On vous en avais parlé à l’occasion de Baselworld et de leur campagne Kickstarter qui a atteint des sommets de précommandes, et bien avant même sa disponibilité pour les premiers clients, on vous propose un test de cette montre connectée différente… Dans une version prototype.
Design
Elle est plutôt grande cette montre (45mm, soit à peu près ce qui se fait de plus grand comme diamètre dans l’horlogerie), et plutôt voyante dans ma version bleue dotée d’une rose des vents contrastée en blanc sur sa lunette. Elle ne passera donc pas sous toutes vos chemises, mais c’est commun pour une montre typée aventure.
Ce qui surprends par contre, c’est son poids. Avec une centaine de grammes bracelet caoutchouc compris, c’est vraiment une montre légère à porter, plutôt appréciable quand vous portez déjà un lourd sac à dos pour vos expéditions, ou pour la vie de tous les jours. Ce poids record, elle le doit à son boîtier en fibre de verre, un matériau bien connu plutôt résistant et très léger. Revers de la médaille : la finition du boîtier fait au final très plastique, pas au niveau du prix demandé, surtout avec le bracelet élastomère.
Pour le reste, je vous ai déjà présenté la montre dans mon précédent article : elle fait appel à des codes classiques voire rétro, avec deux aiguilles et un afficheur LCD rétroéclairé à segments de deux lignes à six heures. Il est constamment actif sur la dernière fonction sélectionnée, et s’allume (pendant une durée réglable) en cas d’appui sur le bouton central.
Ajoutons que cette montre est dotée d’aiguilles, d’index et des marques de la rose des vents sur la couronne tournante en superluminova pour une bonne lecture de nuit.
Du côté du design de l’application, la version que j’ai eu entre les mains était assez décevante car très (trop) similaire à l’application Frédérique Constant, et donc avec un look et des couleurs (fond blanc, notes de brun, d’orange…) plus assorti à une montre de ville qu’à une montre sportive d’aventurier. Mais tout peut encore changer de ce côté. A suivre.
Performances
Petite note qui a son intérêt : la montre que j’ai eu l’occasion de tester étant un prototype, il lui manquait quelques éléments, le principal étant le vibreur. Je ne peux donc rien vous dire concernant la puissance ou la discrétion de celui-ci. D’autres fonctions ne sont pas finalisées à l’heure de la rédaction de ce test (tracking GPS, indice UV…)
Du côté des fonctions, Alpina propose un ensemble de fonctionnalités et de capteurs encore jamais vus ensemble sur une montre de sport. Je vous énumère les fonctionnalités avec mon avis sur la question :
-Suivi d’activité : comment parler de montre connectée sans parler de comptage de pas? Comme toutes ses concurrentes, cette Alpina saura compter vos pas. Ce qui m’a surpris par contre, c’est que la seule solution pour afficher le compte (à moins que ça ne soit un manque dû à un logiciel pas finalisé), c’est d’ouvrir l’application. Et oui, impossible d’afficher directement les pas sur l’écran de la montre. Le seul affichage se fait en pourcentage de votre objectif. C’est déjà pas mal, mais le nombre de pas est tellement habituel que c’est étonnant.
-Suivi du sommeil : là encore, comment imaginer une montre connectée qui ne dispose pas d’une fonction de suivi du sommeil avec un réveil intelligent? Sur l’AlpinerX, pas de détection automatique du sommeil. Ce n’est pas forcément un mal car en général sur les montres équipées, cette fonction se plante quand je fais une soirée TV vautré dans mon canapé avant de me coucher, et considère donc que je me suis couché bien avant l’heure réelle. Mais il faut avouer que c’est une habitude à prendre de lancer la fonction suivi du sommeil si on veut activer le réveil « intelligent » le lendemain matin. Pour l’activation, il suffit de sélectionner la fonction « SLP » et d’appuyer sur le bouton du haut, à la façon d’un chronomètre classique. La première ligne comptera les heures passées, la seconde affichant un pourcentage correspondant à l’objectif de sommeil que vous vous êtes fixé (mais qui ne se base que sur les heures passées au lit, endormi ou pas). Pour désactiver la fonction, il vous suffit de vous lever et au bout de 250 pas, la montre considérera que vous êtes debout, ou alors il suffit de réappuyer sur le bouton du haut, comme quand on arrête un chronomètre.
Est-ce que le suivi du sommeil est bon? Et bien non, comme sur toutes les montres et bracelets que j’ai essayé, il n’a rien à voir avec l’application Sleep Cycle (qui se base sur l’enregistrement des bruits, en particulier de votre respiration). Suivre son sommeil via un accéléromètre n’est à mon avis pas une voie fiable.
En résumé, ça m’étonnerait que vous utilisez le suivi du sommeil sur cette montre, à moins que vous n’ayez pas d’autre réveil sous la main, car en plus d’être très moyen, vous avez quand même une grosse montre de 45mm au poignet, recouverte de trop de superluminova pour être discrète!
Souvenir d’une mauvaise nuit où j’ai été réveillé plusieurs fois et où seule l’app Sleep Cycle a bien résumé la situation
– Chronomètre et compte à rebours : ces deux fonctions sont très classiques, et ne sont pas connectées (vous ne pouvez pas par exemple enregistrer les temps du chronomètre pour vous faire un tableau de tours.
