[test] Mercedes Classe A : triple A?


Mercedes a frappé très fort en terme de style pour offrir une compacte Allemande enfin sexy. Il fallait au moins ça pour tenter de se faire une place sur ce segment ultra convoité. Fini le mini-monospace urbain, place à la berline compacte sportive et agressive. Le ramage vaut-il le plumage? On a pris le volant du dernier jouet à l’étoile pour le savoir.


L’extérieur, on en a déjà parlé : des lignes complexes mais fluides, un look très sportif, une voiture basse avec une ceinture de caisse haute… Les ingrédients sont là pour que cette nouvelle Classe A remporte le prix de beauté des compactes premium Allemandes. Et ça marche, quelques regards se tournent au passage de l’engin.
L’effet peut être amplifié en optant pour l’impressionnante calandre aux diamants métalliques directement issue du concept car.

Design
Mais une fois à l’intérieur, le coup est-il aussi réussi? Oui, et non.
Oui, parce que l’intérieur est cohérent avec l’extérieur : un traitement très sportif renforcé par des sièges baquet de série dès le second niveau de finition, des surpiqûres rouges (selon les versions), et une finition de la planche de bord qui rappelle un peu la fibre de carbone…
C’est sur le plan de l’ergonomie que cette Mercedes n’ose pas la rupture avec ses soeurs aînées : les comodos sont nombreux, la facade multimédia est vieillotte avec ses nombreuses touches, dont les touches numérotées téléphoniques, et même le tout nouvel écran de navigation fait un peu cheap dans sa version d’entrée de gamme, puisqu’il est cerclé par un épais cadre en plastique noir glossy, rappelant les tablettes les plus bas de gamme. Optez pour un écran de 8 pouces, le cadre sera beaucoup plus fin.

Heureusement, derrière cet écran, on trouve quelques bonnes idées, mention spéciale pour la présence d’un système de type Mirror Link (en option), appelé ici Drive Kit Plus, qui permettra d’intégrer totalement le contenu de votre iPhone (Android est à l’étude, mais pas de date annoncée) au système multimédia de la voiture, via une app passerelle, comportant entre autres un système de navigation Garmin complet. Un must, d’autant plus qu’en janvier, tout ça deviendra compatible avec Siri. Hélas, les Classe A que j’ai pu essayer étaient dépourvues de ce système.


Performances
Premier contact avec la Classe A sur une version A180 BlueEFFICIENCY, animée par un 1,6L de 122ch, qui se pilotait hélas par une boîte manuelle 6 rapports, et pas la boîte double embrayage 7G-DCT, une option sympathique facturée 1950€.
Première impression, légèrement négative : je m’attendais à une meilleure insonorisation de la part de cette nouvelle Mercedes. Le moteur est discret, pas de souci, ce sont simplement les bruits de roulement et aérodynamiques qui auraient être un peu mieux filtrés. Attention, on n’est pas dans une Dacia, l’insonorisation est déjà très bonne. Mais chez l’étoile, on attend l’excellence, surtout aux tarifs proposés (toutes options comprises, nous roulions déjà à bord d’une voiture à 31750€).

Par contre, au niveau agrément de conduite, rien à dire : la Classe A possède un comportement ultra sain, permettant d’enchaîner les virages à vive allure en maîtrisant toujours sa trajectoire. Seuls quelques colonnes vertébrales sensibles critiqueront la relative fermeté des suspensions, mais mes jeunes vertèbres qualifieront le tarage de l’amortissement comme un excellent compromis confort/fermeté. Notez que nous disposions de l’option « conduite dynamique », facturée 350€, qui offre un chassis surbaissé de 15mm et une direction retravaillée. Les amoureux du confort Mercedes oublieront ce genre d’option, mais pour les amateurs de plaisir, il ne faut pas se priver.
En résumé, même la motorisation « basique » de 122ch distille déjà petite dose de plaisir tout en restant assez sobre. Bien sûr, on va toujours saliver sur la très prochaine version AMG, mais vu que les radars poussent comme des champignons et que l’essence sera forcément toujours plus chère, cette version A180 BlueEFFICIENCY me paraît être un bon compromis (à noter que le même moteur est disponible dans sa version 156ch, la A200). Premier moteur essence au catalogue, il ne démérite pas. La version A200 CDI (Diesel 1,8L 136ch) que j’ai aussi pu essayer s’avérait moins mordante, mais très douce.

Conclusion
Mercedes a frappé très fort en terme de style, et se dote de toutes les armes technologiques pour combattre à armes égales face à ses compatriotes sur le segment ultra disputé de la compacte premium. A armes égales… C’est finalement son principal défaut : elle propose tout autant d’options technologiques de pointe que ses concurrentes, tout autant de motorisations, du Diesel économe d’origine Renault jusqu’à la prochaine version AMG surpuissante… Mais qu’a-t-elle de plus? Pas grand chose finalement, à part sa ligne. Est-on arrivé au summum du (sur)équipement? Toujours est-il que la nouvelle classe A est une belle réussite, aussi bien sur le plan esthétique que technique (et technologique), on lui reprochera seulement de sacrifier des détails pratiques au profit de sa ligne (accès du coffre, visibilité arrière…), et de facturer ses innombrables options au prix fort. La nouvelle Classe A, c’est la révolution esthétique, pas la révolution tarifaire!

Les + :
+ La plus sexy des compactes allemandes
+ Moteur 1,6l 122ch sobre et dynamique
+ Chassis sport excellent
+ Comportement routier excellent
+ Choix d’équipements technologique ultra complet
+ Drive Kit Plus

Les – :
– Encore un style qui sacrifie la visibilité
– Dessin de l’ouverture du coffre peu pratique
– Quelques détails ergonomiques gênants au poste de conduite
– Les témoins d’aide au parking façon Norauto, c’est bientôt fini?
– Des tarifs élevés

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