Mazda, c’est un peu notre coup de coeur mécanique du moment : ces petits magiciens Japonais ont réussi à développer des moteurs avec de l’agrément et un doux ronronnement, et surtout avec les consommations les plus basses des catégories qu’ils attaquent, sans downsizing ni hybridation. Un exploit qui prouve que « l’esprit d’Hiroshima » traîne toujours dans les bureaux de ce constructeur indépendant.
Marque d’ingénieurs, Mazda a toujours joué dans la cour des voitures efficaces mais pas vraiment attirantes. Avec leur nouvelle gamme et sa philosophie de design Kodo « l’âme du mouvement », c’est terminé. Pour le faire savoir, ils ont ouvert à Milan le Mazda Contemporary Space (MACS). Et on a eu l’occasion de le découvrir.
Le MACS, c’est un espace dédié à la création contemporaine dans l’esprit Kodo, et aussi un peu à promouvoir la Mazda 6, il faut bien l’admettre. Pendant 5 mois, et pas seulement pour la durée de la design week, des artistes sont invités par Mazda à exposer leurs oeuvres. Pendant la design week, c’est Giuliana Cunéaz qui est à l’honneur, avec une exposition nommée Forma Fluens, une sélection d’oeuvres vidéos présentant des paysages tourmentés, hostiles, en mouvement.
Mais les designers Mazda, de leur côté, ne pouvaient pas s’empêcher de rendre hommage à la design week en créant, dans l’esprit Kodo… Une chaise.
Une chaise peut-être un peu trop automobile à mon goût, puisque son assise ressemble étrangement à un siège auto (on sent ici la patte des designers automobiles qui l’ont dessinée), mais une chaise très intéressante pour le travail sur son piètement chromé, tout en lignes tendues, sur des sections variables qui suggèrent une musculature prête à bondir. L’âme du mouvement, dans un objet fixe.
Mais cette visite du MACS, ce fur aussi une occasion unique de discuter avec Ikuo Maeda, Peter Birtwhistle et Derek Jenkins, les designers maison, respectivement Japon, Europe et USA. L’occasion d’évoquer avec eux leurs recherches d’une signature, d’un style propre à Mazda, élégant et suggérant le mouvement, même à l’arrêt. On sent que le constructeur a de l’ambition dans le style de ses véhicules quand on fait le rapprochement avec le concept Takeri qui dévoilait les futures orientations de la marque, voire avec le plus ancien Shinari. C’était en 2010 et 2011, et aujourd’hui le résultat est là, des Mazda de série au style réussi, sensuel et dynamique.
L’occasion était trop belle, j’ai profité de ces discussions sur le design pour parler de l’intérieur. Vous l’aurez vu dans nos tests, le design intérieur des Mazda est leur dernier point faible. Conventionnel à la limite du passéiste avec des équipements technologiques un peu datés (combinés, écran GPS…), il est temps de faire quelque chose. Il est surtout temps pour tous les designers automobiles de profiter des évolutions technologiques pour repenser complètement l’habitacle, puisque cela est désormais permis. Les compteurs et leur casquette? Un héritage classique supplanté par les écrans TFT mais surtout les affichages tête haute, tellement plus pratiques. La console centrale ornée d’un levier de vitesse? Totalement ringard quand on a goûté aux joies des dernières boîtes automatiques et double embrayage, plus efficaces, mais surtout plus efficientes qu’un passage de vitesse à l’ancienne…
A la simple évocation de ces mutations déjà visibles depuis quelques années sur des concept cars, et qui se font attendre sur la série (la faute à la diversité qu’impose l’entrée de gamme), les yeux de nos designers s’illuminaient, preuve qu’on peut attendre quelque chose de Kodo dans l’intérieur des Mazda des prochaines années… A suivre.
2 commentaires
Ajouter les vôtres[…] simplifiant à l’extrême ce qui pouvait l’être. Je vous l’avais fait remarquer dans mon article sur le design Kodo de Mazda, le levier de vitesse, totalement anachronique aujourd’hui (les progrès des boîtes […]
[…] l’habitude puisqu’il y a deux ans, la marque japonaise avait fait les choses en grand avec un pavillon temporaire sur la via Tortona. Cette année, c’est dans le moins alternatif et plus chic quartier de Brera que le Kodo tient […]