[test point G] Mercedes renouvelle ses classes G et GLK


Quand Mercedes vous propose d’aller batifoler sur (et hors) les routes des Alpes avec leurs derniers tout-terrains, difficile de refuser, non? Rassurez-vous, je n’ai pas refusé. Découverte de ces engins fraichement rafraichis, avec quelques surprises à l’intérieur.


Design
Mercedes est sur le point de révolutionner son style (allez voir la nouvelle Classe A pour vous en convaincre), mais le GLK n’est qu’un restylage, (et le G est un mythe) alors le style anguleux des récentes Mercedes est toujours là. Mais il faut dire que c’est sur les 4×4 que ce style est le plus agréable (on ne peut pas en dire autant sur les derniers roadsters SL et SLK…) Extérieurement, le GLK en impose. Style agréable même si un peu sage, façon « tout terrain de papa » (en restant beaucoup plus dynamique et statutaire que les « papas en monospace », surtout quand on le compare à des engins comme un Range Rover Evoque (un peu petit pour concurrencer directement un GLK, mais tout aussi cher) ou en moins radical à ses concurrents germaniques (BMW X3 et Audi Q5), plus dynamiques. Par rapport au GLK précédent, cette nouvelle version gagne des détails discrets mais qui le modernisent juste ce qu’il faut : un nouveau bouclier avant, et des optiques à LED dotées de guides de lumière offrant une belle signature lumineuse de nuit.

À l’intérieur, le style Mercedes évolue doucement dans le bon sens : le style taillé à la serpe s’adoucit, avec par exemple les gros aérateurs ronds « façon SLS » que l’on trouve désormais sur presque toute la gamme. On regrettera juste quelques ambiances « à l’allemande », comme la finition « Designo » (quel nom horrible pour une finition premium!) sur laquelle nous sommes tombés à deux reprises : mélange de marron et de noir pour les cuirs et les plastiques, assortis de placages en ronce de noyer… Rien de tel pour donner un look kitch à un intérieur qui est par ailleurs extrêmement bien fini.

Au rayon des regrets, on notera que l’absence de frein à main et de levier de vitesse sur la console (il est situé au volant, sous la forme d’un comodo) n’a pas donné plus envie aux designers de Mercedes de repenser cet espace pour en faire quelque chose de plus innovant. On a au final un rangement fermé par un volet. Les prochaines générations de véhicules uniquement proposés en boîte automatique devraient changer les choses, en tout cas on l’espère.
On peut aussi regretter que le combiné d’instrumentation ne soit pas un peu plus moderne, mais ce sera sûrement pour la prochaine génération.

Performance

Sur la route, le GLK fait oublier qu’il est un vrai 4×4, on se croirait au volant d’un break : pas de roulis, des accélérations correctes, même sur le petit moteur 220 CDI qui sait propulser les 1800 kg de l’engin sans signe de faiblesse, avec une consommation sous les 7L malgré un essai sans ménagement.
Hors des routes, c’est l’inverse : si vous optez pour le pack 4×4, le GLK sait crapahuter dans les chemins de terre relativement escarpés sans trahir qu’il est basé sur une « simple » plateforme de Classe C. On a pris beaucoup de plaisir à crapahuter en pleine forêt sous une pluie battante sans jamais mettre l’engin en défaut grâce à des assistances électroniques qui savent contrôler la motricité là où, si vous êtes comme moi, vous feriez des erreurs par manque de pratique du tout terrain (mention spéciale au DSR – Downhill Speed Regulation – qui fait des merveilles). Mais on le sait tous, les GLK qui sortiront des routes ne sont qu’une petite minorité.

