Wacom a rafraichi toute sa gamme de stylets pour iPad en cette fin d’année, alors autant tout tester, pour savoir si grâce à ces petites merveilles, l’iPad comble son manque pour les adeptes de dessin.
de gauche à droite : Bamboo Stylus Duo, Bamboo Stylus Fineline, Intuos Stylus Creative 2, Bamboo Solo… Et mon vieux Bamboo de première génération personnel
Bamboo stylus Solo et Duo
Avant le test, je vous aurai dit « pourquoi acheter un stylet passif Wacom en 2014 alors que vous pouvez en trouver des dizaines gratuitement, qui font stylo en plus, par exemple dans certains hôtels »… Après un petit test, on peut remarquer qu’il y a quand même une différence : Wacom a aamélioré la surface de la pointe et recouvert le caoutchouc de fibre de carbone. Au final, le « toucher d’écran » est réellement plus agréable qu’avec mon vieux Bamboo Stylus de première génération ou mes stylos d’hôtel. De là à justifier de dépenser 20€ dans un Stylus Solo, ou 30€ dans le stylus Duo (qui gagne une fonction stylo bille, dont le capuchon peut protéger la pointe tablette, mais dans ce cas la pointe stylo n’est pas protégée… Dommage) ? Pas vraiment, surtout que les deux autres stylets de la marque ont de meilleurs arguments à faire valoir.
Bamboo Stylus Fineline et Intuos Creative Stylus 2
Là on rentre dans le coeur du sujet 2014. Des stylets actifs, bluetooth 4.0, qui permettent d’atteindre la précision maximale sur la tablette d’Apple, soit plus ou moins 2mm. Chose assez rare pour la signaler : un petit coup d’oeil à la concurrence permettra de remarquer que les stylets Bluetooth d’Adobe ou de Paper sont bien plus onéreux que les stylets Wacom.
Entre l’Intuos Fineline et le Creative, pas de différence côté précision, c’est la même, le Creative Stylus 2 optant même pour une pointe légèrement plus large, pas handicapante étant donné qu’elle est de toute façon plus fine que la précision de l’iPad. Pas vraiment de différence de conception non plus : une prise micro USB au sommet pour recharger la batterie intégrée (qui dure en pratique environ deux charges d’iPad, soit plus de 20 heures, tant mieux), protégée par un petit bout de caoutchouc qui me prenait bien trop fragile pour pouvoir tenir bien longtemps. Dommage. Alors que le Fineline opte pour un corps fin et un capuchon de protection, le Creative Stylus 2 a une forme et une préhension plus travaillée : un peu plus gros, il s’évase sur la base, offrant une meilleure prise en main, renforcée par un matériau au toucher doux. Le manque de capuchon est comblé par un petit étui de protection lesté qui renferme en plus du stylet, le câble de recharge ainsi qu’une pointe de secours.
Autre similarité : des boutons sous le pouce : le Fineline opte pour un petit bouton rond programmable quand le Creative 2 en offre deux. Rappelez-vous que vous n’êtes pas sur une tablette pro, donc vous n’aurez pas une fonction gomme à l’opposé de la pointe. Le second bouton peut donc s’avérer très pratique. De mon côté c’est presque un indispensable : annuler sur le bouton du bas, gomme sur celui du haut, et c’est parti!
C’est parti, mais les défauts sont bien présents : la faible précision de la dalle tactile de l’iPad, invisible avec les gros stylets passifs, se ressent très vite avec ces stylets évolués. Ne vous attendez pas à ce que le trait se situe exactement au bout de votre « mine » : il peut y avoir jusqu’à 3 ou 4 millimètres d’écart. Dommage, l’iPad ne pourra donc jamais répondre à des besoins de grande précision, même avec ce type de stylets, et c’est le grand enseignement que je tire de ce test.
Autre déconvenue : les applications compatibles sont rares, et la compatibilité n’est pas forcément excellente. L’application maison, Bamboo Paper, gère fort heureusement très bien les fonctionnalités des stylets (et des fonctions additionnelles se déverrouillent automatiquement en fonction du stylet acheté), comme la détection de la paume. Les niveaux de pression sont gérés, mais les pinceaux en tirant partie sont trop rares.
Avec Sketchbook d’Autodesk, les stylets sont supportés, mais c’est encore très perfectible, avec par exemple l’obligation de désactiver les gestes multitâche pour bien supprimer l’influence de la paume. Et du côté du concurrent ProCreate, c’est pire puisque les stylets ne sont tout simplement pas encore reconnus.
Conclusion
Si vous avez besoin d’un stylet pour iPad, il y a de fortes chances que vous ayez déjà un accessoire passif. L’intérêt du toucher différent de la gamme Wacom est assez limité en regard de son prix. Par contre, pour ce qui est des stylets actifs, Wacom se positionne comme la meilleure affaire du moment : les stylets sont bien équilibrés, rechargeables via une simple prise micro USB, et plutôt pratique. Un point faible? Le manque d’applications compatibles et le peu de fonctionnalités que les applications compatibles offrent. J’espère que de ce côté, les développeurs des meilleures applications de dessin et de notes sur iPad feront quelques efforts. Mais restera toujours le manque de précision de la tablette, qui ne rivalise pas avec ces stylets bourrés de technologie, avec le système à résonance magnétique Wacom présent dans les Cintiq et certaines tablettes Android.
En attendant, s’il fallait choisir entre le Bamboo Fineline et l’Intuos Creative 2, c’est pour ce dernier que je craquerait : pour ses deux boutons (au lieu d’un), pour sa pointe un peu plus épaisse (qui ne nuit pas à la précision) et pour sa meilleure prise en main. Pas vraiment pour ses 2048 niveaux de pression, pas vraiment discriminants sur les applications que je possède. Mais pour un usage plus note que dessin, le Fineline fait bien l’affaire, surtout grâce à son capuchon, absent du Creative. Un seul vrai défaut aux deux stylets : le capuchon de la prise USB me semble bien fragile.