On ne publie jamais de test du restyling d’un modèle déjà testé sur diisign. Jamais. Mais il fallait cette fois-ci faire une exception, tant le modèle de 2018 n’a rien à voir avec la Citroën C4 Cactus qu’on avait essayé en 2014, aussi bien sur le plan du style que de la technique. Voici donc le test d’une voiture que vous croyiez connaître.
Design
Nouveau bouclier avant, nouvelles portières qui optent pour de discrets airbumps en position basse plutôt que les gros blocs sur les flancs, feux redessinés dans un bouclier modernisé qui perd son gros bandeau plastique et gagne de petites ouïes… Même les barres de toit on disparu, et la garde au sol a baissé pour devenir un peu plus berline et un peu moins SUV, même si elle reste importante. C’est bien simple, tout a changé sur cette C4 Cactus. On est plus conforme à l’esprit Citroën actuel, l’esprit C3 ou C3 Aircross avec des petites touches de couleurs contrastées en option, voire de l’esprit du C5 Aircross qui arrivera en fin d’année.
A l’intérieur, les grandes lignes restent, mais hélas la version automatique ne dispose plus ni de sièges façon banquette (pour vous consoler ils offrent désormais un meilleur maintien latéral) ni d’un sélecteur de vitesse par boutons, remplacé par le bon vieux levier déjà vu sur C3 Aircross, Peugeot 208 ou 308 par exemple. Dommage, d’autant plus que le bloc où se situaient ces boutons reste le un gros élément de plastique complètement vide des Cactus mécaniques. Notons qu’au dessus de ce bloc se perd une seule et unique prise USB, ce qui est vraiment pingre en 2018.
En 2018 les surfaces vitrées ne changent pas, il sera toujours préférable d’opter pour le toit panoramique vitré si vous voulez éviter l’effet meurtrières et profiter d’un habitacle très lumineux.
Côté ambiance, on gagne une couleur intérieure entre le brun et le mauve très.. Citroën! Pour ma part je trouvais cet habillage assez féminin, mais on m’a répondu que non, il est sensé plaire à tous les sexes, une sorte de nouveau brun, et que seul mon cerveau passéiste y voyait une touche de féminité à cause du mauve. Toujours est-il que passé l’habillage du haut de planche de bord, la Cactus manque toujours de plastiques un peu qualitatifs, voir d’éléments en moquette, parce que ça fait quand même assez « toc » à l’intérieur, et ce qui était parfaitement en accord avec une voiture essentielle est désormais un peu bas de gamme pour une voiture qui doit remplacer la C4. Et je ne parle pas du bandeau de plastique noir surélevé à la base du pare brise qui gâche un peu la sobriété des lignes du haut de planche de bord, ou de l’aérateur passager unique, qui passait pour le côté essentiel de la première version mais dérange un peu sur une voiture qui se veut plus consensuelle.
Performances
On a eu l’occasion d’essayer une nouvelle motorisation sur la Cactus 2018 : une motorisation qui fait des merveilles dans toute la gamme PSA, à savoir le 1,2L Puretech 130ch, associé à une boîte mécanique 6 vitesses. Pour tout vous dire, ça ne manque vraiment pas de pêche, et je me suis bien amusé à son volant, mais étrangement, j’ai largement préféré rouler dans la version 110ch en boîte automatique (enfin la boîte EAT6 pour remplacer l’antique boîte pilotée qui repoussait toute envie de prendre un Cactus automatique de 2014) : c’est beaucoup plus conforme à l’esprit confort de l’engin de rouler en automatique, avec une boîte qui choisit toujours le bon rapport, sans fausse note (le pilotage des rapports ayant évolué depuis la sortie de cette boîte sur la Peugeot 308). Et le poids très réduit de l’engin (à peine plus d’une tonne, soit à peu de chose près la même chose qu’une Opel Adam et à peine plus qu’une Smart 2 places!) aide à disposer d’un véhicule bien dynamique sans exploser les consommations. Light is right.
