La légende veut qu’avant de lancer un pickup électrique et la marque Rivian, RJ Scaringe, le fondateur de la marque, réfléchissait au domaine du vélo, ou plutôt des engins alternatifs du genre vélos carénés/micro voitures basées sur des moteurs de vélo électriques… Et bien il a muri sa réflexion en lançant au final une marque de vélo : Also.

Avec le TM-B, la marque américaine propose une approche innovante du vélo, d’où le TM de son nom pour « Transcendant Mobility ».
Le moteur et la batterie compacte tiennent dans un cadre en magnésium au centre du vélo. Deux capacités de batterie sont disponibles, une énorme de 808Wh jamais vue ailleurs et une « petite » de 525Wh n’affichant que 100km d’autonomie maximale (alors que c’est déjà une grosse batterie dans le monde du vélo électrique). Il semblerait donc que ce vélo consomme un peu plus que la moyenne, ce qui paraît logique puisque ce vélo est l’un des très rares vélo « drive by wire » : quand vous pédalez, malgré la courroie de transmission qui relie la zone du pédalier à la roue arrière, vous n’entraînez pas la chaîne, mais un générateur électrique qui va alimenter la batterie tandis qu’elle se décharge dans le moteur du vélo. Bizarre dans ce cas d’opter pour une architecture avec le moteur au centre et une transmission par courroie, un moteur sur le moyeu arrière aurait été plus efficient.

Also a équipé son vélo « à l’américaine », c’est à dire « full options » : tout suspendu, avec un moteur doté d’un couple supérieur aux meilleurs VTT électriques (180Nm, c’est énorme, le dernier moteur DJI pour VTT plafonnant à 105Nm, ou les meilleurs Bosch à 85Nm)… Tout ça entraîne sans doute un poids élevé qui lui aussi explique l’autonomie moyenne.

Pour compenser ces éléments relativement peu efficients, le TM-B est doté d’un freinage régénératif, qui selon Also permet de récupérer 90% de la puissance de freinage en régénération, donc tant que vous ne passez pas votre temps à uniquement piler (ce qui je l’avoue est plutôt mon habitude), l’autonomie pourrait être améliorée.

Mais la grosse différence entre ce vélo et tout ce qui se fait sur le marché est son extrême modularité : la partie arrière est amovible et permet de passer d’un vélo urbain classique « solo » à une version « Utility » dotée d’un gros porte bagage pour les courses ou le siège enfant, ou encore à une version « bench » façon scooter pour une conduite sans pédaler. Je verrai bien une extension « long tail » plus utile que le « bench », mais qui sait ce qui pourrait compléter l’offre à l’avenir…

Au niveau des critiques, l’écran de cinq pouces rond sur la potence, ça en jette mais c’est un truc qui peut facilement tomber en panne soumis aux contraintes d’un vélo (pluie/neige/vandalisme), je préfère un support téléphone (mais pas un Quadlock!), les commandes de leur côté ressemblent plus à celles d’un jouet playskool qu’à celles d’un vélo, et ont aussi un look un peu fragile (trop grandes et exposées). Notons que parmi ces commandes, il y a des clignotants, c’est toujours un petit plus pour la sécurité.
Alors certes, à 4500$, on est plutôt dans le haut du panier du vélo électrique, mais ça se justifie par un design modulaire et des choix technologiques originaux. De toute façon l’engin n’est (encore) pas disponible en Europe, comme les véhicules Rivian.
