Quatre étudiants (Alex Rosset et Thérence Jourson de Strate Collège, Adrien Matissart et Nicolas Goester, de Télécom Paris Tech) viennent de se voir remettre le prix ArtScience Paris. Loin de moi l’idée de critiquer la qualité de leur travail, le prix est bien mérité pour ce qui est de la maturité technique et artistique d’un projet qui s’inscrit parfaitement dans le thème de l’année : « énergie du futur ».
Non, le problème, c’est qu’on ne peut pas mixer deux grandes tendances (les bracelets connectés et la surveillance de la consommation électrique) et obtenir un produit qui sera forcément un succès… Petite analyse!
On a déjà vu et même testé sur diisign des box dont le but est de mieux connaître sa consommation électrique, ce qui permet toujours de la diminuer. Que ce soit avec ces box ou des compteurs intelligents, voire des systèmes électriques complets comme le HomeControl de Niko, il est possible de connaître votre consommation.
Le souci, c’est qu’on n’a pas encore trouvé de remède miracle pour la matérialiser au quotidien, simplement et efficacement.
InnerG est donc la solution imaginée par ces élèves ingénieurs et designers : un bracelet qui affiche la consommation électrique, et permet d’alerter l’utilisateur d’une surconsommation…
Oui, mais si votre système électrique est assez intelligent pour faire vibrer un bracelet pour vous dire d’éteindre une lumière, pourquoi ne l’éteint-il pas tout seul, cette maudite lumière? Et quitte à faire une alerte, autant faire vibrer son smartphone, ou quelque chose d’existant sur ou autour de l’utilisateur.
Alors pour matérialiser la consommation, pourquoi ne pas simplement utiliser les lumières de la maison? Par exemple avec une coloration spécifique de certaines lumières d’ambiance? C’est presque possible dès aujourd’hui assez simplement en interfaçant l’application miracle IFTTT avec Hue (c’est possible) et une box de contrôle électrique (ce n’est pas encore possible, aucune de ces box n’étant compatible IFTTT).
Non, le bracelet imaginé ici ne peut pas avoir de sens aux yeux d’un client lambda. Ce type de fonctionnement l’apparente bien plus à des menottes qu’à un bracelet.
Pourquoi? Parce que vous portez sur vous un dispositif qui vous lie à votre maison, en affichant plus de contraintes/messages négatifs que de bonnes nouvelles.
Les concepteurs du bracelet InnerG ont tout de même tenté de donner un aspect plus positif à ce bracelet en le dotant d’une fonction de contrôle : avec des gestes, vous contrôlez votre installation électrique… Ca rappelle un peu un projet de bague dont on avait entendu parler récemment :
Là encore, on se dit que peut être la notion de contrôle d’un objet est plus facile à intégrer dans une bague, un objet ayant moins la connotation « menottes ». Mais il faut garder à l’esprit que dans le cas du pilotage d’une maison par les gestes, c’est plutôt au niveau de la maison que l’on doit tenter d’analyser les gestes de l’utilisateur, puisqu’il est dans un milieu connu et fermé, il n’y a pas nécessité d’ajouter un capteur sur l’utilisateur.
Le bracelet InnerG n’est qu’un exemple, mais il prouve qu’on risque bien de voir débarquer beaucoup de bracelets connectés qui n’ont pas lieu d’être, tout simplement car le bracelet n’est pas la forme la plus intelligente pour des objets qui réalisent une fonction donnée. Mais la tendance est le bracelet connecté, alors pas étonnant que certains l’imaginent à toutes les sauces!
Photos via lesnumériques