Mais la chose qui rend notre Cactus 2018 complètement différente de toutes les autres voitures actuelles, c’est ses fameuses suspensions à butées hydrauliques progressives. Loin d’être un simple argument marketing (pour le marketing ils auraient pu trouver un nom plus sexy, mais bon, on est chez Citroën), elles signent le vrai retour du confort moelleux Citroën avec un système beaucoup plus simple que le vieil hydractive. Au volant, on sent comme une sensation de flottement au dessus de la route, mais sans souci de tangage dans les virages (ça reste une suspension PSA). L’effet est moins démonstratif sur des petits défauts (une route pavée par exemple), où on sent tout de même assez la route, que sur des gros reliefs… Et oui, cette suspension est une incroyable arme anti dos d’ânes! Il ne faut pas le faire, mais vous pouvez passer allègrement sans freiner sur les modèles les plus gros sans aucun choc, que ce soit à la compression ou à la détente. Bluffant! Le résultat est le même en tout chemin avec une suspension qui semble ne jamais atteindre sa butée. La petite histoire dit que cette suspension s’inspire des suspensions des mythiques Citroën de rallye : quand on vous dit que vous pouvez passer très vite partout…
Pour parfaire le confort, les sièges ont été retravaillés pour un confort qui même s’il est plus ferme que les « canapés » du premier Cactus, devrait rester plus stable dans le temps. L’aspect matelassé et une bonne épaisseur de mousse d’accueil (15mm au lieu de 2) offrent un effet « surmatelas » à ces nouveaux sièges qui se sont avérés agréables sous mes fesses.
Alors, elle offre le confort d’une grande berline routière cette C4 Cactus? Hélas il reste un point qui, malgré un gros travail des ingénieurs, empêche de se sentir vraiment comme dans un cocon à bord de la Cactus : l’insonorisation. Elle est meilleure que sur le Cactus précédent, mais n’atteint pas le niveau des berlines familiales qui deviendront les concurrentes de la Cactus une fois la C4 « normale » à la retraite. Pour la sensation de confort parfaite, il faudra peut-être attendre le C5 Aircross. Une affaire à suivre.
Et puisqu’on est a rayon des reproches, ajoutons que désormais, avec les gros capteurs en base de rétroviseur et l’airbag plafonnier , la visibilité avant n’est pas optimale pour les plus grands comme moi.
Pour éviter de vous faire surprendre par trop de confort, les aides à la conduite ont été mises à jour : 12 aides sont là pour vous assister, grand distrait que vous êtes : freinage automatique d’urgence (de 5 à 85km/h), alerte de franchissement de ligne, affichage des panneaux de limitation de vitesse, alerte d’attention conducteur pour les plus sécuritaires ou Coffee break assist (une alerte pour vous dire qu’il est temps de faire une pause uniquement basée sur un temps de conduite, un peu superflue étant donné l’alerte d’attention conducteur) ou encore accès et démarrage mains libres, park assist (créneaux automatiques) ou régulateur de vitesse adaptatif pour celles plus typées confort. C’est très complet, et il ne lui manque finalement qu’un système de suivi actif de voie pour être au meilleur niveau.
Côté multimédia, l’écran est désormais capacitif et vraiment réactif, et devient compatible Mirrorscreen (pour ceux qui l’utiliseraient), CarPlay et Android Auto, comme presque la totalité des Peugeot et Citroën.
Conclusion
Citroën est bien de retour : un style identifiable et marqué, un peu plus dynamique et moins clivant que sur la première version de Cactus, et un confort retravaillé rappelant les mythiques Citroën hydrauliques, la complexité mécanique, les frais de maintenance et le mal de mer en moins. Il faut se faire au concept sur le plan du style avec ses petits défauts (comme les vitres seulement entrebâillantes à l’arrière), mais au final c’est un véhicule très réussi et attachant, avec un positionnement prix qui reflète la relative sobriété de son intérieur. La plus grande menace pour C4 Cactus finalement, c’est la C3 Aircross, avec une longueur quasi identique, un esprit très proche, des suspensions moins magiques mais plus de garde au sol…
Les + :
+ Look décalé mais plus sobre et moins plastique qu’avant
+ Suspension unique
+ Puretech 110ch en boîte automatique EAT6 suffisent pour mouvoir l’engin avec dynamisme
Les – :
– Insonorisation pas au niveau du segment C4
– Vitres arrières seulement entrebaîllantes
– Beaucoup de plastiques de qualité basique à l’intérieur
– Une seule prise USB
2 commentaires
Ajouter les vôtresVous parlez de la suspension avant, mais rien sur la suspension arrière!!
@Perie : non, je parle de l’ensemble de la suspension : les 4 amortisseurs bénéficient du système à double butée hydraulique progressive!