Apple lance l’usine de demain

Macbook Aluminium coque shell
Je m’attendais à ce qu’un grand constructeur adapte ses moyens de fabrication aux méthodes les plus en pointe actuellement : la production entièrement usinée via des machines à commande numérique à grande vitesse… Le but est de se passer totalement d’un moule, horriblement cher à concevoir et à fabriquer, et qui s’amortit par conséquent seulement après des milliers de pièces produites, selon le prix de ces pièces. Le fait de se passer de moule permet une extrême souplesse dans le procédé de fabrication : on peut produire sur la même chaîne plusieurs produits de formes différentes, on peut s’adapter extrêmement vite aux nouveautés et besoins du marché, on est totalement compatible avec la tendance de la personnalisation de masse… Les avantages sont très nombreux.
Là où je suis extrêmement étonné, c’est qu’Apple ait déjà opté pour cette coûteuse technologie : Apple aurait pu créer ses nouveaux Macbooks en moulant les éléments puis en usinant les finitions. Les Macbooks sont de toute façon produits à des millions d’exemplaires avant de changer de forme. Usiner entièrement une coque de portable à partir d’un brut d’aluminium est une opération plus longue, et donc plus coûteuse que la première solution. C’est pourtant cette voie qu’Apple a choisi, via son génial designer Jonathan Ive.
Alors pourquoi? Peut-être qu’Apple veut encore accélérer le cycle de sortie de ses produits, ce qui semble assez étonnant, mais pourquoi pas. En fait, il semblerait que les dernières machines d’usinage à haute vitesse sont devenues si rapides qu’elles surpassent une production à base de moulage puis d’usinage des finitions. Il faut en effet chauffer l’aluminium jusqu’à sa fusion, le mouler, attendre le refroidissement et démouler. Une opération longue et particulièrement énergivore. L’usinage à 100% est donc clairement une voie d’avenir pour l’industrie, et quand on voit le niveau de perfection atteint par Apple avec ses derniers ordinateurs, on ne peut qu’approuver ce choix. Apple dispose désormais clairement d’une avance considérable en qualité perçue de ses portables par rapport à tout ce qui existe dans le monde PC. Sony (qui avec ses Vaio était jusqu’à présent une alternative relativement crédible aux Macs en termes de finition) ou d’autres auront-t-ils les moyens et la volonté de faire un tel saut?
Mais bon, tout ne semble pas tout rose, étant donné que l’apparition de ces nouvelles machines chez nos distributeurs se fait rare, mais peut-être que c’est seulement dû à la demande pour les machines Apple qui ne cesse de croître. J’ai hâte de mettre la main sur le mien!

2 commentaires

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bonjour, j’aimerai savoir comment fonctionne réellement ces machines à commandes numérique et savoir si il s’agit de machine de découpe au jet d’eau. merci

@magnac : ces machines sont en gros des fraiseuses multiaxes. Il s’agit d’un outil de coupe (plusieurs outils peuvent se succéder sur un même usinage, la machine étant programmée pour passer d’un outil à un autre) qui tourne à très haute vitesse et est piloté selon plusieurs axes (3 translations et 2 rotations). On programme tout ça, et très vite on obtient une pièce d’aluminium usinée.
En général les outils de CAD modernes offrent un module permettant de simuler la trajectoire de ce genre d’outils pour la pièce que l’on conçoit, pour dans un premier temps optimiser la fabrication (et vérifier qu’elle est réalisable) et dans un second temps envoyer le programme complet à la machine outil.
La découpe au jet d’eau est principalement utilisée sur des pièces d’épaisseur relativement faible aux contours complexes : si Apple utilise de la découpe au jet d’eau, cela peut être intéressant pour les trous des touches du clavier, mais c’est à confirmer, à tous les coups c’est la même machine qui fabrique toute la pièce en usinage haute vitesse.

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