A chacun de mes passages sur Paris, difficile de faire un choix parmi le choix conséquent en nouveaux restaurants et nouveaux concepts gastronomiques… Je dois dire que je ne suis pas souvent enchanté par les nouveautés que je teste, mais quelque fois, une excellente surprise sort du lot. Rae’s en fait clairement partie.
On se retrouve dans le Sentier, lieu d’ouverture de beaucoup de restaurants ces derniers mois, mais rue des jeûneurs… Ca commence mal sur le papier avec une telle adresse! La déco est sobre, réalisée avec goût, mais avec peu d’originalité : c’est rétro comme il faut pour bien montrer qu’on fait partie des restos ouverts en 2016.
Il y a de l’espace, sur deux niveaux, avec un bar à l’étage, du mobilier en bois et marbre, des chesterfield en cuir… Impossible de ne pas trouver son bonheur pour se placer. Seule ombre au tableau : l’absence de terrasse en cette météo estivale, mais on a pu profiter d’une des meilleures tables : quelques-unes sont placées tout contre la fenêtre, donc presque en terrasse, celle au rez de chaussée a la cuisine vitrée dans le coin du regard pour espérer apercevoir quelques secrets…
La carte est assez restreinte (signe pour moi d’une cuisine de qualité) et laisse une grande place à la gastronomie italienne avec des grands classiques : on a essayé le vitello tonato, tout simplement parfait, avec une touche bien vue : des câpres frits pour apporter un peu de croustillant au plat. Les linguines (à l’encre de sèche) à la vongole étaient eux aussi d’une qualité rare.
Mais en sortant des grands classiques, on est loin d’être déçu : en entrée, le poulpe, avec ses tranches de saucisse sèche et son houmous, est une merveille gustative à ne surtout pas manquer. Et la pêche du jour à la plancha est non seulement cuite à la perfection, mais aussi assaisonnée
Au rayon des desserts, la ganache de chocolat pure origine du Venezuela assortie de pralines du Piémont est une gourmandise addictive, mais en ces temps estivaux, c’est le semifredo au chocolat blanc, pistache et fraises guarigette qui m’a transporté, avec un équilibre de saveurs incroyable. Un final digne des plus grandes tables.
On arrose le tout avec une sélection de vins ou de spiritueux qui cherche l’originalité et le raffinement.
Le tout est signé par Masahide Ikuta, un chef qui a fait ses armes au sein d’établissements de haut rang (le Burehiesel d’Antoine Westermann pour les Alsaciens, ou le Septime de Bertrand Grébaut si vous êtes plutôt parisien)… Du coup, pas étonnant que les plats fassent preuve d’une belle sophistication. Et pourquoi Rae’s alors? Tout simplement parce que c’est le nom du propriétaire australien, Vincent Rae.
En résumé, le Rae’s, c’est un immanquable du moment, puisque les plats dignes d’une étoile (ça n’engage que moi, mais le CV du chef confirme mon sentiment) sont affichés à des prix d’appel (ne vous souciez pas des accompagnements tarifés séparément, car seuls deux plats de la carte ne sont pas servis d’origine avec un accompagnement), et dans une ambiance de brasserie élégante, mais qui reste amicale et décontractée. Dernier bon point : le Rae’s est ouvert les dimanches, et la première semaine d’août. Vous n’avez plus d’excuse pour ne pas y courir !