Il y a un an, le Focal Bathys arrivait sur mes oreilles, pour un test qui m’a fait apprécier son acoustique mais un peu moins ses fonctionnalités annexes. Alors étrangement, Focal n’a pas décidé de faire un V2 du Bathys en retravaillant ses points faibles. Au contraire, les petits Français ont choisi d’aller encore plus loin en qualité sonore (le gros point fort du Bathys), avec un casque plus haut de gamme. Est-ce que ça en valait la peine ?
Design
Si on ne fait pas attention à son coloris exclusif non disponible sur le Bathys « de base » (une sorte de brun métallisé/bronze patiné vraiment réussi), il est très difficile de différencier cette nouvelle recette de l’ancienne : les oreillettes sont les mêmes, les contrôles n’ont pas bougé (des boutons au toucher un peu trop plastique en regard du prix de l’engin), l’arceau non plus… La seule chose qui diffère, c’est que le logo Focal est fait d’une pièce sur le MG au lieu d’être découpé sur son prédécesseur.
J’ai noté que le MG pressait moins fort sur les oreilles que son prédecesseur. C’est léger mais sur une longue session d’écoute ça compte. Par contre, ça reste un casque plutôt pour les jours frais, avec ses coussinets très confortables mais très enveloppants qui conservent bien la chaleur !
La « grande » différence ne se voit pas, mais elle est marquée dessus : les transducteurs sont désormais en magnésium, au lieu d’un alliage aluminium/magnésium… On entre clairement dans le terrain de prédilection de Focal, à savoir jouer l’alchimiste avec les matériaux de ses membranes pour obtenir la meilleure acoustique possible.
Performance
Passons à l’écoute. Et là, je dois bien dire que j’ai eu des difficultés… Si vous relisez mon test du Bathys, vous savez que j’avais trouvé son rendu sonore superbe, sans défaut, avec une belle ouverture et une reproduction très neutre. Alors mieux que superbe, c’est difficile à mesurer. Chez Focal, ils devaient un peu s’en douter puisque leur agence de presse m’a directement proposé de m’envoyer les deux casques en parallèle !
Commençons par être très clair : en utilisation Bluetooth sur un iPhone (donc sans AptX), je n’ai absolument pas réussi à discriminer les différences entre les deux Bathys. Problème de mes vieilles oreilles de 43 ans qui vont entrer dans une phase critique de détérioration irréversible ? Je ne pense pas, sachant qu’il fallait déjà une connexion filaire pour que le premier Bathys donne son plein potentiel.
On sort le câble USB-C de l’étui, on branche, et on passe le sélecteur en mode DAC. Et là, pas de surprise, avec une source de qualité, ça débouche les oreilles, ça devient d’une richesse rare, avec un naturel déconcertant et une ouverture étonnante pour un casque fermé. Mais ça, en gros c’est déjà ce qui se produisait il y a un an avec un Bathys. J’ai donc dû écouter, réécouter, analyser, réécouter… Et donc je suis parvenu à la conclusion que oui, le Bathys MG a réussi à faire un peu mieux que le Bathys, que je trouvais (et trouve) déjà excellent. Comme vous l’aurez compris, ça se joue dans le détail, principalement à mon oreille sur une question de dynamisme, de qualité de rendu sur des morceaux complexes : on sent un peu plus de détails dans les instruments, un peu plus de « facilité » à positionner les sources. Le Bathys MG semble apporter un supplément de réalisme à un casque qui pour moi était déjà une référence de naturel. Mais comme je l’ai dit, il faut vraiment écouter de façon active pour s’en rendre compte. Alors… Le jeu en vaut-il la chandelle ? C’est à vous de décider…
L’annulation de bruit est le point qui pour moi a progressé de la façon la plus nette entre le Bathys et le Bathys MG, mais hélas, on reste encore en retrait de ce qui se fait de mieux, et les voix par exemple sont toujours beaucoup moins filtrées que chez Sony ou Apple. Les Bathys ne sont donc pas les stars de l’open space, d’autant plus que quand il faut se raccrocher à la vie réelle, le mode transparence est franchement déplaisant, avec un son peu naturel : on préférera toujours retirer le casque plutôt que d’utiliser ce mode.
Si l’isolation de la voix en mode conversation est un peu meilleure qu’avec le premier Bathys, ce casque offre une qualité d’appel plutôt moyenne, vos correspondants remarqueront toujours une qualité sonore qui fait kit mains libres d’entrée de gamme. Il faudra éviter de leur parler du prix du casque au risque d’être la cible de moqueries (bande de jaloux).
Enfin, parlons de l’autonomie : avec ses 30h réduction de bruit activée, le Bathys MG est dans la bonne moyenne du marché, et c’est une autonomie très largement suffisante pour ne jamais vraiment se soucier de la recharge. En gros, quand on peut faire un vol Paris-Sydney sans recharger, on doit pouvoir disposer d’un casque avec un peu de batterie à peu près à n’importe quel moment !
Conclusion
Le Bathys MG est pour moi une étrange idée : Focal vend surtout une amélioration de ce qui était déjà un point fort sur le Bathys, à savoir la qualité de son. Heureusement, d’autres aspects, qui étaient plutôt en retrait de la concurrence, ont été améliorés : l’annulation de bruit et la connectivité progressent mais sans atteindre le niveau des leaders du marché, et c’est dommage vu le niveau de prix. Ma conclusion ne change pas : ce Bathys MG est un superbe casque pour ceux qui veulent écouter de la musique, principalement chez eux, quitte à écouter en filaire pour plus de qualité, mais veulent aussi pouvoir disposer d’un casque bluetooth en mobilité sans acheter un second appareil.
Et donc, si vous suivez, vous allez forcément poser LA question : est-ce que ça vaut le coup (ou coût!) d’acheter le Bathys MG à 1199€ alors que le Bathys est disponible pour « seulement » 799€ (oui, bon, ça reste un beau casque français, il faut mettre un peu la main à la poche!) ? Et bien je dois avouer que non, je ne pense pas que la différence de qualité en vaille la chandelle.
Les + :
+ Qualité de son irréprochable
+ Très belle construction
+ Excellente autonomie
Les – :
– Mode transparence toujours inutilisable
– Réduction de bruit toujours en retrait des leaders
– Micros de mauvaise qualité pour l’utilisation en kit mains libres
– Le Bathys « normal » en offre presque autant pour moins cher