– Suivi d’activité GPS : pas de GPS dans la montre, mais une fonction qui active le suivi GPS du téléphone. Finalement la montre sert de raccourci pour lancer le tracking, ce qui permet de ne pas perdre de temps pour lancer ou arrêter un suivi. Je n’ai pas pu le tester étant donné que la partie tracking de l’app n’était pas encore prête. Mais j’avoue que je préférerai qu’on puisse lancer le tracking de son application préférée (Strava, Runkeeper ou autres) plutôt que de devoir utiliser l’application Alpiner, qui sera toujours en retrait des leaders du marché.
– Capteur d’UV : pratique, assez rapide (environ 2s pour afficher un résultat), cette fonction estrare dans le monde des objets connectés, étant donné que la dernière fois que je l’ai vue, c’était sur le bracelet Netatmo June, abandonné depuis. Pratique pour savoir si le soleil tape trop fort sous les latitudes que vous explorez, ou tout simplement pour savoir si vous devez un peu forcer sur la crème solaire à la plage. Sur mon prototype, le résultat était clairement trop bas (indice 2 ou 3 sans nuage par un grand soleil affiché à 7 sur le site de météofrance, par exemple), mais vu la simplicité de ce genre de capteur, je pense qu’une mise à jour logicielle devrait régler le problème, et ça m’étonnerait que les versions finales sortent avec ce type de défaut.
– Second fuseau horaire : un seul second fuseau s’affiche en digital en affichage 24h avec en seconde ligne le texte « TMZ 2 », qui pourrait à mon avis faire place au nom (ou à l’abréviation) de la ville choisie.
– Boussole : fonction un peu magique puisque les aiguilles de l’AlpinerX s’alignent dans la direction du nord magnétique. Un peu capricieuse sur mon prototype, et à recalibrer de temps en temps. Une fonction pratique quand vous serez perdu en pleine montagne si elle se fiabilise.
Mon plus grand regret finalement est que la couronne ne serve strictement à rien. Elle tourne mais n’a aucune utilité, alors qu’une couronne numérique aurait permis de naviguer plus rapidement (lorsqu’on n’affronte pas les sommets enneigés et donc qu’on ne porte pas de gants). Avec un simple bouton poussoir et le nombre de fonctions affichable, vous passerez beaucoup de temps à « cliquer »!
Enfin, impossible de vérifier l’autonomie de l’AlpinerX pendant mon court test, puisqu’elle est annoncée pour deux ans, et qu’aucun indicateur de niveau de batterie n’est disponible dans l’application ou sur la montre (à moins qu’un indicateur de batterie faible n’apparaisse plus tard).
Conclusion
Clairement, avec son AlpinerX, Alpina propose une montre connectée sans concurrence directe. Son jeu de fonctionnalités, son style old school et sa vénérable marque la placent complètement en dehors des montres connectées hybrides auxquelles on a l’habitude, Withings, Fitbit ou Fossil en tête. La proposition est intéressante, et si elle paraît honéreuse quand on se place d’un point de vue « marques geek », elle est plutôt bien positionnée en prix si on regarde le catalogue Alpina. Ce qui est sûr, c’est que ce genre de montres devrait complètement remplacer les montres multifonctions à quartz non connectées qui n’ont plus rien pour elles.
Pour vendre une montre de luxe, il faut raconter une belle histoire. Alpina a su mélanger des composants modernes pour raconter une nouvelle histoire de montre d’aventure sans s’opposer à l’ADN de sa marque, plutôt que de rester dans la tradition ou de erprendre les mêmes fonctionnalités connectées que les autres montres, ceci explique son succès sur Kickstarter.
Les + :
+ Ecran toujours lisible grâce aux aiguilles motorisées
+ Fonctions jamais cumulées sur une montre
+ Légère
+ Verre saphir
+ Ecran LCD à l’ancienne : lisible en plein soleil
Les – :
– Apparence un peu trop plastique (surtout dans cette livrée bleue)
– Couronne non fonctionnelle : sélection des fonctions uniquement par le bouton poussoir
– Pile pas prévue pour être remplacée par l’utilisateur
– Une petite fonction battement cardiaque aurait bien complété le jeu de fonctionnalité, mais aurait sûrement beaucoup impacté l’autonomie
– Les montres de 45mm ne passent pas sur tous les poignets…
– … et l’épaisseur de 13mm ne passe pas sous toutes les chemises
5 commentaires
Ajouter les vôtresBonjour,
Comme vous en avez de la chance d’en avoir reçu une !
J’ai commandé ma montre en mars (kickstarter), pour mon anniversaire début mai.
Fin avril, j’ai été débité.
Et aujourd’hui à 2 jours du mois d’août, je ne l’ai toujours pas reçue !!!
Il ne faut pas être pressé.
@TREGUIER : c’est bien un prototype que j’ai reçu, pour la version finale à priori il faut encore attendre… C’est la joie des achats sur Kickstarter : un nouveau produit en développement subit TOUJOURS des retards! Prenez-le du côté positif : plus longtemps vous allez l’attendre, plus vous apprécierez le jour où elle arrivera!
Depuis mon achat en juin 2019 les aiguilles affichent 1 h de retard sur l’heure exacte. j’avais pensé qu’au changement d’heure elle finirait par donner l’heure d’hiver mais elle a corrigée le changement d’heure toute seule en digital et pour les aiguilles ce qui fait que le problème persiste!
Je ne sais pas comment régler ce pb même avec mon tél où figure l’appli alpinerX…
@DORVAL tu es sûr que tu ne l’as pas paramètre sur le fuseau horaire GMT??
[…] temps réel la luminosité, mais je ne vois pas quel est l’intérêt, une mesure des UV comme l’Alpiner X aurait été plus utile. Une option vraiment pas indispensable au final, d’autant plus […]