[test] Tamron 45mm f/1.8 : la qualité pèse

Tamron 45mm f/1.8 testAprès avoir testé le 24/70 2.8 Tamron stabilisé, un équivalent compact, léger et vraiment qualitatif face à la version Nikon totalement inaccessible aux amateurs avertis, j’ai eu l’occasion de disposer d’un 45mm f1.8. Une focale fixe issue de la gamme supérieure du constructeur : SP pour « Super Performance », tout un programme… Petit test terrain.

Test Tamron 45mm f/1.8
Je n’ai pas eu énormément d’opportunités photographiques pendant la période de test de cet objectif, concentré que je suis sur le gros chantier de la maison diisign… Mais puisque j’ai fait un saut à Milan pour l’essai de la Smart Cabrio, j’en ai profité pour tester un tout petit peu dans cet environnement.
Design
On sent immédiatement qu’on n’est plus dans la même gamme que le 24-70 que j’avais acquis : tout est beaucoup plus lourd, costaud et métallique sur cet objectif SP : manipulez les boutons (deux : l’un pour l’autofocus ou le mode manuel, l’autre pour l’activation de la stabilisation), vous comprendrez qu’on ne rigole pas avec la finition sur cette gamme.
D’un côté, ça inspire vraiment confiance, et ça donne tout autant envie de le manipuler qu’un bon vieil objectif vintage. En parlant de vintage, la large et confortable bague de mise au point, très agréable à l’usage, ravira les amateurs de débrayage d’autofocus, dont je ne fais pas partie.
Mais de l’autre côté, il y a un souci : cette focale fixe est aussi encombrante que le zoom 24-70 que j’ai promené en Birmanie. Pour moi, un 50mm (bon, ici un 45mm, mais à l’usage c’est pareil) se doit d’être très compact, tout simplement parce que les 50mm que j’ai possédé (des 1,4 de Nikon) étaient tous les plus petits objectifs de ma besace, au point de pouvoir se ranger au dessus d’un zoom un peu compact, dans le même logement.
Test Tamron 45mm f/1.8
Performance
C’est au chapitre des performances qu’on comprend que Tamron sait faire du bon boulot. Pas la peine de chercher les distorsions, elles sont quasi absentes en temps normal. Le vignetage est contenu à pleine ouverture, mais rien d’exceptionnel non plus, il reste assez présent. Et la stabilisation fait bien son travail, associée à une ouverture de 1.8, il n’y a pas de souci pour les scènes de nuit/pénombre. La distance de mise au point réduite semble être une habitude chez Tamron, et c’est un bonus appréciable.
Pour ceux qui n’auraient pas un zoom standard sous la main pour comparer et se demanderaient si 45mm, ça change la vie quand on est habitué à 50mm (il y en a ?), et bien franchement, je n’y ai vu que du feu, ce n’est pas cette légère différence qui changera grand chose (à part quelques minuscules pas à faire pour cadrer à l’identique avec le 45mm).
D’un point de vue qualité de ce qu’on peut en faire, cette optique est du genre parfaite. Mais ça ne suffit pas.
Le souci ? Au cours de mon court test, je n’ai pas éprouvé d’effet « whaou » à me servir du Tamron, plutôt que de mon Nikon 50 f/1.4. Le petit gain en ouverture et l’énorme gain en dimension permettent de se servir du Nikon tout le temps, presque discrètement, avec le maximum de légèreté, alors que le gros Tamron risque fort d’être remplacé par un zoom dans votre besace ou votre sac si vous êtes déjà chargé.
Test Tamron 45mm f/1.8

Conclusion
Bel objectif que ce Tamron : sa construction inspire confiance comme son label « made in Japan », sa grosse bague de focus est agréable pour les amateurs de mise au point manuelle, et son rendu est excellent. Mais il ne m’a pas convaincu, pour les mêmes raisons qui ont fait que mon choix se porte sur le Tamron 24-70 plutôt que sur le Nikon équivalent : encombrement, poids et prix sont cette fois-ci au désavantage de Tamron. Vous me rétorquerez que Nikon ne propose pas de 45mm stabilisé, et vous aurez raison. Mais vous pourrez accéder pour deux fois moins cher au tout aussi excellent 50mm f/1.4, dont l’absence de stabilisation est compensée par l’ouverture 1.4. Vous aurez un peu plus de déformations, un chouilla moins de piqué (et encore, dans la « vraie vie » vous ne vous rendrez compte de rien), mais un peu plus de bokeh et beaucoup, beaucoup moins d’encombrement dans votre sac photo et de masse sur vos épaules. Là où le gabarit du Tamron risque de temps en temps de l’empêcher d’avoir sa place dans mon sac, le Nikon sera toujours là (même s’il n’y a plus de place, il peut se poser par-dessus un zoom). Et l’objectif qu’on a toujours sous la main, c’est mieux que celui qui reste à la maison.

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