[test] Nouvelle Mazda 3 : le Kodo marche aussi en version compacte


Après le CX5 et la Mazda 6 c’est au tour de la Mazda 3 de se voir repensée de fond en comble via la recette magique du design Kodo associée à la technologie Skyactiv.
Petit essai de l’engin sur les routes de Costa Brava.


Design
Ca ne fait aucun doute, le design Kodo fait du bien aux Mazda, quel que soit le segment. Les codes esthétiques initiés par les autres véhicules du constructeur sont présents sur cette nouvelle 3 : calandre en blason, phares effilés, flancs sculptés, lignes tirées… Extérieurement, tout est là, et tout est très cohérent. Cette nouvelle Mazda fait plaisir à voir et ose un peu dans un segment qui devient de plus en plus anonyme. Revers de la médaille : cette voiture est la plus longue du segment, et de loin : avec 4,46m, elle dépasse la Golf de 26cm, ce qui est un peu énorme si vous cherchez à faire un petit créneau… Heureusement, l’habitabilité y gagne puisque l’espace aux jambes à l’arrière et la largeur aux épaules à l’avant sont les plus grands de la catégorie.

Et puisqu’on parle d’intérieur, restons-y, car ça y est, les designers de la marque d’Hiroshima commencent à repenser l’habitacle. En photo, leu interprétation moderne m’avait séduite : combiné très simple surmonté d’une lame pour la vision tête haute, grand écran 7 pouces « désintégré » de la planche de bord très contemporain, petite ligne aluminium qui court sur la planche… Tout est là. Hélas, une fois à bord, le constat est un peu moins élogieux : on se demande pourquoi Mazda a cherché autant de traitements de plastiques différents : le plastique moussé de la planche de bord (très bon, mais avec un grainage un peu rétro) est associé à un plus douteux plastique façon carbone à certains endroits, ainsi qu’à un plastique noir laqué à d’autres endroits, le tout mêlé à des inserts en alu parfois brillant, et parfois brossés! Stop! C’est l’overdose de matériaux. Il suffisait de choisir une seule texture par teinte, et l’ensemble aurait paru beaucoup plus cohérent.

Première grande nouveauté de l’intérieur qui m’a tapé dans l’oeil lors de l’annonce de la dernière Mazda: la vision tête haute, qui comme chez PSA et la future Mini, s’affiche sur une lame transparente rétractable. Hélas, si comme nous, vous mesurez plus de 1,80m, difficile de voir un réel intérêt à cette nouveauté, puisque (sûrement en raison du pare brise très proche) la vitesse ne s’affiche pas au bout du capot comme sur un Peugeot 3008 par exemple, mais à peu près au niveau de l’essuie glace. Ce n’est pas vraiment une vue tête haute, mais c’est légèrement mieux que le tachymètre derrière le volant, que les designers ont choisi de reléguer dans un petit coin inférieur du compte tours, exactement comme l’indicateur de rapport chez Ferrari…
Ce combiné qui respire la sportivité jure un peu à mes yeux pour une voiture qui n’est pas une sportive dans l’âme mais est plutôt polyvalente. C’est une affaire de goût. Au rayon « look sportif », les surpiqûres rouges sur le volant et le levier de vitesse égaient un intérieur très noir.

Un travail particulier a été fait sur l’ergonomie du système multimédia, nommé MZD Connect : le grand écran est tactile… Mais seulement à l’arrêt! Une fois le véhicule en mouvement, ce n’est que par la molette que vous pouvez piloter l’interface (réactive et très bien dessinée) de ce nouveau système (à l’arrêt, la molette est aussi active). Pourquoi tant de haine, vous demanderez-vous peut-être, amateurs de tactile que vous êtes… Et bien c’est pour votre sécurité, pour garder au maximum les yeux sur la route. Et je dois avouer que c’est plutôt bien pensé et efficace, car même si on doit détourner les yeux vers l’écran, on est en position de conduite, la main bien posée sur la molette, et donc beaucoup plus efficace que le bras ballant sur l’écran tactile…
Cette solution n’est peut-être pas encore le graal de l’interface automobile, mais c’est à peu près ce que j’ai pu voir de mieux. Espérons seulement que les mises à jour qui seront faites avant la sortie de la voiture (on nous a garanti que c’était en cours de finalisation) corrigent le seul (gros) point noir du GPS : lors d’un trajet, il lui a fallu 45km pour trouver notre position !

