Tesla Cybertruck : un brutalisme nécessaire


Elon Musk avait prévenu : le look de son pickup ne plairait pas à tout le monde. Même cette annonce n’a pas suffi à prévenir les actionnaires étant donné que l’action Tesla a perdu 6% dans la foulée de la présentation de l’engin. Mais avec le recul, ce design complètement décalé n’est peut-être pas une mauvaise idée. Réflexion en 4 points :


Un pickup électrique au look classique ça existe (presque)
Tesla n’est pas du genre à donner dans le « me too » et à faire des choses qui existent déjà. Et ça fait plusieurs années maintenant que Rivian, une autre startup américaine, fait la promo de son pickup électrique pas encore sorti. Et le pickup de Rivian a un look de bon vieux pickup, avec seulement des optiques un peu différenciantes (et plein d’astuces de rangement pour profiter de l’absence de moteur thermique). Dans le même genre mais en plus brut, il y a aussi la startup Bollinger qui vise le très haut de gamme avec un pickup électrique au look cubique.

Une architecture qui n’autorise pas les courbes
Le design du Cybertruck a une explication technique : un pickup doit pouvoir porter et tracter de lourdes charges. Et pour obtenir une rigidité à toute épreuve, Tesla a choisi non pas une architecture classique avec une carrosserie sur un chasis portant, mais une carroserie autoportante, qui doit encaisser toutes les contraintes.
Par conséquent, il fallait une carrosserie robuste, et c’est là que la synergie entre Tesla et Space X entre en jeu : le Cubertruck

Un marché différent
Tesla pour le moment c’est des berlines et SUV au look classique et élégant. Si ça permet de conquérir les segments premiums, ça fait look un peu « fragile » pour le client habituel d’un pickup qui veut une bête apte à transporter tout son bordel dans un esprit gros mec viril. Alors avec un look taillé à la serpe comme le cybertruck, on peut imaginer que le pickup séduise les vrais clients ruraux américains qui n’ont toujours eu qu’un regard condescendant (au mieux) pour les voitures de Tesla. Et les premières statistiques de réservation prouvent que ça pourrait porter ses fruits : le Cybertruck semble se vendre le mieux sur les marchés que les Tesla « classiques » ont le moins pénétré (justement l’amérique rurale qui transporte ses rondins de bois dans un esprit viril).

C’est le bon moment de faire différent
Si vous regardez dans la rue, les silhouettes se standardisent de plus en plus : BMW série 1 qui commence à ressembler à une classe A ou une Kia Feed en fait… SUV qui se ressemblent tous… Dernièrement, les constructeurs qui ont osé la différence ont été récompensé par une amélioration de leur positionnement concurrentiel. Dernier exemple en date : le Nissan Juke. Alors les feux sont clairement au vert pour le Cybertruck.

Cette image qui circule sur internet, bien que le Cybertruck ne soit pas un SUV, illustre bien le marché actuel en poupées russes homogénéisé

Reste une énorme inconnue : ce monstre pas du tout adapté à nos routes et nos rues pourra-t-il être homologué en Europe? Ce n’est pas gagné d’avance, mais de toute façon les pickup sont marginaux dans nos contrées.

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