[test] Mercedes Classe E 2016 : l’intérieur en avant-première

E-Klasse DesigskizzeE-Class design sketch
En cette chaude journée de décembre, je n’ai pas résisté à la belle invitation de Mercedes pour aller du côté de Stuttgart découvrir l’intérieur de la future Classe E qui sera dévoilée pour le salon de Detroit. Appareils photos et téléphones doivent être déposés devant les rideaux qui nous séparent des véhicules, car rien ne doit filtrer jusqu’à la limite de l’embargo (aujourd’hui)… Vous n’aurez donc que des visuels officiels, tant mieux pour la qualité, tant pis pour l’originalité.

E-Klasse DesigskizzeE-Class design sketch
Mercedes propose actuellement deux visions de l’intérieur automobile actuellement, entre l’énorme double ecran assez lourdement intégré à la planche de bord de la Classe S et les intérieurs plus légers des gammes inférieures où trône un écran de navigation complètement dissocié mais un peu maladroitement, il fallait quelque chose d’équilibré et de moderne pour la Classe E, une voiture plutôt conduite par ses acheteurs (à l’inverse de la Classe S qu’on achète plutôt pour se faire conduire, ou tout du moins c’est tout le mal que je souhaite à ses clients).
La marque à l’étoile voulant conserver sa position de leader en matière de design, pas question de conserver un combiné analogique, il fallait partir de la Classe S pour faire quelque chose d’encore plus moderne, tout en conservant la philosophie faite de lignes horizontales. Les sketchs en tête d’article illustrent complètement la philosophie de design : une ceinture en « double S » qui entoure les passagers pour les faire entrer dans le « cocon » Classe E, les quatre aérateurs, la commande de navigation et la lame d’écrans : deux sublimes écrans 12 pouces haute définition dans un traitement complètement affiné et « flottant ». Le tout gainé de cuir surpiqué, avec une « casquette » qui protège bien les écrans des reflets sans être mal intégrée.
E-Klasse Interieur E-Class Interior
Entre ces esquisses et la réalité, peu de changements, à part que les designers se sont encore fait plaisir en ajoutant des lignes de lumière (derrière la lame d’écrans, à la base de la planche de bord pour souligner le double S et à la base de la console) avec un choix de 64 teintes possibles.
Au niveau ergonomie, Mercedes a imaginé du nouveau : deux petit touchpad (des capteurs optiques identiques ou presque à ceux d’un Blackberry) sont situés de part et d’autre du volant. Sur le pavé de gauche, vous commandez l’écran du combiné, et sur le pavé de droite, l’écran central. C’est simple, les menus sont clairs, donc au final c’est très agréable à utiliser. Tellement agréable que le conducteur pourra complètement oublier la molette de navigation centrale et son touchpad, qui seront réservés au passager.


Mais un intérieur, ce n’est pas qu’une planche de bord. Parlons des sièges : ils sont très élégants, et dessinés par une femme, ils évoquent les plis et le galbe d’une robe sur un torse féminin. Et il faut avouer qu’ils sont de toute beauté. Ajoutez à cela qu’ils disposent d’un système de chauffage étendu (les accoudoirs centraux et de portière sont aussi chauffés) ainsi que d’un système innovant de ventilation (la ventilation commence par aspirer pendant 4 minutes pour supprimer l’humidité de votre corps, avant de souffler de l’air frais. Avouez que vous n’aviez pas encore testé de siège qui prenne autant soin de vous ! Mais si cela ne suffisait pas, ils offrent différents programmes de massage très efficaces, en plus d’une zone dédiée aux lombaires complètement bluffante puisque vous pouvez définir la zone de votre dos sur lequel le massage va insister d’un simple glissement de doigt sur le touchpad du volant.

Un intérieur automobile de luxe ne serait pas complet sans un système audio ultra performant. Mercedes joue le chauvinisme en choisissant les Allemands de Burmester en oubliant les Danois de Bang & Olufsen. Le résultat est comme il se doit proche de la perfection : 1450 Watts d’amplification au total (classe D pour les graves, classe A pour les médiums et les aigus), un caisson de basses dans le coffre, des subwoofers dans les caves à pieds, et des tweeters radiaux motorisés dans les portes, et un design pensé en même temps que la structure de la voiture : le son est particulièrement pur et profond (et ça descend jusqu’à 25Hz…). Oubliez par contre l’option pour le son 3D qui ne m’a pas convaincue (à moins qu’elle progresse d’ici la sortie de la Classe E), ajoutant officiellement l’effet des réflexions du son sur le plafond de la salle d’enregistrement, ces hauts parleurs supplémentaires ajoutent surtout des interférences acoustiques. Pas de compensation active du bruit (de toute façon quasi impossible à réaliser dans un intérieur où se situent entre deux et quatre oreilles à des positions variables, et peu utile selon les ingénieurs de Burmester, tant l’isolation de la Classe E est sérieuse), mais un algorithme qui prend en compte les bruits ambiants (aérodynamiques et moteur) pour adapter l’acoustique. Cerise sur le gâteau : vous pouvez écouter la musique de votre choix à un niveau déraisonnable (sans aucune distorsion évidemment, je le certifie et c’est bluffant) sans que personne ne se rende compte de rien à l’extérieur.
E-Klasse InterieurE-Class Interior
Au rayon des défauts, il faut bien constater que Mercedes semble exploiter toute la puissance d’une plateforme un peu essoufflée par la masse de pixels sur ses deux écrans : les effets et les transitions sont rares, les écrans sont très statiques (et les versions de présérie n’étaient pas encore tout à fait fluides mais ce problème devrait disparaître en série) alors qu’on aurait aimé des visuels moins conservateurs (avec des compteurs qui se minimisent pour laisser place à une grande carte de navigation par exemple, mais je dis ça sous influence d’un autre constructeur premium allemand…) C’est dommage.
Dommage encore que l’on puisse distinguer le contour des deux écrans au sein de la lame de verre, mais c’est une limitation bien connue du LCD. Et puis c’est personnel, mais je pense qu’il est temps pour la marque d’oublier les réglages de sièges visibles sur les portes pour alléger le style général de la planche de bord…
Mais à part ces rares défauts, il faut bien avouer que Mercedes a frappé un grand coup dans le design de l’intérieur automobile de luxe, avec une vraie démonstration de savoir-faire, et ce sera de plus en plus important de se démarquer dans ce domaine, puisqu’avec la progression de l’automatisation de la conduite, votre voiture devient plus que jamais un salon.

3 commentaires

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Bonjour,
C’est l’extérieur de la E qu’on peut voir sur plusieurs des photos ? Si c’est le cas, et même si on pouvait s’attendre à ce qu’elle soit dans le style des C et S, on est au de la de toute absence de style propre. Ça fera plaisir à ceux qui feront ôter le badge pour faire croire à une S !
Ah le temps où les constructeurs savaient créer une cohérence de gamme avec des modèles différents et affirmés

Il est clair qu’on sera entre la petite S et la grande C. Mercedes suit la voie qui marche avec Audi : une image forte au niveau de la gamme mais pas de différenciation modèles.

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