[test] Citroën e-Mehari Styled by Courrèges : la e-Mehari s’habille

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Vous avez déjà tout? Il vous faut un engin pour vous déplacer entre votre maison de campagne et la plage? La e-Mehari est sûrement l’engin électrique le plus atypique du paysage automobile. Mais avec son toit rigide amovible inauguré dans cette version Courrèges, elle gagne un soupçon de polyvalence bienvenu.

Citroën eMehari by Courrèges test essai
Design
La e-Méhari, c’est une voiture cubique aux coins arrondis, réminiscence de la Méhari des années 70, mais en plus haut sur pattes, en plus large, en plus lourd et en électrique. Une version digne de 2018 en somme. Vous pouvez admirer la différence de gabarit entre les deux engins sur la photo ci-dessous (merci à Franck au passage qui a bien voulu se prêter au jeu!).
eMehari face Méhari 70 test essai
Chose étonnante, cette e-Méhari ne possède pas de plip pour accéder à bord, mais un système de badge NFC à placer dans le coin du pare brise… vous l’aurez compris, l’engin reprend les bases techniques de la Bluecar de Bolloré, une voiture conçue pour le car sharing. Vous pensez qu’on jour il sera possible d’accéder et de démarrer la voiture avec une clé partagée sur téléphone portable? Oubliez, car si l’accès se fait par NFC, le démarrage s’opère via une bonne vieille clé bien rustique.
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai
Contre toute attente, j’ai eu un petit coup de cœur sur le design d’un élément : les poignées de porte sont très bien pensées. Plutôt qu’un gros morceau de plastique cheap dépassant de la carrosserie, elles sont creusées dans les portes, larges et pratiques, et la sensation au toucher est très bonne puisque on ne touche que du bout des doigts un bouton plastique, alors qu’on saisit à pleine main un morceau de carrosserie métallique bien dodu. A priori, cette conception originale des poignées a été rendue possible par l’absence de mécanisme de vitre coulissante à l’intérieur de l’engin. Et oui, les fenêtres sont fixes et ne s’entrouvrent que grâce à un élément coulissant à l’horizontale façon rallye… De quoi vous faire regretter de les avoir montées!
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai

Une fois à bord, on retrouve hélas beaucoup de gènes de la Bluecar, avec du plastique bien cheap et des formes qui ne correspondent pas forcément à l’esprit cubique de l’engin, comme par exemple le cerclage ovale de l’écran central. Les touches « Courrèges » (bandeau en similicuir sur le tableau de bord, sellerie blanche, le tout lavable au jet d’eau comme l’extérieur) ont du mal à masquer cette sensation de voiture plus utilitaire qu’autre chose, mais finalement, l’utilitaire, c’est l’esprit de la Méhari.
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai intérieur

