[test] Nissan Leaf, née électrique


Depuis le temps qu’on attendait de la tester cette Nissan Leaf… Distinguée par le prix de voiture de l’année 2011, il nous tardait de la voir dans les rues. Enfin, on a pu la tester, et on vous livre nos impressions…


Design
Être automobiliste, c’est être masochiste : pour les voitures thermiques, vous vous auto flagellez à chaque fois que vous faites le plein, et c’est de pire en pire. Les constructeurs automobiles sont conscients du masochisme de leurs clients, alors vu qu’avec l’électrique le prix du plein n’est plus source de douleur, ils ont tout de même réussi à trouver un moyen de se faire mal… En créant des voitures moches… Depuis le trio iMiev/C0/i0n jusqu’à cette Leaf, en passant par la Twizy, les voitures électriques commercialisées ne sont pas du genre à gagner un concours d’élégance.
La Leaf à une forme de grosse grenouille, avec des feux proéminents (ils dépassent volontairement pour diriger le flux d’air à l’extérieur des rétroviseurs et ainsi améliorer l’aérodynamique), et un arrière cadré par les deux lignes des feux verticaux. Ce n’est pas une horreur et on peut lui trouver une bouille mignonne, mais ce n’est pas le genre de voiture qui attire les regards sur son passage.

À l’intérieur, on dira poliment que la Leaf est plus adaptée aux goûts japonais qu’européens (c’est exactement la même voiture qui est comercialisée sur tous les continents) avec deux niveaux d’instrumentation dont un compteur de vitesse qui se lit par dessus le volant, ou deux tonalités de gris, là où une seule aurait suffit (pourquoi se sont-ils amusés à faire un volant bicolore alors que dans une seule teinte il aurait été franchement plus joli, et moins cher à produire?). Autre point d’accroche du regard, une sorte de reliquat de levier de vitesse permettant de passer du point mort à la marche avant/arrière ou d’activer le mode Eco. On a vu plus moderne et en rupture (je pense par exemple à la molette des Jaguar/Land Rover), mais il est au final très ergonomique.

On notera quand même que la Nissan offre bien plus que le trio de concurrentes Mitsubishi/Peugeot/Citroën, puisqu’ici vous avez de la largeur aux coudes, un grand écran pour la navigation connectée et le multimédia, des essuie-glace automatiques ou encore un régulateur de vitesse, là où en face vous n’avez rien de tout ça.
Enfin, l’intérieur de cette Leaf n’était peut-être pas à mon goût, mais il est bien assemblé et rien ne fait pas bas de gamme. Tant mieux pour une citadine à 30000€ me direz-vous… Oui, mais regardez ailleurs et vous comprendrez… Notons la petite note de Green Washing indispensable : les sièges sont fabriqués à partir de matière végétale et de bouteilles recyclées, et un minuscule panneau photovoltaïque sur le becquet arrière est censé contribuer à recharger la batterie auxiliaire…


Performance
Sur la route, la Leaf est, comme toutes les voitures électriques que nous avons pu tester, un vrai bonheur à conduire. Le moteur électrique est réactif, il ne manque pas de couple ni de reprise. Tant que vous roulez dans les limites légales, il n’y a pas grand chose à reprocher à la Leaf. même en mode éco, on ne se sent pas particulièrement bridé.

Ce qui marque, c’est le silence. Comme dans toute voiture électrique… Non! Mieux que dans les autres modèles essayés : Nissan annonce avoir particulièrement soigné l’acoustique de son produit, et ça se ressent vraiment face à une voiture adaptée à l’électrique comme une Smart ou une i0n, par exemple à haute vitesse sur l’autoroute. Ce silence contribue pleinement à rendre la conduite particulièrement zen.
Pour rester dans l’usage, notons que le coffre est relativement spacieux pour une électrique, mais que l’électronique de puissance créé une grosse barrière avec la banquette arrière : une fois cette banquette rabattue, vous ne pourrez pas profiter d’un plancher plat.

Mais ce qui limite vraiment la Leaf, comme toutes les électriques (en attendant la Berline Tesla S en version « grosse batterie »), c’est son autonomie. Donnée pour 170km au maximum, c’est censé être suffisant pour la grande majorité des déplacements maison/travail… Mais à 30000€, on a l’habitude de disposer de voitures qui peuvent nous emmener en week end un peu plus loin que la grande banlieue…

Partis avec une estimation à 121km, nous avons consommé 47km d’autonomie en roulant 43km, à un rythme paisible qui nous a fait gagner 3 sapins au petit jeu inutile intégré au combiné, qui récompense l’écoconduite (désolé, j’avais une bonne fièvre sur ce test, je n’avais pas la fouge de mon test de Tesla…). Si on a une conduite tranquille (et plutôt fluide), on peut donc compter sur la jauge… Pour vivre sereinement l’expérience électrique, il faut oublier le verrou psychologique qui nous fait faire le plein quand il reste encore 30 à 40km d’autonomie et savoir jouer avec une jauge basse, voir très basse. Et si on est trop optimiste, Nissan fournit gratuitement (la première année) un service de dépannage qui vous récupère avec votre voiture pour vous conduire chez vous, ou à la borne de recharge la plus proche. De quoi tranquilliser un peut l’esprit.

Conclusion
Vous l’aurez compris, la Nissan Leaf n’est pas un coup de cœur esthétique, mais c’est une belle réalisation technique qui procure beaucoup de plaisir à l’usage par la sensation de détente totale qu’elle procure. Détente à relativiser par la jauge d’autonomie, omniprésente (elle est affichée sous forme numérique, mais aussi sous forme de barres qui colorent l’ensemble du combiné), et limitée.

En résumé, cette voiture n’est qu’une étape vers la voiture propre parfaite, trop chère pour être limité à 170km. Elle suffirait à la grande majorité si son usage était limité aux trajets maison-bureau, mais quand on dépense 30000€ dans une voiture, on en espère un peu plus. En attendant que l’électrique se démocratise, les points de recharge vont se développer… Et le gouvernement pourra surtaxer l’électricité à usage automobile… Tout en s’orientant vers une production d’électricité propre? Bienvenue dans un monde meilleur!

Les + :
+ silence encore supérieur à la concurrence « adaptée électrique »
+ équipement supérieur à ses concurrentes électriques
+ agrément moteur
+ coffre de taille correcte
+ si vous trouvez une borne de charge rapide, vous pouvez charger 80% de la batterie en 30 minutes

Les – :
– autonomie limitée
– style quelconque
– pas de plancher plat dans le coffre

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