[test] Audi TT Roadster : coup de maître

Essai Audi TT Roadster 2015
Il n’y a rien à faire à Fuerteventura. Vraiment rien. Alors autant apporter ses jouets si d’aventure vous devez passer quelques jours sur cette île des Canaries. Audi a fait les choses en grand en nous proposant d’essayer deux jouets qui ont transfiguré l’expérience de l’île : le TT Roadster, et le TTS Coupé. De quoi très largement tromper l’ennui.

Design extérieur
L’Audi TT occupe une place à part dans le design automobile. Depuis la version de 1999, révolutionnaire, les designers d’Audi ont progressivement tendu les lignes de l’engin, qui perd totalement son côté rondouillard dans cette dernière déclinaison. Même la parfaite ligne de toit se voit tronquée par une droite qui naît dans les derniers centimètres de la vitre de custode, un détail qui n’est pas repris sur la capote du roadster.
Audi a voulu appliquer les codes communs à toute sa gamme sur ce TT, avec la nouvelle calandre hexagonale aux coins tronqués par les phares. Je suis partagé concernant ce choix, et me demande si le TT et la prochaine R8 n’auraient pas gagné à s’échapper un peu des codes stylistiques des berlines et SUV. Toujours est-il que ce look fonctionne plutôt pas mal, et que les détails raffinés ne manquent pas : troisième feu stop quasi invisible éteint, dissimulé dans le pli de la malle arrière; trappe à essence héritée du premier TT, griffes lumineuses verticales dans les phares full LED rappelant les Audi du Mans (optez pour la version Matrix LED si vous voulez le top du top de l’éclairage), ou clignotants défilants… L’assemblage est parfait, la finition impeccable : extérieurement, cette Audi TT est un régal pour les yeux. Et elle en a fait tourner des yeux pendant notre essai à Fuerteventura.
Essai Audi TT Roadster 2015

Design intérieur
A mes yeux, l’intérieur de cette dernière génération de l’Audi TT est tout simplement l’un des plus réussi de toute l’offre automobile actuelle, et sûrement celui qui va le mieux vieillir.
Pourquoi ? Parce que l’un des éléments les plus caractéristiques de l’année de sortie d’une voiture est l’écran multimédia : de plus en plus fins, de plus en plus grands… Ca et les différents boutons comme les commandes de climatisation, qui évoluent rapidement dans leur présentation.
Audi a choisi de tout supprimer de façon magistrale. Le seul écran est celui du combiné, qui remplace complètement les compteurs traditionnels. Mais ce n’est pas n’importe quel écran. Contrairement à ce qu’on trouve sur une Classe S de Mercedes ou un Range Rover, il s’git d’un des tous premiers écrans à forme libre. Il n’est pas rectangulaire mais suit les courbes du cockpit. Ajoutez à cela une excellente définition et un contraste parfait même en plein soleil de Fuerteventura, saupoudré d’une fluidité sans faille des animations (grâce à des composants graphiques dédiés) et vous comprendrez que ce Virtual Cockpit risque de faire référence dans les combinés automobiles pour un bon moment.
Essai Audi TT Roadster 2015
Vous trouvez que l’absence d’écran central est pénalisante pour le passager ? Outre le fait qu’un roadster ou un coupé sportif comme le TT sont des machines plutôt typées égoïste/hédoniste, je vous dirait surtout que la plupart du temps, votre passager préfère jouer avec son téléphone ou sa tablette plutôt que de regarder l’écran central d’une voiture… Et en cas de besoin, il est possible pour le passager de jouer avec la molette centrale du MMI tout en ayant une vue assez dégagée sur l’écran.
Même idée daignée concernant les commandes de climatisation : plutôt que de les faire disparaître dans un menu, elles sont directement accessibles via les 3 molettes dotées d’un écran au centre des aérateurs. Plus de bouton disgracieux sur le tableau de bord tout en conservant une ergonomie parfaite ! Encore un coup de maître.
Enfin, la finition Audi monte encore d’un cran avec des pièces comme la console centrale habillées d’aluminium, bouchonné façon « clou de Paris » sur mon modèle d’essai.
Difficile de faire mieux, d’autant plus que les sièges Sport S en cuir sont sublimes et dotés d’un excellent maintien.
Finalement, je n’aurai qu’un reproche à formuler concernant l’intérieur : l’absence d’une option permettant de gainer la planche de bord de cuir, qui aurait été sûrement bien trop chère pour le commun des mortels mais aurait permis de gagner encore un cran en qualité perçue.

