Roche Bobois : une quincagénaire qui n’a jamais été autant en forme


Si vous êtes de ma génération, vous avez beaucoup de chance de ne pas avoir une image très glorieuse de Roche Bobois. La petite société française a connu un certain flottement stylistique entre 80 et la fin des années 90 (toute ma jeunesse!) où elle était synonyme de manque de style et de look petit bourgeois à la limite du vulgaire.
Mais à l’occasion d’une visite, je me suis un peut penchée sur cette maison française. Fondée en 1960 par l’union des enseignes de la famille Roche et de la boutique Au beau bois de la famille Chouchan, qui s’unissent pour diffuser en France le mobilier scandinave, la compagnie démarre fort. Elle se met à l’édition vers les années 70 avec le designer allemand Hans Hopfer, et fait partie des précurseurs de la vente de canapés où l’on se vautre plutôt que de s’asseoir (une tendance qui est loin d’être finie). Depuis les années 2000, cette belle quincagénaire s’est enfin repositionnée vers un style et une personnalité forte, et en plus de proposer des objets beaux, personnalisables et bien conçus (et pour une grande partie fabriqués en France), elle se tourne vers l’éco conception. Une bonne occasion de faire un tour dans leurs produits.

Pour commencer la ligne écoconçue Saga (ci dessus le buffet), en tulipier, sublimé par un piètement architectural et une tranche en bois massif. La collection comporte une table et des chaises assorties.
Autre petite merveille : la table Cute Cut de Cédric Ragot. Son style organique m’avait toujours beaucoup plu. Mais sa conception en fibre de verre ne lui rendait pas justice, avec une apparence très années 70 et une sonorité creuse « cheap ». Heureusement, la nouveauté est la sortie de cette table en bois de pluie. Sculptée (en Indonésie, seul endroit du monde où on peut produire une telle pièce à prix abordable) depuis un morceau de bois massif, l’objet devient totalement intemporel, on ne sait si l’on est en face d’une sculpture tribale ancienne ou d’une pièce de design contemporain. Un must (dont le prix suit l’augmentation de la masse du produit, à 1200€ le petit modèle et 2700€ le grand).

Mais à mes yeux, plus que pour ses canapés personnalisables, c’est dans le domaine des bibliothèques que Roche Bobois excelle, avec des produits particulièrement inspirés. Entre l’astucieuse bibliothèque empilable Fossile (ci-dessous),

ou la sculpturale Legend 2 de Christophe Delcourt (ci-dessous) :

On trouve aussi une icône pop en devenir avec la toute nouvelle bibliothèque Denia (signée R Tapinassi et M. Manzoni), sorte de morceau de gruyère géant prouvant que Roche Bobois ne renie rien à ses origines et ose toujours l’extravagance. Quitte à parfois frôler le mauvais goût? Pas sûr, puisque désormais, la maison attire les stars de la mode, puisque même quand elle ose détourner un char romain en fauteuil, c’est qu’il est signé Jean-Paul Gaultier, ou lorsqu’une collection de coussins s’habille broderies, c’est sous la patte de Sonia Ryquiel.

La direction artistique de la marque semble être entre de bonnes mains. Tant mieux.

1 commentaire

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Dommage, pas de canapés,leur grande réussitte magistrale..J’y ai vu aussi un lustre fantastique récemment.

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