Dans un segment dominé de la tête et des épaules par les fiertés nationales que sont la 208 et la Clio (sur le marché français), challengés par l’allemande Polo et encore une française avec la C3, faire le choix de rouler en Mazda relève de l’acte de rébellion. Mais en étudiant la puce japonaise de près, on comprend vite que le dynamisme de la marque d’Hiroshima pourrait ébranler quelques certitudes. En voiture pour un petit essai sur les routes espagnoles !
Design extérieur
Les Mazda au design Kodo se suivent, se ressemblent assez pour immédiatement les identifier à la marque, mais ont chacune une identité propre (ce qui est d’autant plus aisé que la gamme est réduite).
Les designers de Mazda s’appliquent à affiner leur copie à chaque nouvelle Mazda en supprimant les quelques défauts qu’on pouvait noter sur la voiture sortie juste avant elle : on regrettait un manque de personnalité de la signature lumineuse de la Mazda 3, c’est corrigé sur la 2 avec à l’avant quatre segments de LED pour l’éclairage diurne dans des optiques très réussies (mention spéciale à la griffe chromée de la calandre qui se poursuit dans les phares). Ces optiques sont par ailleurs full LED, une première sur le segment.
Certains pourront regretter, comme sur la Mazda 3, que le capot soit aussi long, ce qui pénalise le rapport longueur/habitabilité des Mazda de l’ère Kodo. Ce à quoi Philippe Geoffroy, président de Mazda France, pourrait répliquer qu’ils auraient aussi pu la faire moche. Et c’est vrai que ce capot lui donne du style, le montant A ayant été reculé de 8cm d’une génération de Mazda 2 sur l’autre pour justement décaler le plus possible l’habitacle vers l’arrière et donner cette allure très réussie à la nouvelle 2. En livrée rouge Mazda (que la marque propose de manière uniforme à toute sa gamme et qui est particulièrement réussi), cette citadine est un régal visuel. Côté personnalisation, la 2 ne va pas chercher les mini et autres DS3 : pas de coloris bi-ton ou de coque de rétro funky mais les amateurs peuvent un peu se consoler avec le catalogue d’accessoires où un choix d’appendices permet d’agrémenter l’esthétique du véhicule avec plus ou moins de bonheur… Mazda nous avait aussi habitué sur ses plus grandes voitures à de belles jantes surdimensionnées sur pneus tailles basses que nous n’avons eu l’occasion de voir sur la 2, mais ce n’est peut-être pas plus mal pour une citadine qui côtoiera bien trop souvent les bords de trottoirs.
Design intérieur
Chez diisign, on a de grandes exigences en termes de design intérieur, et à l’entrée dans cette petite mazda 2, on a été surpris… Très positivement surpris! La présentation sobre avec un aérateur rectangulaire dissimulé et trois aérateurs ronds mis en valeur, la finition avec un faux cuir moussé et surpiqué de rouge sur la planche de bord, et des équipements venus d’un autre monde, ou plus concrètement d’un autre segment (alerte de franchissement involontaire de ligne, passage automatique feux de route/feux de croisement, stop & Start, boîte auto moderne avec palettes au volant, affichage tête haute sur lame, freinage automatique à basse vitesse, surveillance d’angle mort, radars de parking avant et arrière ou sièges chauffants… La liste est longue!)
Ce n’est finalement que la zone de la console qui reste un peu démodée avec des prises (USB, allume cigare, SD uniquement pour le GPS…) qui auraient pu disparaître, au profit d’une console un peu surélevée dans la prolongation de l’accoudoir, pour compléter l’esprit de petite sportive. La sellerie en tissu de notre essai est très agréable à l’œil et le confort ou encore le maintien sont particulièrement appréciables (mention bien pour le maintien latéral des sièges de la Mazda 2 qui faisait un peu défaut sur la 3). La petite 2 sait accueillir ses passagers et on peut avaler les kilomètres à son bord sans être sur les rotules.
Côté GPS d’ailleurs la taille est confortable et l’affichage rapide. Comme Mazda nous y a habitué, l’écran n’est tactile qu’à l’arrêt, et en route l’interface avec molette est très agréable (l’avantage d’une molette est que votre bras repose tranquillement sur l’accoudoir quand vous manipulez, à l’inverse d’un écran tactile) et évite de quitter la route des yeux pour viser l’écran.
La sono aussi est de belle facture avec des enceintes qui ne saturent pas et un son clair et des mediums bien présents (d’habitude on joue plutôt entre les aigus et les graves : Mazda, un constructeur différent qui pense aux mediums!)
Performances
A peine débarqués, il fallait faire un choix rapide parmi l’offre pléthorique de motorisations et de finitions disponibles. En grands professionnels de l’automobile, notre choix s’est basé sur un paramètre technique important : il nous fallait une voiture rouge, parce que le rouge Mazda, il est joli tout plein sur les photos. Et puis comme le dit tout enfant de moins de 3 ans, les voitures rouges c’est mieux parce que ça roule plus vite. Et bien ça va peut-être vous étonner, mais c’est vrai. Notre Mazda 2 rouge était équipée du plus gros moteur (essence, parce que le Diesel sur une citadine, ce n’est pas très malin), le Skyactiv 115ch. Parfait pour enchaîner les lacets des routes de montagne surplombant Barcelone.
