On démarre l’année avec un test un peu sportif, un genre assez rare sur diisign… Mais vu que je suis inscrit dans une salle de sport (et que j’ai des beaux vélos avec des pneus bleus), les petits gadgets que je teste sont bien adaptés : pas pour les supersportifs, pas pour les sportifs exclusivement sur canapé, ces gadgets d’un nouveau genre ciblent ceux qui comme moi (hmmm…), veulent conserver leur corps de rêve (hmmm hmmm…) avec un peu d’activité, mais pas trop… Le FitBit One est disponible, le Nike Fuelband devrait arriver en France dans les prochaines semaines. Ils sont opposés dans diisign.
A quoi ça sert
Comme je vous le disais, si vous êtes totalement allergique à toute idée de bouger votre corps, vous n’êtes pas la cible. Si vous êtes accro à la muscu, à la course à pied, au Iron Man et un peu au base jump, il y a des appareils plus perfectionnés pour vous.
Les gadgets testés ici s’adressent à tout le monde, ces gens normaux qui rêvent d’atteindre le score de 5 fruits et légumes consommés chaque jour et qui culpabilisent un peu devant le slogan « manger bouger » après une pub pour de la (mal)bouffe qui donne envie…
Le FitBit One et le Fuelband de Nike sont très proches dans leur philosophie, très proches aussi du premier gadget du genre, le Jawbone Up. Très proche aussi d’une myriade de produits déjà annoncés, et d’autres qui apparaitront plus tard sur ce marché balbutiant mais prometteur.
Le but de ces engins est de suivre vos mouvements, histoire de vous donner une idée de votre (in)activité quotidienne. Simplement basés sur un accéléromètre comme le Fuelband, ou disposants de capteurs plus évolués comme le FitBit (qui renferme en plus un altimètre), ces appareils font entrer le podomètre du coureur dans la vie de tous les jours, sans contrainte. La soif de mieux connaître son corps est ainsi (un peu) rassasiée, mais surtout, ces gadgets d’apparence bien inutiles peuvent pousser certains à bouger un peu plus.
Design
Le design est la plus grande opposition entre le FitBit et le Fuelband. Alors que Nike a opté pour un bracelet (disponible en noir, « black ice » : noir translucide, ou en « ice » : blanc translucide en édition limitée), FitBit propose un gadget minuscule, à peine plus grand qu’un morceau de sucre, qui se fixe à la poche grâce à un clip fourni. Le FitBit peut aussi de placer au bras grâce à un petit bandeau fourni, prévu pour la nuit.
Cette différence n’est pas anodine, et chacun optera pour l’un ou l’autre selon ses convictions personnelles : aspect sportif high tech bien revendiqué pour Nike, discrétion totale chez Fitbit.
Performance
Autant le dire tout de suite : si votre priorité avec ces gadgets est d’obtenir un suivi précis de votre activité, oubliez… Mais si un peu d’approximation vous convient, sachez que le Fitbit One est une meilleure solution que le Nike Fuelband. L’altimètre intégré y contribue (on dépense plus de calories en courant en montée et en marchant en descente que l’inverse, le FitBit le sait, le Nike l’ignore…), mais le design aussi : le Fuelband étant un bracelet, il possède un défaut : pour lui, votre action de lever de coude dans un bar ou à table, c’est du sport au même titre que la marche à pied… Pas formidable quand on est épicurien et qu’on aime avoir une idée précise de son activité physique…
On notera aussi que ces deux gadgets ne sont pas aussi universels qu’on pourrait le croire : même si tous deux résistent à une douche sans souci, aucun n’est officiellement résistant à l’immersion, ce qui leur interdit (officiellement toujours, ça semble passer si vous n’êtes pas du genre à plonger profondément) les sports comme la natation ou la chasse au requin blanc (la chasse, c’est toujours mieux avec des espèces en voie de disparition). J’ai aussi pu constater que leur accéléromètre n’était pas assez efficace pour détecter depuis votre bras ou votre poche un mouvement continu, comme le vélo, quel qu’il soit (normal, elliptique, d’appartement, de hipster…), surtout du côté du Fuelband, le Fitbit sachant détecter le mouvement de vos jambes si vous faites attention à bien le positionner.
Du côté du mode « nuit » du FitBit, je m’attendais à des fonctionnalités qui feraient oublier le très limité Fuelband. Mais au final, étant donné la douceur des mouvements nocturnes, ne comptez pas sur cet engin pour vous dresser le profil de vos cycles de sommeil (profond, paradoxal…), il ne fait que tracer les pics de mouvement en les prenant pour des phases de réveil, et vous donne alors un indice de qualité de votre nuit. Pas très utile. Du coup, impossible d’utiliser la fonction réveil silencieux de façon à vous réveiller uniquement dans une phase « propice » de votre sommeil, il s’agit uniquement d’un réveil vibrant qui sonnera à l’heure indiquée (possibilité tout de même de le programmer à des heures différentes pour chaque jour de la semaine).
