Ca faisait un moment que je voulais essayer le Tucson de Hyundai, parce qu’il a de l’allure, donc il fallait vérifier si le ramage valait le plumage. Alors quand Hyundai m’a proposé de me le prêter, direction les Alpes, pour offrir un terrain de jeu digne de ce SUV.
Design
Vous l’avez sûrement déjà remarqué : ce Hyundai se démarque du flot de la circulation avec ses lignes musculeuses, sa ligne de caisse haute, sa face avant agressive, son profil musclé avec ses passages de roues plastique bien typés tout terrain, ses grosses roues de 18 pouces (sur notre finition, ou les sublimes jantes 19 pouces sur la finition la plus haut de gamme) et sa poupe aux feux effilés. A l’époque où on essayait son prédécesseur le iX35 qui semble désormais d’un autre âge, Hyundai nous disait que le premier critère de choix était le design. Alors sur ce Tucson, ils ont mis le paquet, et il faut dire qu’il a une ligne plus mature, plus affirmée que son cousin le Kia Sportage, surtout à l’avant. Encore une preuve que Peter Schreyer sait rendre l’automobile désirable, avec un caractère propre et quelle que soit la silhouette.
A l’intérieur, on redescend de son petit nuage, car la présentation et la finition ne sont pas au niveau de l’extérieur : beaucoup de gris sur la planche de bord, des plastiques durs qui n’ont pas l’air particulièrement qualitatifs, et un style général très (trop, selon moi) conventionnel. Il aura fort à faire face au futurisme d’un Peugeot 3008 ou à la finition d’un Volkswagen Tiguan, tous deux pouvant être équipés d’un combiné complètement digital, ce que ne propose malheureusement pas Hyundai.
On se console avec une excellente habitabilité et des rangements relativement généreux (la boîte à gants et les aumônières ne sont pas énormes, mais on profite d’un énorme bac sous l’accoudoir avant). L’habitabilité arrière est aussi très correcte pour deux adultes, et la place centrale ne servira comme presque toujours que d’appoint en raison de son inconfort. On notera l’absence de trappe à skis, qui aurait été bien utile lors de ce voyage mi routes mi pistes.
Performances
La motorisation testée est le Diesel 2.0l CRDi 136ch en version 4 roues motrices. Il est accompagné d’une boîte de vitesse manuelle. Si c’est l’automatique qui vous plaît, c’est pour la version 185ch qu’il faut opter, ou pour le 1,7 de 141ch, doté lui d’une boîte double embrayage DCT-7.
On s’était habitués chez Hyundai à des motorisations agréables mais à des consommations plutôt élevées… Donc comme prévu le moteur est encore une fois agréable, avec beaucoup de couple à bas régime, ainsi que des accélérations et reprises très satisfaisantes. Le tout est associé à une boîte plutôt bien étagée. Si vous n’avez pas envie d’une boîte auto, il n’y a pas vraiment besoin d’aller chercher des chevaux supplémentaires sur un autre modèle. Seul le nouveau CRDi 141ch pourrait être intéressant à mettre dans la balance, mais il n’est pas disponible en version AWD (4×4).
Et la consommation dans tout ça ? Avec une conduite peu agressive et sur environ 1200km mais souvent chargé de 3 personnes et de leur matériel de ski, le valeureux 2l s’en est sorti avec une consommation moyenne de 6,5L/100km, ce qui n’est vraiment pas mal, surtout quand on voit le gabarit de l’engin, et le fait qu’il s’agisse d’un 4×4.
Une fois sorti de la route, on se sent vraiment à l’aise à bord de ce Tucson, qui garde un niveau de confort excellent et dont les 4 roues motrices ont pu nous dépanner là où certains étaient bloqués en fâcheuse posture.
Au niveau des équipements, le choix est étonnant : sur notre modèle d’essai « Creative », soit le niveau de finition précédant le top « Executive », pas de Stop & Start, pas de feux de route LED ou Xénon (de simples halogènes), pas de régulateur de vitesse adaptatif, un frein à main manuel, mais des fonctions 4×4 avancées comme le contrôle de vitesse en descente ou le blocage de différentiel, l’accès et démarrage main libre, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore un système de maintien du véhicule sur sa voie de haut niveau qui rendrait presque accessoire le fait de tenir le volant sur autoroute… La quasi absence d’option ne vous permettra pas d’obtenir un véhicule sur mesure, alors il vaut mieux que les choix pas forcément équilibrés de Hyundai vous plaisent.
Notons que la très agréable option toit ouvrant panoramique dont était équipé notre modèle d’essai reste accessible par rapport à la concurrence : 990€.
Du côté multimédia, on regrette deux choses : l’absence de CarPlay et Android Auto, et un rendu sonore du système audio plutôt décevant, façon casserole : un rendu médium sans relief. Les coréens devraient proposer un système son haut de gamme en option comme les Européens…
Conclusion
Il y en a du choix sur le segment des SUV familiaux… Le Hyundai Tucson a clairement une carte à jouer avec un style efficace et de vraies aptitudes 4×4 que peu de concurrents proposent, le tout avec une motorisation qui n’a rien à envier aux marques européennes. Mais il faudra fermer les yeux sur un intérieur assez triste, et un tarif qui n’a rien de bradé. L’époque où Hyundai jouait sur les prix pour s’imposer est désormais terminée, c’est désormais sur les prestations que la marque joue, avec une proposition sans défaut majeur.
Les + :
+ Design extérieur
+ Transmission 4X4 aux fonctionnalités complètes
+ Système de maintien du véhicule dans sa voie très efficace
+ Motorisation agréable et assez sobre
+ Confort de conduite et d’insonorisation
Les – :
– Design et finition intérieurs
– Absence de certains équipements qui deviennent classiques à ce niveau de prix : phares full LED, stop & start, CarPlay, Régulateur de vitesse actif…
– Typé confort : pas une machine à plaisir
– Système sonore décevant
– Pas de trappe à skis
