La cathédrale de Reims, majestueuse oeuvre gothique, cathédrale des sacres, sans doute l’une des plus belles de France… Face à elle, un bâtiment discret, sobre, presque timide, une caserne de pompiers en pierres de taille, encore ornée en son sommet de la mention « Sapeurs Pompiers », avec les portes de sortie des engins transformées en verrières. Une porte discrète, ornée du nom de l’hôtel « Caserne Chanzy, hôtel & spa ». Tout un programme, mais caché, discret. La star, ça reste la cathédrale.
On monte au cinquième étage, car c’est ici que la caserne a été surélevée, et ce ne sont plus les larges fenêtres des étages inférieurs, mais une unique baie vitrée qui court sur l’ensemble de la façade, derrière une terrasse cachée. Vous n’avez pas de chambre au cinquième? Qu’importe, la Caserne joue l’ouverture, avec une partie de terrasse ouverte à tous les hôtes. Et là, vous profitez tout simplement de la meilleure vue sur le chef d’oeuvre gothique de Reims.
La chambre (ou plutôt la suite, dans le cas présent), très spacieuse, s’étire en longueur tout le long de la baie vitrée, et vous pouvez presque ne jamais quitter des yeux la cathédrale des sacres. Une longue terrasse permet de disposer d’un extérieur privatif très rare en centre ville. Le choix de l’hôtel d’une décoration contemporaine plutôt neutre et sobre avec de très rares touches de couleur fonctionne bien en contraste avec la vue historique du XIVème siècle qui s’offre à chaque instant. Pas besoin de tableaux aux murs, pas besoin de pièce majeure de design, tout est dans la vue.
Petite attention contemporaine croisée pour la première fois : une station de charge Satechi Trio est présente sur la table de chevet, de quoi recharger iPhone, Apple Watch et AirPods (et leurs équivalents Android aussi) même si vous avez complètement oublié vos câbles et chargeurs en partant. Un détail que j’aimerais voir plus souvent, mais pas encore disponible sur les deux tables de chevet.
Une très bonne literie devrait satisfaire les plus difficiles, mais malheureusement dans ma chambre le ronronnement de la ventilation était un peu trop présent, d’autant plus qu’entre le quartier qui est très calme une fois la nuit tombée et l’insonorisation parfaite de l’hôtel, ça gâche un peu le tableau.
Mais quittons la chambre et descendons au sous-sol où se cache la perle secrète de la Caserne Chanzy : un superbe spa d’une taille assez rare pour un hôtel de centre ville. Grande piscine au plafond cathédrale dotée d’une multitude de zones d’hydromassage, sauna et hammam spacieux, et soins à la carte, il y a tout ce qu’il faut, avec un accès restreint pour ne pas se retrouver trop nombreux. Revers de la médaille, les résidents ne bénéficient que d’un créneau d’une heure, et il est fortement conseillé de réserver avant son arrivée. Dommage.
Le petit déjeuner, servi jusqu’à dix heures, se passe dans le restaurant bistronomique de l’hôtel, La Grande Georgette (un nom en référence à la tradition de la fin des années 20 : donner à la grande échelle le prénom de l’épouse du capitaine de la caserne), dans un cadre urbain chic et cozy, autour d’une grande cuisine ouverte, avec comme toujours de larges baies vitrées donnant sur la cathédrale. Le choix est vaste, aussi bien en sucré qu’en salé, mais j’ai noté un manque de produits faits maison ou très locaux, dommage pour cette gamme d’hôtels et pour une ville qui attire internationalement pour son lien avec la gastronomie.
Plus tard dans la Journée, un bar à champagne ouvre pour faire découvrir ou redécouvrir des bouteilles d’exception, mais rien n’empêche de sortir un peu dans l’une des caves à champagne qui pullulent dans le centre de la ville..
Si la Champagne est dotée de très belles adresses, elles sont souvent situées au coeur des vignes. Avec la Caserne Chanzy, la cité des rois de France propose un boutique hôtel (de 89 chambres tout de même) cinq étoiles permettant d’accueillir les amateurs de grands crus et d’histoire de France presque à la sortie de la gare avec une qualité de service à la hauteur des attentes de ceux de ces clients qui veulent limiter l’usage de la voiture, malgré quelques bémols qu’il devrait être aisé de corriger.