Parfait ? En fait non. Quand on est habitués à des Diesels coupleux ou à des essence turbocompressés, ce 115ch est un peu décevant, la faute à un couple qu’il faut aller chercher assez haut dans les tours. Le plaisir reste là, aidé par un châssis réglé aux petits oignons, une direction précise comme une montre suisse et une boîte de vitesse manuelle typique de chez Mazda, c’est à dire formidable : petit levier de vitesse au guidage impeccable qui en ferait presque oublier que la boîte méca, c’est un peu désuet.
Arrivés au bout de la journée et de l’étape de montagne freins fatigués mais toujours efficaces et pneus un peu chauds, il nous est apparu que nos confrères qui étaient tombés sur les motorisations 70ch ne partageaient pas vraiment notre enthousiasme. Autant vous dire que le lendemain, on a soigneusement évité cette version.
Le choix s’est donc porté pour le second essai sur le Skyactiv 90ch (essence toujours, au cas où vous ne suivez pas), avec comme grande variante, outre la finition faisant l’impasse sur l’accoudoir central et sur l’affichage tête haute, une boîte automatique. A noter également le changement de combinéqui ne nous présente plus centralement le compte tour façon Ferrari (cette présentation est liée à la présence de l’affichage tête haute) mais un bon vieux tachymètre peut-être plus adapté au typage citadin du véhicule.
Et là, ce fut enfin le coup de coeur total : bizarrement, le 90ch offre des performances beaucoup plus agréables que le 115ch, que ce soit sur les montées en régime que sur le couple ressenti, avec la boîte automatique qui faisait parfaitement son travail, que ce soit en mode normal ou en mode sport. Ce dernier mode à tendance à tirer très largement les rapports sans prendre grand soin du moteur ou de la consommation : de quoi bien s’amuser si l’envie vous prenait !
Revenons maintenant au terrain de jeu idéal de cette puce de luxe : la ville ! Et dans les rues de Barcelone, la 2 s’est jouée de toutes les situations avec un rayon de braquage exceptionnel, un duo moteur/boite auto idéal et une visibilité générale très satisfaisante. Manque peut-être une caméra de recul même si le radar suffira dans la plupart des situations.
Conclusion
Comme le disait l’un de mes confrères journalistes allongé au bord d’une plage de Barcelone : « quand la voiture est bien, on ne parle pas beaucoup voiture ». Alors autant vous dire que les discussions ont beaucoup plus tourné autour du jambon ibérique que de la voiture lors de nos pauses. A l’époque un concurrent clamait dans ses pubs « elle a tout d’une grande ! » avec la mazda 2 on pourrait dire « que reste-il aux grandes ? » La réponse se trouve en fait dans la question, puisque seules les dimensions de la 2 révèlent son appartenance au segment B. Le niveau d’équipement est tout simplement bluffant et place la japonaise loin devant ses concurrentes. Cette nouvelle 2 est comme toutes les Mazda dans la moyenne haute du segment au niveau de son tarif, mais son rapport prix/équipements/qualités routières la place de façon très intéressante.
Si vous voulez rouler différent sur les rues et routes françaises, la Mazda 2 est un choix décalé qui ne vous fera pas rougir face à une citadine premium, que ce soit grâce à ses qualités routières ou ses équipements de haut niveau. Seule l’absence d’un programme de personnalisation vient entacher la logique parfaite de ma conclusion : vous roulerez différent mais avec une voiture potentiellement identique à celle d’autres clients. C’est à mon avis le seul défaut de positionnement de cette nouvelle Mazda 2.
Les + :
+ une ligne dynamique et élégante
+ un intérieur premium
+ le moteur Skyactiv 90ch (agrément élevé et consommation réduite), et la boîte auto performante s’il vous reste de l’argent
+ excellentes liaisons au sol
+ équipement pléthorique
Les – :
– pas de caméra de recul (mais un radar)
– coffre pas énorme
– certains détails (zone de voyants airbag, console…) pourraient être simplifiés d’un point de vue style
– pas de toit ouvrant ou toit panoramique
7 commentaires
Ajouter les vôtresExcellent article.
la fluidité des commentaires comme le choix des photos correspondent à la « fluidité » de cette belle automobile.
Rien de prétentieux dans la conception mais du sérieux dans la réalisation de cette Mazda 2.
@Brozer : merci, le soleil de Barcelone nous a permis de faire des photos vraiment sympa… Et a sûrement eu un peu d’influence sur les mots 😉
Quel est le prix du modèle 90CH essence et quel écart par rapport à la concurrence (à équipement égal)? Le choix Mazda permet de marquer sa différence mais c’est également un choix raisonné car leurs voitures étaient réputées les plus fiables de la planète!
@François : le 90 ch est proposé à 16 350 (finition Elégance) et 17 400 € (Dynamique). La boîte auto à 1600€. Il faut compter qu’on gratte moins de réduc en négociant chez Mazda que chez nos marques nationales…
[…] projecteurs full LED dont la technologie a été reprise de la Mazda 2 procurent un regard très expressif au CX3. La grande calandre apporte beaucoup de robustesse et de […]
Pouvez vous me donner votre avis sur les phares full led ?
@Sophie : les phares full LED sont :
1. Jolis
2. Très efficace (ça vaut du Xenon en gros)
3. Prévus pour tenir la durée de vie de la voiture (pas de changement d’ampoule).
En résumé : ils ont tout pour eux (en plus ça consomme moins électriquement, mais sur une voiture on ne se rend pas trop compte de ça), fonce !