Performances
Il y a des jours où on a l’impression que la vie a envie de nous faire un cadeau : île de Fuerteventura, pas un nuage, 24 degrés, et un roadster qui se libère pour mon essai avec une charmante coéquipière. Il fallait bien un tout petit bémol à tout ce bonheur : il ne nous restait qu’une version TDI 184ch, boîte mécanique à essayer. Loin de moi l’idée de me plaindre et de faire l’enfant gâté, puisque ce moteur d’entrée de gamme constitue déjà une belle entrée en matière, et même si elle manque de piquant, sa sonorité est très agréable pour un Diesel.
C’est parti pour un petit tour. Et quel tour : cheveux au vent, il ne manque pas de pêche ce Diesel, surtout pas pour doubler d’une traite les files de Hyundai de location et de bus qui parsèment les routes de Fuerteventura en ce début de week end pascal (0 à 100km/h abattu en 7,3s).
Un détail cependant : le TT est un vrai Roadster avec un pare brise qui ne s’étale pas presque au dessus de votre tête comme certains concurrents, ce qui est génial pour rouler au grand air, mais source de beaucoup de turbulences au niveau de la tête, malgré un filet anti-remous déployable électriquement. En parlant d’air, le TT se dote enfin du très pratique chauffe nuque intégré au siège, histoire d’optimiser l’investissement en roulant décapoté le maximum de jours de l’année.
Revenons-en à nos routes : parmi les très rares boutons du tableau de bord, il y en a un à connaître : le Drive Select (en option). Un appui sur ce bouton et quelques coups de molette permettent de changer le typage du véhicule au niveau des suspensions (Magnetic Ride optionnel), du contrôle moteur, ou du toucher de volant par exemple. Grâce à ça, le TT est ultra polyvalent entre un mode sportif efficace et un mode Efficiency qui à l’opposé va vous faire devenir un as de l’écoconduite, grâce par exemple à une fonction roue-libre à la décélération… Autant ne pas le cacher, nous sommes restés en mode dynamique la plupart du temps, mais malgré cela, une climatisation à fond, un toit ouvert et une conduite plutôt sportive, nous sommes restés à une consommation de 7,5l/100km.
Essai Audi TT Roadster 2015

Revenons-en à la prise en main du Virtual Cockpit : très lisible, un appui sur la touche VIEW au volant fait passer le mode d’affichage de petits à grands compteurs, la carte de navigation s’étalant sur toute la surface de l’écran… Du grand art, d’une fluidité extrême. L’intégralité des systèmes multimédia automobiles du marché est ringardisée par le virtual cockpit. A part pour un détail, plutôt gênant : les menus sont bien trop touffus. Entre les onglets du haut de l’écran, les différentes couches du menu circulaire du MMI et les quelques menus façon pop ups, on se perd complètement dans l’interface. Malgré l’insistance, je n’ai par exemple jamais réussi à trouver le réglage pour afficher la carte façon Google Maps (à moins que mon Roadster d’entrée de gamme n’tait pas équipé de l’option?). Autre exemple : on est tombés sur l’utile réglage d’activation du hotspot wifi de la voiture complètement par hasard… Espérons que les heureux acheteurs de l’engin trouveront leurs marques plus facilement que nous !
Au niveau des bonnes surprises, notons la capote qui ne met que 10s à se (dé)plier (l’absence de couvre capote explique en partie ce score record), sans aucune action manuelle nécessaire. Une capote aussi simple à utiliser qu’un toit ouvrant, jusqu’à 50km/h. Cerise sur le gâteau : l’espace du coffre est constant, et plutôt généreux pour la catégorie (280l).
Détail qui a son importance : toutes nos Audi de test étaient équipées de l’option audio Bang & Olufsen. Autant vous dire qu’il n’y a rien à critiquer à ce niveau. Mais par conséquent je ne pourrai vous dire ce que vaut le système son de base.
Essai Audi TT Roadster 2015

Conclusion
Audi peaufine chacune de ses voitures de génération en génération en supprimant le superflu. Sur le nouveau TT, dont ce Roadster, c’est un coup de maître. Entre la perfection des lignes extérieures (notez le soin du détail comme l’intégration du troisième feu stop quasi invisible éteint) et un intérieur qui fera date dans le design automobile, difficile de trouver quelque chose à redire concernant ce merveilleux engin, d’autant plus que les motorisations sont comme d’habitude chez Audi performantes et sobres, que la tenue de route est parfaite et que le confort de suspension (réglable) est digne d’un tapis volant (en prenant l’option Magnetic Ride)…
La seule ombre au tableau (si on considère que comme moi vous n’avez pas d’état d’âme à rouler avec « seulement » 4 cylindres) vient des tarifs élitistes qui peuvent faire hésiter entre ce Roadster futuriste (plus de 53000€ pour notre modèle Diesel d’essai, une entrée de gamme avec quelques options…) et son concurrent stuttgartois qui passerait presque pour une voiture démodée, mais un peu plus sportive, et au look plus affirmé : le Porsche Boxster.
Essai Audi TT Roadster 2015

Les +
+ Intérieur qui fera date, quasi indémodable, finition parfaite
+ Ligne extérieure sobre et très soignée
+ Capote électrique ultrarapide à mettre et enlever (10s)
+ Filet antiremous intégré et rabattage électriquement
+ Moteur Diesel (seul essayé sur Roadster) agréable et peu gourmand
+ Coffre à volume fixe

Les – :
– Pas mal de remous aérodynamiques toit ouvert (même avec filet déployé)
– Navigation compliquée dans le MMI
– Manque d’une option pour profiter d’une planche de bord en cuir
– Manque d’un soupçon de folie dans la ligne extérieure ? (il reste l’option S-Line)
– du haut de son 1,95m, votre serviteur avait les genoux dans le volant dans ce roadster

Essai Audi TT Roadster 2015

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