La chaise A de TOLIX, c’est une icône du design français. Créée en 1935 par Xavier Pauchard et perfectionnée en 1956 par son fils Jean, cette chaise s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires dans le monde entier. Problème : étant donné son âge, le modèle est entré dans le domaine public, et si les connaisseurs apprécient toujours le vrai modèle qui sort de la manufacture bourguignonne d’Autun, les versions asiatiques à bas prix pullulent.
TOLIX a donc décidé de se battre, avec un produit moins cher, mais sans rogner sur la qualité, et toujours Made in France, à la main. Rien de magique, un peu de bon sens, mais un grand pari.
Plusieurs éléments permettent à cette nouvelle Chaise A d’être proposée à 180€ quand sa grande soeur dépasse les 300€. D’abord, la vente directe : pour conserver une marge correcte, Tolix révolutionne son modèle et va distribuer elle-même ses créations. Si le pari semble facile à remporter, il faut tout de même prendre en compte un inconvénient de taille : comment réussir à mettre en avant face aux concurrents bas de gamme la qualité d’un produit fait main, aux finitions et matériaux de qualité (les matières premières seules chez TOLIX -tôle, acier, embouts- s’élèvent à 25 € HT quand une chaise asiatique bas de gamme coûte 11€ HT en sortie d’usine) en se battant uniquement sur internet ? Difficile de faire apprécier la qualité sur photos, et même le communiqué de presse de TOLIX l’affirme, pour faire la différence, il faut « observer, comparer, comprendre, ressentir ». Pas sûr que le client lambda se pose assez de questions.
Ensuite, c’est sur le produit qu’il a bien fallu modifier quelque chose : on oublie la finition lisse, qui ne permettait aucun défaut, et on passe à une peinture matte bien couvrante qui permet d’effacer les petites imperfections. Si une plus grande standardisation de sa chaise a aussi été nécessaire, ce n’est pas au détriment du choix, puisque Tolix propose la nouvelle chaise A dans 12 couleurs.
On espère que cette nouvelle chaise A saura attirer plus que ses copies, en remettant au passage en lumière un mobilier incroyablement durable, recyclable à 99%, dont aucune matière première ne provient de plus de 400km de la manufacture. Et pourquoi pas, qu’elle donne des idées à d’autres marques qui n’ont pour seul réflexe que d’augmenter le prix de leurs icônes ? On peut rêver !
