenade la gestion de l’énergie vous assure de ne pas tomber en panne d’énergie. La nouvelle application en nette amélioration indique clairement les rayons d’autonomie en aller simple et surtout en aller retour. Pour conclure, ce vélo français, de par ses qualités, mérite son prix, a noter également qu’il est disponible rapidement contrairement à la concurrence. Je souligne que l’équipe est à l’écoute de ses utilisateurs et est très réactive.

« Toujours est-il que iWeech n’a pas de concurrence si vous cherchez un vélo électrique connecté bien fini qui s’adapte aussi bien aux petits qu’aux grands et avec une batterie amovible […]. Vous voulez un vélo électrique connecté français? »
-> Et quant est-il de COLEEN alors ? Le niveau de gamme est bien différent certes, mais Coleen FABRIQUE entièrement le vélo en France. Un test comparatif serait possible peut être?

@JM : Mea culpa, j’oubliais Coleen en vélo électrique français, c’est vrai. Mais le prix de Coleen rapporté à ce qu’on a d’un point de vue technologique font que ces vélos restent cantonnés à une niche « coup de coeur », car pour quasi 8000€ on n’est plus du tout dans le choix rationnel.

Ça fait 10 jours que j’apprivoise mon iweech .
J’adore ce vélo, look , facilité d’utilisation, maniabilité.
Petit bémol , j’ai déjà eu plusieurs fois le souci avec le placement de la batterie après recharge. Plus d’assistance après quelques minutes de routes.
Redémontage de la batterie et replacement.
C’est toujours reparti avec succès, mais il faut prêter une attention particulière lors de la mise en place , c’est vraiment un peu délicat.
Sans cela je suis totalement conquis par le concept de ce vélo urbain.
Salut à tous

@Jelmini : j’avoue que j’ai peu enlevé et remis la batterie pendant mon test, mais n’hésites pas à voir avec eux s’il n’y a pas un petit souci, c’est toujours bon les retours clients quand on lance un produit!!

Félicitations pour cet article complet sur le VAE connecté.
Effectivement, ils ne sont pas nombreux sur le marché mais je vous conseille de vous intéresser au vélo électrique Reine Bike, un vélo nantais au style néo-retro différent des modèles que vous avez cité.
A découvrir car connecté ne veut pas forcément dire style hyper moderne !

Laisser un commentaire