En parlant d’assistances électroniques, nous sommes chez Mercedes, alors disons-le franchement, si vous en voulez, à peu près tout ce qui se fait de moderne est disponible en option (alerte de franchissement de ligne via vibration du volant, détecteur d’angle mort, régulateur de vitesse adaptatif…) Côté multimédia, le système Command est très complet, vous donnant même un accès à Internet, par contre ce n’est pas ce que j’ai vu de mieux comme système de guidage, avec par exemple des instructions vocales qui peuvent piéger (comme par exemple le fait de dire « tournez à droite… Dans 600 mètres », plutôt que d’annoncer plus naturellement « dans 600 mètres tournez à droite »).

Bonus : classe G 2012, une classe à part

En marge de l’essai du nouveau GLK, Mercedes nous offrait une petite cerise sur le gâteau avec le G en version 2012. Oubliez le style contemporain Mercedes, vous avez sous les yeux une icône de la marque qui n’a quasiment pas bougé depuis 33 ans! Ce franchisseur de tous les records m’a totalement sidéré dans le parcours off road dédié, où rien ne l’arrêtait malgré des passages extrêmement difficiles et une pluie battante qui transformait chaque sillon en torrent boueux.

Sur la route, on est clairement pas dans un 4×4 moderne : ça tangue, c’est bruyant… En bref, ce n’est pas son élément. Mais tant pis, les sorciers d’AMG ont tout de même décliné la bestiole en version G 63 AMG en lui greffant le V8 biturbo qu’on trouve dans le reste des productions de la branche ultra sportive du constructeur de Stuttgart. Le résultat? Un jouet totalement improbable, inutile et pas très sécurisant dans son comportement. Rien dans le classe G n’a été conçu pour abriter un tel monstre de puissance, et chaque virage nous le rappelle de façon un peu effrayante, mais à la fois hypnotisante. Face au comportement asseptisé de certaines productions récentes, c’est avec un sourire jusqu’au oreilles qu’on tente de dominer cet engin extravagant, à la sonorité rauque totalement hallucinante. Cette voiture n’a aucun intérêt logique, mais je ne peux que vous souhaiter de pouvoir un jour la conduire, juste pour le jeu!

Conclusion
Je ne concluerai pas sur le Classe G, c’est un mythe, et que ce soit en version professionnal, où il franchira les reliefs les plus infranchissables, ou en version AMG, où il n’aura plus d’autre vocation que de donner le sourire (surtout si vous êtes émir dans un pays exportateur de pétrole), le mythe est conservé dans son jus. Pas étonnant que Mercedes enregistre les meilleures ventes depuis 33 ans à une époque où l’authenticité paye.

Côté GLK, le restylage était attendu pour qu’il tienne la comparaison stylistique avec ses concurrents allemands. Moins consensuel qu’un Q3, moins dynamique mais un peu plus statutaire qu’un X3, Mercedes a su donner une vraie personnalité à son 4×4 compact (le K de GLK veut dire « Kurz », court). Comme toute bonne Mercedes, on peut se faire plaisir parmi une liste conséquente de gadgets et de systèmes d’assistance électroniques, et comme toute bonne Mercedes, confort, silence et motorisations efficientes sont de la partie. Technologiquement, on ne peut pas reprocher grand chose au GLK, il n’y a finalement que son style un peu trop conservateur qui le pénalise vraiment

Les + :
+ Volume généreux
+ Aussi à l’aise sur route qu’en tout terrain
+ Confort et insonorisation
+ Toutes les assistances électroniques imaginables sont disponibles
+ Système de navigation connecté
+ Consommation contenue pour un engin aussi massif
+ Boite de vitesse agréable

Les – :
– Guidage vocal GPS pas au niveau d’une marque premium en 2012
– Certains éléments commencent à trahir l’âge du GLK (combiné d’instrumentation, taille de l’écran GPS…)
– Ergonomie à revoir sur certains points (comodo qui remplace le levier de vitesse, interface GPS touffue…)
– Les équipements font trop facilement grimper l’addition
– Elle vient de chez Norauto cette barre de LEDs qui sert d’indicateur visuel de radar de recul???
– Style vieillissant?

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