[test] Hyundai Kona : un certain manque de cohérence

Test Hyundai Kona
A l’automne 2017 sont sorti pléthore de SUV compacts. VW T-Roc, Skoda Karoq, Citroën C3 Aircross, Kia Stonic… Et pour finir, l’objet de cet essai, le Hundai Kona. Sans parler de tout ce qui est déjà disponible sur le marché depuis longtemps, Peugeot 2008 et Renault Captur en tête. Alors ce Kona se démarque-t-il assez pour se faire une place dans ce paysage encombré? Test sur les routes marseillaises.

Essai Hyundai Kona intérieur test
Design
Pour le KONA, Hyundai a tout fait pour sortir du lot… Trop ? C’est un peu mon avis, mais sur notre essai ce petit SUV urbain avait à peu près autant d’amateurs que de détracteurs pour son look, ce qui voudrait dire qu’au moins il a une vraie personnalité.
En gros, si vous aimez le côté « mad max » avec des rajouts de plastique un peu partout, les optiques à plusieurs étages initiées par Citroën, mais avec une touche un peu plus agressive vous risquez d’aimer ce Kona.
Essai Hyundai Kona test
Moi ce que je lui reproche, c’est d’avoir trop d’éléments ajoutés : la calandre pincée est pas mal, mais pourquoi cette ligne rectangulaire inutile qui la surplombe, fausse aération pleine? Les optiques avant très haute et effilées me plaisent, par contre pourquoi avoir ajouté des éléments de style inutiles aux optiques basses (cerclage contrasté, éléments optiques travaillés en relief derrière la vitre principale), qui les font ressortir au lieu de les fondre dans le bouclier pour les oublier? Le toit « flottant » est réussi, l’aileron de requin au niveau du pilier C passe bien, mais pourquoi cet insert plastique différent entre le toit et l’aileron ? A l’arrière, ce sont les blocs optiques bas qui encore une fois me choquent, avec un assemblage d’éléments transparents rouges, blancs et… Oranges, beaucoup trop complexe à mes yeux, et qui rappellent les voitures des années 90 dans leur construction rectangulaire multicolore… (notons aussi que placés si bas, ils sont peut-être trop exposés aux créneaux violents de certains automobilistes). Trop de petites choses « rajoutées », pas assez d’homogénéité. Dommage.
Essai Hyundai Kona intérieur test
A l’intérieur, les choses sont plus classiques, presque trop classiques pour le coup! Le combiné d’instrumentation trop daté (de bonnes vieilles aiguilles et un écran monochrome) est fort heureusement épaulé par une lame de vision tête haute très complète (pour la première fois sur une vision tête haute, vous avez les alertes d’angle mort, par exemple) qui ajoute la modernité nécessaire. L’ambiance très noire est rendue un peu moins austère par les cerclages d’aérateurs ou de la base du levier de vitesse contrastés, assortis aux surpiqûres des sièges, mais ça reste assez classique, plastique, truffé de boutons et pas aussi fun que l’extérieur.
L’intégration de l’écran de navigation n’est pas très heureuse : il est posé sur la planche de bord comme un gros champignon, pas assez fin pour rendre cette position flatteuse, pas assez large et flanqué de trop gros boutons pour donner un look technologique.
En résumé, si vous avez eu un coup de coeur pour l’extérieur du Kona, vous risquez d’être déçu par son habitacle.
Essai Hyundai Kona intérieur test

Performance
Les voitures coréennes n’ont jamais brillé par les prestations de leurs motorisations, et le Kona ne fait pas exception. Les seuls modèles disponibles pour notre essai étaient des essence 117ch en boîte mécanique 6 rapport, et je dois dire que le circuit assez sportif qu’il nous a été donné de parcourir n’était pas le terrain de jeu idéal de ce petit SUV.
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Heureusement, il ne manque pas de confort, et donc si votre truc c’est la conduite tranquille, tout ira bien. C’est quand on veut le pousser un peu que le Kona manque de tonus, avec une boîte qui handicape vraiment le dynamisme (un gros trou entre les second et troisième rapports grève les tentatives de se faire plaisir sur des petites routes). Avec tout ça, je n’ai pas pu atteindre des scores de consommations corrects, et il faudra donc être très doux sur les pédales pour espérer frôler les chiffres annoncés. Assorti avec un certain flou de la direction, vous aurez compris que le Kona n’est pas fait pour les pilotes du dimanche.
Ce qui sauve le Kona mécaniquement, c’est qu’il peut être disponible en transmission 4×4 : c’est un élément de différenciation important dans ce marché saturé, et la version 4×4 essence 1,6L turbo, disponible en boîte à double embrayage est peut-être la solution pour disposer d’un Kona Pêchu. Dommage que Hyundai ne l’ait pas proposé lors de notre essai.
Notons enfin qu’une version électrique devrait sortir en juillet : avec une autonomie NEDC de 500km (soit 300km réels environ, de quoi voir venir), le Kona risque de faire date en tant que tout premier SUV compact électrique du marché.
Essai Hyundai Kona intérieur test
Le GPS n’est pas des plus ergonomiques, son interface pas des plus élégantes, mais il est secondé par une compatibilité CarPlay/Android Auto bienvenue.
Essai Hyundai Kona test

Conclusion
Si vous achetez le Kona, c’est parce que vous aurez craqué pour sa ligne. Est-ce que vous serez assez séduit pour lui pardonner son manque de panache sur la route ou son intérieur qui n’a rien d’aussi funky que son extérieur? C’est à vous de voir, et surtout d’essayer la version 177ch 4×4 qui à mon avis doit corriger pas mal de problèmes de la version 117ch. De mon côté, je place tous mes espoirs sur la version électrique du Kona, qui devrait facilement donner le peps mécanique qui irait si bien au look de ce petit SUV. Mais il faudra toujours faire avec un intérieur beaucoup moins fun que l’extérieur.
Essai Hyundai Kona test

Les + :
+ Style extérieur affirmé
+ Vision tête haute sur lame très complète
+ Confort de bon niveau
+ Equipement de sécurité très complet
+ Disponible en transmission 4×4 (non essayée)
+ Version électrique bientôt disponible (500km d’autonomie NEDC)

Les – :
– Intérieur trop classique
– Couple moteur boîte manquant de tonus en 117ch essence
– Frein à main manuel
– Trop de boutons
– Le bloc inférieur de feux arrière me semble un peu trop exposé lors des « créneau à la parisienne »
Essai Hyundai Kona test

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