[test] Citroën DS4 : roulez différent


Après le succès commercial de la petite DS3 (testée par Matthieu ici), Citroën veut de nous rejouer le même scénario avec la DS4, évolution premium de la C4 qui veut faire de l’ombre aux BMW série 1 ou Audi A3. Alors pour savoir si le nouveau bébé de la ligne DS se donne les moyens de ses prétentions, rien de mieux qu’un petit test sur les routes sinueuses de Catalogne…

Design
Au niveau design, cette DS4 semble vouloir nous rejouer la fable de la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, façon C4 qui veut être plus sexy qu’une Serie 1. Le résultat est plaisant, la ligne est agréable, avec ce qu’il faut de plis de carrosserie bien placés pour lui donner un caractère musculeux.
Les têtes pensantes de Citroën ont vraisemblablement bien analysé les études de marché : les clients veulent un coupé, avec les prestations d’une berline et le côté haut du SUV. Ok. Mais auront-ils envie d’une DS4? Parce qu’à force de vouloir tout être à la fois, sa ligne ne me parle pas vraiment. Quitte à faire un coupé, j’aurai plus aplati la ligne de toit sur l’arrière… Rien de grave pour les places arrière, qui sont déjà un peu sacrifiées, comme on va le voir par la suite.

En résumé, cette DS4 a une ligne agréable, plutôt réussie, mais elle joue trop avec les compromis pour susciter un vrai coup de cœur (en tout cas chez moi).
A l’intérieur, à part le dessin de la planche de bord, quasi identique à quelques artifices près à celui d’une C4, difficile de ne pas remarquer les énormes efforts entrepris par la marque aux chevrons pour que l’on se sente dans une vraie voiture premium. Si vous optez pour l’option cuir intégral (2000€), vous n’aurez pas le choix de la couleur (un marron un peu rétro, mais vous bénéficierez d’un cuir d’une qualité exceptionnelle (oui, vraiment) ajusté au millimètre, ainsi que des très réussis sièges « bracelet de montre ». Mais la version cuir simple peut rendre le choix difficile, avec une sellerie bicolore (noir et rouge ou noir et blanc) conférant un côté jeune et dynamique à l’habitacle.


Le pare brise panoramique est réussi et confère une grande luminosité tout en améliorant la visibilité pour les grands (comme moi). Il ne monte pas aussi haut que sur une C3, mais du coup la mécanique coulissante des pares soleil est beaucoup plus qualitative.
A l’arrière, l’accès est très facile (trop? Si la ligne avait pu être plus « coupé », j’aurais bien sacrifié un peu d’accessibilité arrière), mais à l’évidence, les passagers arrière sont là pour suffoquer : si l’espace est très correct pour la catégorie, les vitres latérales sont fixes (Citroën nous a affirmé que tout ça était voulu, pour ne pas sacrifier la ligne), et aucun aérateur ne leur a été offert a l’arrière de la console centrale.

Sur la route
Mais cessons de parler de cette voiture à l’arrêt, le meilleur moyen de la juger est de la faire rouler! Et sur la route, la DS4 convainc. En version THP 200cv, elle possède un très bon tempérament et une belle sonorité, même si la soundbox (une membrane vibrante située au niveau de l’admission d’air) est peut être un peu trop présente pour les amateurs de surrégime (mais au prix actuel de l’essence, vous aurez tôt fait de passer au rapport supérieur pour économiser quelques litres). Sur les routes sinueuses du Sud de Barcelone, cette DS4 s’est avérée excellente. Les réglages typés sport du chassis et des amortisseurs offrent à cette voiture assez haute une tenue de route de haut vol, sans roulis. Oubliez les jantes 19″, elles n’apportent rien, pire, elles vous empêchent de bien ressentir la route au niveau du volant. Optez pour les jantes 18 pouces.

Côté Diesel, c’est le HDi 163cv qui était mis à notre disposition. Agréable et sachant se faire discret, c’est une motorisation passe partout pour les amateurs de mazout, mais qui n’offre pas le panache du THP.

Conclusion
La DS4, si elle perd le côté fun de la DS3, a su nous démontrer qu’elle est une vraie voiture premium. Côté design, sa ligne est réussie même si elle manque à mon goût de radicalité (mais on a quoi en face? Une A3 ennuyante à mourir et une série 1 qui n’est clairement pas une reine de beauté). Seule manque une option full LED arrière, un détail pour lequel la clientèle premium est prête à payer.
A l’intérieur, on est proche du sans faute avec une finition de haute volée et des matériaux de grande qualité (à part quelques plastiques mal choisi comme celui qui habille le haut de la planche de bord), et sur la route, on a de quoi se régaler avec un comportement des plus sains et des motorisations agréables. La seule chose incompréhensible dans cet univers haut de gamme, c’est le choix de Citroën de mettre des bruitages d’alerte gadget pour tout et n’importe quoi (vous le supportez, vous, le son « retirez la clé de contact » en fin de ma vidéo?). Inutile et hors de propos.

Les + :
+ un style réussi, même s’il manque de radicalité à mon goût
+ finition au niveau de la concurrence allemande
+ motorisation 1,6 THP 200cv excellente
+ boîte manuelle agréable
+ quelques éléments personnalisables
+ bonne insonorisaton
+ pare brise panoramique

Les – :
– vitre fixe à l’arrière
– pas de bouche de ventilation arrière (ça aurait un peu compensé la vitre fixe)
– pas de full Led arrière ( même en option) ni avant (mais c’est normal)
– système multimédia un peu poussif
– cuir intégral uniquement en brun
– bruitages d’alertes totalement gadget, trop nombreux et cheap
– une clé pour démarrer? Old school…
– pas de boîte pilotée double embrayage
– le caisson de basses de l’option son Denon (pas franchement nécessaire) prend une place considérable dans le coffre














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