Performances
Sur ce test, nous avons une fois de plus été bluffés par les miracles de la technologie Skyactive. Le diesel 2,2l de 150ch fait preuve d’une onctuosité incroyable, son couple permet de se sortir de toutes les situations sans avoir à jouer du levier de vitesses. C’est bien simple, par moment, on pensait conduire une automatique sur la version manuelle!
Ajoutez à ça le petit levier de vitesse typique de Mazda, et vous avez au bout des mains et des pieds à peu près ce qui se fait de plus agréable comme mécanique.

La boite automatique est elle aussi du genre irréprochable, passant les vitesses très rapidement, sans à-coup, et sans surconsommation majeure, elle est fortement recommandée.
Côté consommation, Mazda ne joue pas dans l’entourloupe du downsizing, et c’est tant mieux : les consommations affichées sont dans la moyenne, mais dans la vraie vie, Ses consommations restent très proches des valeurs nominales, même en « tapant un peu » : sur notre essai, le 2,2L est resté sous les 7L/100km de moyenne. Armée de ses motorisations efficientes et d’un stop & start efficace, la nouvelle Mazda 3 devrait vous faire gagner quelques euros à la pompe, sans rien perdre en agrément mécanique, ce qui n’est vraiment pas le cas de toutes ses concurrentes.

Pour ce qui est des liaisons au sol, là encore, on sent la marque d’ingénieurs : la tenue de route est excellente, la suspension ferme ne nuit pas au confort, elle permet une inscription en courbe franche et ne laisse aucun mouvement de caisse perturber votre trajectoire même sur les routes sinueuses d’Espagne avalées à vive allure…
L’auto a une tendance naturelle au sous virage, ce qui est rassurant pour une prise en main immédiate. La direction est très agréable avec une démultiplication relativement directe et permet une remontée d’informations au volant très satisfaisante.
Finalement, c’est encore à l’intérieur qu’un détail vient un peu gâcher la fête : le maintien des sièges aurait pu être meilleur : j’aurai volontiers troqué le combiné sport contre des sièges un peu plus sport.

Conclusion
Mazda excelle au niveau mécanique. S’il n’y avait que la mécanique dans une voiture, on pourrait considérer la Mazda 3, son châssis, ses liaisons au sol, son moteur et sa boîte, comme l’une des toutes meilleures premium du marché… Mais il y a bien longtemps que la mécanique ne fait plus une voiture à elle seule… Heureusement, le design Kodo très réussi relooke petit à petit l’ensemble de la gamme qui en avait bien besoin. L’intérieur a fait un bond considérable par rapport aux précédents véhicules de la marque, mais il y a encore un pas à franchir pour être au niveau des meilleurs. Pour la vie a bord la navigation est intuitive et sécurisante distinguant une ergonomie très travaillée. Cette nouvelle « 3 » a donc quasiment tout pour elle… A part sa longueur un peu trop généreuse qui la pénalise pour le stationnement en ville.

Les + :
+ Look extérieur
+ Motorisations
+ Boîtes de vitesse
+ Comportement routier
+ Système multimédia MZD Connect

Les – :
– Longueur
– Patchwork de matériaux intérieurs
– Maintien latéral des sièges
– Le 3ème feu stop qui se reflète dans la lunette arrière : pas très sérieux
– La signature lumineuse des optiques, peu flatteuse

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