Vous êtes un petit buveur de café, mais vous aimez les bons expressos? Vous avez sûrement déjà craqué pour un système du genre Nespresso… Mais si vous êtes un vrai amateur de café, du genre de ceux qui boivent 4 cafés par jour et veulent un grain rare et précieux, c’est loin d’être une solution intéressante (économiquement, gustativement et écologiquement). Alors on a voulu voir ce que valait une « vraie » machine à café. La « vraie » machine, c’est une Saeco, marque mythique chez les connaisseurs, concurrente directe de Melitta et rachetée par Philips l’année dernière.
Le protocole expérimental est très simple : une machine au bureau, et une douzaine d’assoiffés, qui deux semaines durant ont exploité l’engin du matin au soir.
Design
Rien qu’en regardant l’énorme carton, on sait qu’on aura à faire à un objet assez massif. Une fois déballé, pas de surprise, on est face à un très gros bloc métallique, doté en façade d’un écran, du double bec verseur (hélas en plastique), d’un panneau de commande très simple et lisible, et d’un bac à lait amovible. C’est technique et austère, Saeco joue le côté pro, pas le glamour.
En ouvrant les trappes sur le haut de la machine, on découvre qu’elle est bien pensée jusque dans les petits détails : une cartouche Brita pour filtrer l’eau du bac à eau (amovible, un petit drapeau se déployant pour signaler de ne pas verser d’eau quand il est absent), un réglage de finesse du grain côté café, ou une trappe spéciale pour le café déjà moulu. Les contenants sont équipés de couvercles dont l’absence est détectée par la machine. Difficile d’en faire plus.
Performance
Au démarrage, on est accueilis par… Une barre de progression! Ok, on est clairement face à une machine sophistiquée. Une fois la barre de progression passée, tout est ultra simple : une touche café, une touche expresso, une touche lungo, une touche cappucino, et vous aurez un café tout chaud, dans la quantité réglée (à condition bien sûr d’avoir rempli les bacs d’eau et de café). Difficile de faire plus simple. Une touche « spécial » permet d’accéder à des préparations plus rares, comme le Café Latte, la mousse de lait ou la fonction vapeur.
La machine sait extraire le meilleur de vos grains, alors oubliez les grains premier prix (on a tenté avec du Maison du Café à bas prix : une horreur), et faites-vous plaisir avec de bons grains chez un torréfacteur, vous en aurez de toute façon pour moins cher à l’usage qu’avec une machine à dosettes. Si le café n’est pas optimal à votre goût, en changeant les paramètres de longueur, la finesse de la mouture, la température ou la préinfusion, vous devriez pouvoir obtenir le meilleur de vos grains. Et c’est toutes ces possibilités de réglages qui donnent du charme à cette machine : elle est tout automatique, proposant des réglages par défaut vraiment bons, mais elle nous donne l’impression de faire notre propre café personnalisé en touchant légèrement à quelques réglages. Une petite satisfaction personnelle qu’on avait perdue en passant aux dosettes.
Idem pour les cappucino : ils sont somptueux, avec une mousse de lait parfaite et un équilibre café/lait par défaut très bien dosé.
Raffinement : si vous interrompez un cappucino avant la fin programmée de la partie lait, la quantité de café qui suivra sera adaptée à la quantité de lait dans la tasse. Toujours la bonne proportion, quelle que soit la taille. Parfait.
Mais c’est aussi sur l’entretien que cette machine joue le jeu de la perfection : le marc de café est éjecté sous forme de blocs compacts dans un bac dédié facile à vider, l’eau dans un bac d’égouttement (deux bacs en fait, petit regret, puisque le bac en façade ne communique pas avec le bac arrière, dommage), et la machine s’autonettoie avant chaque mise en veille automatique (elle fait couler pas mal d’eau pour l’occasion), et nettoie les conduits de lait après chaque spécialité laitière. Ça reste très propre et il est facile de nettoyer le peu d’éléments sales.
Conclusion
Résumons le test de cette machine par une petite anecdote : la tête triste de certains des testeurs improvisés lorsque la machine a dû partir… Franchement, quand on voit le prix du café en grains, et la simplicité enfantine avec laquelle cette machine converti ces grains en de sublimes cafés, on se demande pourquoi les machines à dosettes ont autant de succès… Mais on est très vite rattrapés par la réalité : cette Saeco est chère, très chère même, et ne concurrence les machines à dosettes que pour une consommation de café importante (le modèle Exprelia testé est au prix public de 1499€). Le problème principal de ce type de machines, ce n’est pas la concurrence des dosettes, mais celle des machines encastrables, proposées à des prix similaires. Si vous voulez le top, vous risquez de préférer une machine Gaggenau ou Miele (par exemple) encastrée dans l’un des meubles de votre cuisine plutôt qu’une Saeco posée sur le plan de travail, non? En résumé, Saeco occupe une position difficile : c’est une machine parfaite pour les vrais amateurs de café, mais pas assez statutaire pour la cible haut de gamme…
[Mise à jour] Philips nous a permis de poursuivre un peu le test pour faire d’autres essais de café. Côté Maison du Café d’abord, le L’Or Premium expresso en grain sauve l’honneur de la marque : fort et équilibré, il a un goût très agréable, mais manque peut-être d’une pointe de caractère pour déclencher le coup de cœur. Il produit une petite quantité de « crema » (de mousse quoi!). On a aussi trouvé des petites merveilles de café à la Brûlerie des Ternes, qui nous ont prouvé que cette Saeco pouvait faire des cafés d’exception, avec une crema bien abondante, comme je les aime.
Ce test prolongé a aussi été l’occasion de se rendre compte que la machine n’était pas aussi propre que ce qu’on avais constaté au début : après quasiment un mois d’usage intensif (plus d’une douzaine de cafés servis par jour), il y avait du café moulu un peu partout dans les entrailles de la machine, ça n’a pas influé sur son fonctionnement, un nettoyage un peu poussé du mécanisme (détachable, bien joué Philips) on réglé le problème, mais on aurait préféré se passer de ce nettoyage bonus.
Les + :
+ La simplicité d’une machine à dosette
+ La propreté d’une machine à dosettes
+ Très bons cafés (à condition de choisir un grain de qualité)
+ Cappucinos et caffé latte impeccables en un clic
+ Tout est paramétrable (finesse de mouture, quantité de café, longueur, température, préinfusion…)
+ Filtre Brita intégré dans le bac à eau
+ Compatible grain et café moulu
Les – :
– Design quelconque
– Trop d’éléments plastique en façade
– Le prix de… Presque 5 machines à dosettes (il faut une bonne consommation pour rentabiliser)!
– Elle se nettoie souvent (trop souvent)
– Encombrement
– A ce prix, vous pouvez aussi avoir une machine encastrable
Pas de Saeco Exprelia dans notre comparateur de prix, dommage, je vous met un autre modèle plus abordable!
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2 commentaires
Ajouter les vôtresC’est vrai que les lignes de « cette usine à gaz » sont un peu quelconques, mais cela dégage une certaine robustesse, qualité et professionnalisme… dommage car le design de la gamme Robust de la même marque en dégage tout autant et est plus réussie.
[…] diisign.com via Francis on […]