Le supercondensateur, on en entend parler depuis longtemps : capable d’encaisser des charges ultra rapides, sans vieillissement ou presque en comparaison avec des batteries lithium ion, il a tout pour plaire… Mais entre une densité énergétique faible et un prix élevé, les applications de masse ne sont pas nombreuses. La marque française Anod se repose pourtant sur cette technologie pour son vélo électrique d’un nouveau genre.
Anod, c’est d’abord un vélo électrique presque normal : entre son look qui rappelle un peu la gamme Lundi de Moustache mais en plus épuré (le design est signé par le studio Projet Standard), son moteur situé dans le moyeu arrière, ses câbles correctement dissimulés, ses freins à disque hydrauliques ou sa transmission par courroie, on est en territoire connu.
C’est en regardant la fiche technique, qu’on comprend que ce vélo est différent : il s’agit d’un vélo « hybride » avec une batterie lithium comme tout vélo électrique, mais une toute petite batterie de 80Wh et 650g seulement. Cette batterie est secondée par un supercondensateur qui prend toute la place dans le tube transversal pour une capacité de… 7,2Wh! Quand je disais que la densité énergétique de cette technologie était faible, vous comprenez… (on doit pouvoir faire entrer 540Wh de batteries lithium dans ce volume. Mais cette hybridation a quelques avantages qui font que ce vélo reste très intéressant si l’on regarde plus loin que la fiche technique.
Avec une autonomie annoncée de 15 à 30km, on doit être sur ce qui se fait de plus faible sur le marché, mais plusieurs facteurs permettent de ne pas vivre cette autonomie de façon négative :
La première chose, c’est que ce vélo dispose d’une récupération d’énergie au freinage. Et là, contrairement à une batterie, le supercondensateur prend tout son sens : la récupération énergétique est maximisée par cette technologie, il y a plus d’électrons récupérés qu’avec un stockage chimique classique.
Ensuite, le point important, c’est que la toute petite batterie peut se détacher rapidement et se charger sur n’importe quel (gros) chargeur USB-C. Ce qui veut dire que si le vélo Anod ne peut vous garantir une autonomie suffisante que pour le trajet aller, vous devriez tout de même pouvoir recharger quelque part (cas typique : au bureau) pour le trajet
retour. Et vu que la batterie est petite, il suffit d’une petite pause d’une heure trente entre deux courses pour récupérer la pleine charge.
Bonus de l’hybridation : en servant de « tampon » énergétique lors des récupérations et des freinages, la supercapacité va lisser le courant qui charge et décharge la petite batterie lithium. Ainsi, malgré sa taille, sa durée de vie devrait être maximisée.
En résumé, l’Anod Hybrid peut être un bon vélo du quotidien pour la ville, si on réfléchit à l’usage sans s’arrêter à la fiche technique. Et en plus ce vélo est assemblé en France et tous ses composants sont fabriqués en France.