[test] Jeep Cherokee 2014 : il change de robe mais il garde ses bottes

cherokee Jeep essai 2014
Monaco, 8 heures du matin. La nuit a été courte, mais je suis prêt. Les engins sont parqués à l’entrée du Fairmont. Lequel choisir? On est à Monaco, le circuit est déjà presque prêt pour le Monaco classique, des bolides d’une puissance démesurée n’ont cessé de passer devant moi pendant ma promenade nocturne. Ce sera donc la version V6 essence 3,2L de 272ch. Le plus puissant de la gamme, histoire d’être raccord avec le paysage. Direction le col de Sospel.

cherokee 2014 essai intérieur
Ma découverte du Cherokee commence par l’intérieur : pour la première fois, une Jeep a été développée à la fois en Europe et aux USA (Jeep faisant désormais partie du groupe Fiat), ça se voit : la qualité a bien progressé si l’on prend comme référence le précédent Cherokee. La présentation est assez soignée, le grand écran de 8,4 pouces et les aérateurs qui l’entourent rappellent la forme de la calandre d’une mythique Jeep Willis. En face de moi, le combiné d’instrumentation est agrémenté d’un bel écran de 7 pouces sur lequel s’affichent clairement les informations du véhicule et le rappel du GPS. Un bon point.
Les sièges sont chauffés et ventilés, très agréable et rare pour le segment.
Hélas, le Cherokee, même s’il a bien progressé, n’arrive pas à atteindre les références du segment, que les représentants de la marque ont clairement cité comme leurs cibles : Audi Q5, Volvo XC60 ou BMW X3.


Le temps de prendre en main l’engin et les routes de l’arrière pays s’offrent déjà à moi. Le V6 se met à chanter, mais hélas, la boîte automatique ZF à 9 rapports (pour la première fois disponible dans ce segment) a été calibrée par les ingénieurs du groupe pour réduire au maximum le C02. Dommage, l’agrément moteur s’en voit diminué, même avec le sélecteur Jeep Active Drive II en mode sport. Le plaisir est quand même là, et les presque 2 tonnes de l’engin se manient avec précision et sécurité sur les routes escarpées, sans vraiment briller, mais sans démériter.
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Petit stop au col de Tende : l’heure est venue de faire une pause pour étudier la ligne externe. Alors que les puristes Jeep ont crié au scandale en découvrant le face avant de l’engin, je trouve que ses yeux effilés de requin (les DRL à LED qui surplombent des phares classiques un peu dissimulés, une solution que l’on retrouve aussi sur les dernières Citroën) lui donnent un look moderne mais qui sait rester typiquement Jeep. Je suis par contre plus circonspect sur l’arrière, qui pourrait être celui de n’importe quel SUV coréen ou japonais. Le style est assez déséquilibré avec des optiques collées très haut, directement sur le bas de la lunette arrière, et une grande masse de carrosserie quasi nue en dessous… Et quelle idée de placer la caméra de recul de façon bien visible sur une protubérance en plein milieu de ce pan de carrosserie, alors que tous les concurrents ont réussi à la dissimuler plus élégamment.
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Arrivés en Italie, direction Balocco, et le centre d’essais du groupe Fiat. Une fois quitté le relief, l’autoroute sera pour moi l’occasion de mettre à profit les aides à la conduite pour reprendre des forces… Le régulateur de vitesse actif fait des merveilles, paramétrable, il permet de suivre la voiture qui me précède jusqu’à l’arrêt complet. Associé à l’avertissement de franchissement de ligne avec correction qui va jusqu’à donner un coup de volant si vous dérivez trop (un peu surprenant, si vous voulez changer de file sans clignotant, il faudra vaincre cette petite résistance…), on se demande presque pourquoi il faut encore conduire sur ces autoroutes parfaitement rectilignes… Question à laquelle le Cherokee répond que je suis encore le seul maître à bord en faisant retentir une alarme qui m’invite à reprendre le volant…

Le contenu technologique n’a vraiment rien à envier à la concurrence même premium, puisqu’à ces aides s’ajoutent la surveillance d’angles morts, le détecteur de présence arrière, le stationnement automatique, l’avertissement , ou encore pléthore d’airbags et de protections qui offrent à ce Cherokee le statut très envié de voiture la plus sûre de son segment. Oui, devant Volvo ou Audi.
cherokee 2014 essai
Une fois au centre d’essais de Balocco, il restait une dernière chose à vérifier : les capacité tout terrain du Cherokee. Pour ce faire, c’est dans la version Trailhawk que se poursuit l’aventure, la version ultime qui couronne la gamme en ajoutant toutes les options offroad possibles et en faisant disparaitre certains éléments peu adaptés au tout terrain comme les pare-chocs couleur caisse (les boucliers redessinés offrent de meilleurs angles d’attaque) ou les chromes (les éléments chromés ailleurs prennent ici une finition noire mate).
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Et cette Jeep est bien une Jeep, se jouant d’obstacles qui tordraient le châssis d’une voiture normale, passant sans problème des montées (ou descentes) jusqu’à 70% en mode complètement automatique. C’est incroyable de facilité : à chaque fois que l’on croit que la voiture est dans une situation trop délicate, elle s’en sort avec une facilité déconcertante. Un régal.

Conclusion
Finalement, même si son style ou sa finition ne m’ont pas déclenché un coup de coeur, le nouveau Cherokee s’illustre avec un contenu technologique de haut vol, aussi bien sur route que hors piste (la finition Trailhawk rajoutant des options de gestion automatique hors des sentiers battus). Et même si son look le fait s’éloigner de ses illustres ancêtres, sa calandre à 7 batons et ses capacités à s’aventurer vraiment partout font la différence entre un Jeep Cherokee et des SUV bourgeois. Hors piste, le Cherokee n’a rien perdu de sa superbe, il s’est même encore amélioré, alors que ses gênes sont désormais mêlés avec le groupe Fiat.

Les + :
+ consommations contenues, même sur cette version V6
+ capacités tout terrains inégalées à ce niveau de gamme
+ contenu technologique au plus haut niveau
+ franchisseur sans égal, encore plus en version Trailhawk
+ excellente insonorisation
+ conduite confortable en toute circonstance

Les – :
– boîte auto trop calibrée pour la réduction de la consommation
– finition et présentation encore loin des premiums
– en dessous du V6, difficile de trouver du plaisir
– la fermeture manuelle du coffre se fait avec le très désagréable bruit du moteur d’ouverture

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