Amsterdam. Cinquième canal, ou Keisergracht. Les demeures classiques au style inimitable s’alignent sur les bords du canal. Et puis l’une d’entre elle joue la différence : plutôt qu’une façade directement sur la rue, un majestueux portail de pierre aux grilles de fer donne sur une petite cour. Au fond, un immeuble ancien à la porte ouverte. Vous êtes au Dylan.
Difficile de choisir un hôtel à Amsterdam : l’offre est riche, et il y a presque autant de façon de voir la ville que de quartiers. Pour cette découverte d’Amsterdam, je m’étais fixé deux règles : être dans un endroit assez central par rapport aux grands musées que je voulais visiter (Rijksmuseum, musée Van Gogh, maison d’Anne Frank…), mais surtout, je voulais vivre quelques jours au bord d’un des canaux de la ville, dans un coin assez historique. Et puisque ce week end devait être luxueux (c’était le cadeau d’anniversaire de mademoiselle diisign tout de même), et bien le choix s’est vite restreint sur cette perle historique.
J’ai opté pour l’une des toutes nouvelles chambres à la décoration très sobre nommées serendipity collection. La serendipité, c’est l’art de trouver ce que l’on ne cherchait pas… Ça résume assez bien ce week end prolongé à Amsterdam finalement… Je ne m’attendais pas à grand chose, et j’ai au final trouvé des lieux magiques. Magie qui a commencé avec le Dylan, mais ça, je m’y attendais un peu plus…
Le charme de l’hôtel m’a tout de suite conquis : la vieille maison amstellodamoise, son salon avec cheminée, sa cour centrale comme un joyau… Ce que je ne savais pas en réservant, c’est toute l’histoire qui entoure ce lieu : seulement cinq ans après le creusement du canal, en 1618, un théâtre en bois a été érigé à l’emplacement du Dylan : la « Duytsche Academie ». En 1632, l’architecte Jacob van Campen, auteur du Palais Royal d’Amsterdam, a érigé un théâtre en pierre, mais en 1772, le bâtiment a été complètement détruit par un incendie, et seul le portail subsiste de l’oeuvre de van Campen. Depuis, c’est une oeuvre de charité qui possédait les lieux. Et en 1999, après une rénovation complète, l’hôtel Dylan a pris possession des lieux.
Revenons-en donc au Dylan que j’ai eu l’occasion de découvrir : chambres extrêmement spacieuses décorées dans des tonalités de gris (pour la Serendipity Collection), l’accent est mis sur les matériaux naturels luxueux : sol en wengé, salle de bains en marbre dotée d’une baignoire de taille généreuse (le design de la salle de bains est un exemple de minimalisme : deux poutres de marbre massif sont posées perpendiculairement et abritent baignoire et lavabo), cuir ou laine… Le luxe se fait tactile, il n’est jamais ostentatoire. Le luxe, c’est aussi un lit king size de plus de deux mètres de long (2,10m à priori), histoire que les plus grands gabarits (par exemple de type hollandais comme moi!) ne dépassent pas en longueur. Bien pensé, et trop rare.
Au rayon des regrets, pas grand chose à noter, de simples détails, comme par exemple l’absence d’un interrupteur général pour éteindre toutes les lumières depuis le lit, ou un système audio Bose qui n’a jamais voulu faire entendre autre chose qu’un son de cloche… Rien qui n’ai pu contrarier mon enchantement, seul mon esprit geek a été un peu déçu!
Au petit déjeuner, vous profiterez de l’une des plus belles salles de l’hôtel : elle abritait autrefois la boulangerie de l’oeuvre de charité, dont les portes des fours subsistent sur un mur d’époque. Cette pièce aux tons sombres s’habille des rayons du soleil du matin grâce à de grandes fenêtres donnant sur la verdure extérieure ou sur la cour intérieure. Un exemple de conservation.
Les autres lieux de l’hôtel font preuve de la même sensibilité pour conserver l’âme historique du bâtiment, et se dévoilent au détour de couloirs tortueux ou de demi niveaux. Ce charme historique explique l’impossibilité d’intégrer une piscine ou un spa dans les lieux, mais le climat doux et zen de la ville devrait vous faire oublier cette absence.
J’ai eu l’occasion de découvrir quelques unes des autres chambres, décorées d’une façon plus coloniale : la magie opère à chaque fois. Le Dylan se ressent plus qu’il ne s’admire, c’est une véritable expérience d’intemporalité qui se joue dans ces murs, entre la décoration contemporaine et sophistiquée des chambres et le côté musée des pièces communes.
Enfin, cerise sur le gâteau, le Dylan possède un restaurant étoilé, le Vinkeles. Nous avons choisi d’explorer la ville aux heures des repas (certaines adresses feront l’objet d’un prochain article), mais si vous n’avez pas la tête à chercher plus loin que le bout de votre chambre, disposer de l’une des meilleures tables d’Amsterdam à ses pieds est un plus particulièrement appréciable.
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