Performances
Il y a un vrai côté rétro dans la conduite de la e-Méhari, et il commence dès les premiers instants puisque c’est en tournant une clé de contact qu’on démarre. Ensuite, c’est plus moderne puisqu’on passe la marche avant via un bouton D. Et là, première surprise pour moi qui ait quitté paris juste avant l’arrivée d’Autolib : on est dans une voiture électrique bruyante! Un sifflement de moteur et d’engrenages est bien présent, si vous ne connaissez pas, pensez au bruit aigu de votre voiture en marche arrière. La e-Mehari est conçue par un groupe qui n’avait jamais fabriqué de voiture, et ça s’entend!
Heureusement, sur cette nouvelle itération de la eMehari, Citroën est passé corriger les liaisons au sol. Ça passe par des pneus efficaces sur route et moins typés hors piste que sur la première version, et surtout par des suspensions efficaces. Ne croyez pas qu’on est au niveau d’une « vraie Citroën », mais cette voiture n’a clairement pas le confort de suspension d’une caisse à savon et se défend plutôt bien sur routes défoncées et petits chemins qui mènent à la plage. Evitez par contre les virages à pleine vitesse si vous ne voulez pas frôler les palmiers d’un peu trop près.
Mais sachez que malgré son aspect rustique, la eMehari est équipée d’airbags frontaux, de l’ABS, de l’ESP, de la détection de sous-gonflage des pneus ou de l’allumage automatique des feux de croisement : c’est plus qu’on en attendait de cet engin qui tient plus du buggy que de la voiture.
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai
Côté autonomie, étant donné le confort « brut » de cette monture, rare sont ceux qui se plaindront de ne pouvoir parcourir qu’environ 150km (autonomie réaliste en conditions réelles et petites routes sans eco-conduite, moins si vous compter tracer à 110 sur l’autoroute. Car oui, pas possible d’aller à plus de 110 avec cet engin, il est bridé, c’est mieux pour sa batterie, et c’est mieux si vous tenez un peu à la vie). Le couple de cet engin est sensé avoir été augmenté de 20% par rapport à la première version, mais il n’a pas de quoi vous donner le « coup de pied au c… » que vous attendez d’une voiture électrique. Ca pousse juste ce qu’il faut, mais oubliez les reprises sur voies rapides si vous osez vous y aventurer.
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai
Une note sur l’équipement audio : il est absolument nullissime : si des hauts parleurs sont bien intégrés aux portes, ils sont anémiques, et aucune commande moderne n’est disponible, vous ne pourrez compter que sur le vieux bouton Parrot hérité du début des années 2000, placé en haut du pare brise. Autant vous dire que la fiabilité de la connection bluetooth est digne de ces années-là et que clairement, si le son à bord d’une voiture a un quelconque intérêt pour vous, il va falloir remplacer tout ça!
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai

Conclusion
Depuis l’arrêt de production de la Tesla Roadster, il n’existe plus de petit cabriolet électrique sur le marché. Alors pour faire du cruising écolo en bord de plage, la eMéhari est votre seul salut. Son hard top peut transformer cette voiture plaisir en engin utilisable au quotidien, et avec son gabarit et sa compatibilité avec les systèmes de charge accélérée de Bolloré, il a toute sa place en ville, mais il faut mettre de côté la rusticité de l’engin, plus utile pour cruiser en bord de plage au soleil que pour prendre la rocade. Et la batterie Bolloré, qui doit rester chaude pour garder sa charge, reste pour moi le frein principal à l’achat : impossible de retrouver votre e-Mehari avec un peu de charge dans votre résidence secondaire après quelques mois d’absence. Il faudra charger à l’arrivée, mais c’est à ce moment que vous voudrez partir faire les courses…
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai
Les + :
+ L’esprit Mehari est bien là
+ Le toit rigide est efficace et pratique
+ Possibilité d’enlever les éléments à la carte : toit, vitres, custode…
+ Intérieur lavable au jet d’eau
+ Confort de suspension correct, adapté au tout chemin

Les – :
– Conduite très rustique, pas très sécurisante
– La seule électrique avec un moteur bruyant…
– Batterie Bolloré qui se décharge quand elle refroidit
– Finition pas digne de PSA (fabrication Bolloré)
– Limitée à 110km/h (ça peut servir pour garder la vie sauve)
– Aucune insonorisation ou presque
– Une fois le toit en place, ça résonne et ça grince
– Les fenêtres sont uniquement amovibles, pas coulissantes
– Pas de place pour ranger le toit dans la voiture une fois enlevé
– Autoradio réduit à sa plus simple expression (un module bluetooth Parrot), avec une sonorité atroce et une fiabilité moyenne de la connexion…
Citroën eMehari styled by Courrèges test essai


Citroën eMehari styled by Courrèges test essai

1 commentaire

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La troisième photo avec les véhicules de dos donne une fausse impression puisque la méhari originale est garée plus loin et que nous sommes plus ou moins en grand angle je trouve.
La dernière photo montre moins de dissonance.

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