Récemment, un concours d’architecture a été lancé pour ériger « la philarmonie de Paris », porte de Pantin, dans le parc de la Villette. Et devinez qui a gagné?? Et bien c’est l’actuellement très inspiré Jean Nouvel, avec une structure étonnante de sa part, qui n’est pas sans rappeler celles de Zaha Hadid : des dalles de béton animées de mouvements tectoniques semblent matérialiser les ondes sonores qui vont habiter ce lieu.
Voici pour finir la note d’intention de l’architecte :
« Dans le mot philharmonie on peut déjà facilement imaginer l’amour de l’harmonie. Nous jouons d’harmonies successives, d’harmonies urbaines. La philharmonie existe comme un événement prestigieux qui entretient des relations harmonieuses avec le Parc de La Villette, la Cité de la Musique et le boulevard périphérique.
Primo: harmonie avec la lumière de Paris, le rai de soleil dans les nuages gris, la pluie… Architecture de reflets dosés et composés, créée par un relief calme, matérialisée par des pavés de fonte d’aluminium dessinant un sol un graphisme esherien.
Secundo: harmonie avec le Parc de la Villette, continuité des thèmes tschumiens, abri-jardin horizontal sous le bâtiment, ponctuation-folies, reflets des ombres dans les brillances architecturales et création d’une petite montagne, d’une butte de La Villette, relief minéral parcourable qui, à l’instar des Buttes-Chaumont est un observatoire du paysage urbain.
Tertio: harmonie avec la Cité de la Musique par le dessin de plans obliques et pavages de lignes de force déjà initiées.
Quatro: harmonie avec le boulevard périphérique et la banlieue par la création d’un signe à l’échelle d’une vue dynamique et lointaine; signe de lumière la nuit: ponctuation du relief, programmes… Un autre type d’accords est à établir avec la musique aujourd’hui et le (la) mélomane que le confort de l’audition devant sa Hifi et ses CD peut rendre paresseux(se).
La philharmonie est un lieu ouvert.
Primo: le hall et les foyers offrent des plaisirs terrestres qui font qu’ici on peut se donner rendez-vous, passer des heures à flâner dans les boutiques, boire ou manger dans les bistros avec vue sur jardin, lire dans les salons.
Secundo: la salle évocatrice des nappes immatérielles de musique et de lumière suspend des auditeurs-spectateurs dans l’espace sur de longs balcons qui offrent des sièges plus larges et plus profonds pour un confort exceptionnel. Cette suspension crée l’impression d’être entouré, immergé dans la musique et la lumière. L’enveloppe « cyclorama volumétrique » reçoit des éclairages choisis en fonction du répertoire. De temps à autre des fenêtres sur le parc et la banlieue peuvent être ouvertes.
Tertio: il s’agit de redonner son lustre au concert, à cette expérience unique que représente chacun d’entre eux qui ne sera pas seulement le ravissement provoqué par la musique mais aussi celui, visuel, sensoriel, de faire plaisir, de créer ce désir qui fait les philharmonies les plus prestigieuses. Celle de Paris se doit d’y appartenir. Elle y sera aidée par une esthétique puissante mais calme, marquée par la monomatière de la fonte d’aluminium avec ses nuances de tons nacrés, délicatesse qui ajoute au mystère de la présence de la salle qui, dans les plis gris et argent de l’édifice, luit ».
« La salle de concert, enveloppante, est conçue comme un mouvement prolongeant le cheminement depuis le parc, vers les pentes douces des foyers pour aboutir, après le franchissement d’un espace interstitiel aux « nacelles » suspendues dans l’espace dans lesquelles on se love pour la traversée du voyage musical.
Le parc s’est déployé pour arriver jusqu’à la salle, ouverte, aérienne, atmosphérique. Les réflecteurs acoustiques étant insérés à l’intérieur même des 31 000 m3 du volume de la salle, permettent d’obtenir une grande proximité entre le public et la scène (32 m du nez de scène au dernier gradin), enveloppant les spectateurs, ils créent un espace intime pour les 2 400 spectateurs.
Les principes acoustiques, scénographiques et architecturaux conjugués créent l’instrument d’une osmose entre le lieu et la musique, entre l’oeil et l’oreille. C’est une salle flexible et modulable. Le sol du niveau bas de la salle est totalement transformable sur 44 m de longueur par 20 à 23 m de largeur moyenne en de multiples formes scénographiques: musique symphonique, contemporaine, jazz et musiques du monde. Les réflecteurs acoustiques, en symbiose avec le niveau bas, sont mobiles et orientables. Ils modifient l’espace selon les configurations souhaitées.
En pivotant sur leur axe, ils peuvent devenir supports de projections. Le double volume acoustique, caisse de résonance de l’instrument, apporte une flexibilité supplémentaire. Il offre à la musique « spatialisée » un nouvel espace exploitable en plus des plateformes situées sur les balcons. C’est un espace de projection, de résonance et de performance. Un seul espace généreux et atmosphérique se transforme ainsi en une multitude de salles ».
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Ajouter les vôtres[…] toujours été un grand amateur de beaucoup de ses réalisations (et en plus je le prouve ici et là!!)… Tout ça pour dire que je ne comprend pas pourquoi c’est la tour de Jean […]