Au quotidien, et malgré son handicap sur le plan technique, le Fuelband s’avère beaucoup plus sympathique à utiliser : son application est plus fun, plus orientée sport, elle distille plus souvent des badges (là on entre dans la gameification de la vie quotidienne, avec des « trophées » à collecter en fonction d’exploits déterminés, comme atteindre son objectif plusieurs fois de suite, atteindre un nombre déterminé de Nikefuel…). Même si personne ne sait exactement comment est comptabilisé le Nikefuel, cette unité est une trouvaille sympa pour comparer ses scores avec ses amis… Et justement, l’utilisation collective de ces bracelets est la meilleure incitation à bouger une fois l’effet nouveauté estompé.
Notons que quel que soit l’appareil, la synchronisation n’est pas automatique et continue, normal, pour maximiser l’autonomie : chez Nike, il faut demander la synchronisation sur l’appli iPhone et faire un appui long sur le bouton; chez FitBit il faut demander la synchro via l’app uniquement (merci le Bluetooth 4).
Conclusion
Choisir entre le Fuelband et le One est finalement plus une affaire de goût que de fonctionnalités. J’apprécie que le One me donne une estimation des étages gravis, qu’il ait une fonction (un peu trop gadget) de suivi du sommeil. Mais j’apprécie aussi le côté plus ludique et sportif du Fuelband. J’aime pouvoir porter le FitBit discrètement dans ma poche quand je suis en costume avec ma montre suisse, mais j’aime exhiber les LEDs blanches du Fuelband et m’en servir comme d’une montre de sport.
En fait, il me faudrait un peu les deux, et c’est bien ça le problème.
Alors, lequel acheter?
Honnêtement, si j’étais vous, j’attendrais la prochaine génération de ces gadgets, quand ils seront capables simplement de suivre vos battements cardiaques (Withings devrait être le premier à proposer ça chez nous), et qu’un designer aura trouvé la formule gagnante pour disposer d’un appareil qui peut faire bracelet (montre) mais aussi se cacher discrètement sans risque de le perdre quand on ne veux plus le voir.
Et si vraiment vous voulez essayer, même si mon côté geek et pratique vous recommanderait le Fitbit pour ses mesures plus fidèles à la réalité (altimètre intégré, pour Nike vous êtes toujours au même niveau, et la différence d’effort est énorme) et des détails pratiques (réveil silencieux), tout ça pour plusieurs dizaines d’Euros de moins que Nike (100 vs 140€) il possède pour moi un énorme défaut : il est impossible de le démonter et de changer sa batterie. A l’heure où les déchets électroniques sont de plus en plus nombreux, c’est une honte. Un produit dont la durée de vie est artificiellement limitée à la longévité de sa batterie devrait tout simplement être interdit, depuis longtemps.
Nike Fuelband : les + :
+ Look très fun et sportif
+ Batterie amovible
+ Prise USB intégrée
Nike Fuelband : les – :
– Pas pratique à porter si l’on est en tenue stricte
– Appuyer sur un bouton pour synchroniser? C’est tellement 2012!
– Pas vendu comme étanche en piscine
– Ne détecte rien à vélo
Fitbit One : les + :
+ Minuscule
+ Possibilité de le faire disparaître dans une poche
+ Plus efficace à vélo que le Fuelband, mais pas parfait
+ Clip de jour et bracelet de nuit fournis
+ Synchronisation facile via bluetooth 4
Fitbit One : les – :
– Batterie inamovible (très très gros moins, marre des produits qui se jettent quand leur batterie rend l’âme)
– Si le clip est mal mis, c’est le genre d’objet qui peut tomber facilement de votre poche à la cuvette des toilettes
– Il faut un petit câble adaptateur (fourni) pour le recharger sur USB
– Bluetooth 4 pour la synchronisation : iPhone 4S au minimum, les autres ne pourront pas se synchroniser
– Application moins fun/sport, plus orientée santé/vie saine, presque trop complète : qui va remplir ce qu’il a consommé chaque jour???
3 commentaires
Ajouter les vôtresLe Fitbit est très sympa mais son principal inconvénient pour moi est sa taille et sa forme. Il est TRES (trop) facilement perdable. J’en ai perdu un au cours d’une session shopping (enlever et remettre les vêtements), juste le frottement des vêtements peut le faire basculer. Bref j’attends avec impatience la nouvelle génération, en bracelet celle-là !
Mon fitbit One a fait un cycle complet dans la laveuse.Est-ce possible de le récupérer ou dois-je en faire mon deuil
Merci
Francine
@Francine : ça paraît difficile, mais bon, je connais des smart phones qui y ont survécu… J’espère que tu as tout de suite mis l’engin dans un paquet de riz (pour enlever l’humidité) tu attends plusieurs jours, et tu essaies de le rallumer. Problème : la batterie non amovible augmente les chances de court-circuit.