L’Observeur du design 10 : petite sélection parmi les étoiles

L'observeur du design 2010
Comme chaque année, l’exposition l’Observeur du design se tient à la cité des Sciences et de l’industrie. La vaste sélection des nouveautés design de l’année (183 réalisations au total) est exposée jusqu’au 21 février 2010 et on y a déjà fait un petit tour, histoire de découvrir quelques petites merveilles parmi la sélection déjà auréolée d’une étoile (35 étoiles au total). Petite sélection…
Si vous suivez diisign.com ou eco.diisign.com, vous savez déjà que les solutions visant à vivre en meilleure harmonie avec l’environnement sont plutôt en vogue… Et bien l’Observeur du design en dévoile quelques unes plutôt intéressantes.
On commence par En Boucle, une gamme de mobilier en recherche d’éditeur, mais sûrement pas pour longtemps… Ces meubles, imaginés par Gwenaëlle Girard, veulent relancer l’économie du bois en Limousin, dont le châtaigner est l’une des bases, en proposant des lignes contemporaines associées à un savoir faire traditionnel : la vannerie. Alors non seulement ces meubles relancent l’artisanat local, mais en plus ils utilisent les lamelles de châtaigner, jusqu’ici uniquement utilisées pour le cannage des chaises… Des meubles vraiment intelligents, prouvant que le design, c’est bien plus que de l’esthétique!
En Boucle Gwenaëlle Girard

Pour vivre en meilleure harmonie avec l’environnement, il faut aussi repenser l’habitat. C’est ce que propose l’habitat éco conçu signé Fritsch et associés. Cette cellule d’habitat en bois est autonome en énergie et permet d’alimenter avec ses bornes les moyens de transport des habitants (l’au de pluie est filtrée et chauffée, l’énergie électrique est fournie par des cellules photovoltaïques et une éolienne à axe vertical, et l’espace est climatisé de manière passive). En plus, cette maison d’un nouveau genre a un impact ultra limité sur son environnement direct, puisqu’elle est posée sur quatre fins pilotis… Il s’agit certes d’une étude, mais elle est pleine de bon sens.
Habitat Eco Conçu par Fritsch et associés

Pour commencer à mieux consommer l’énergie, on commencera par une solution très pragmatique, le nouveau compteur Linky d’ERDF, signé BETC design. Bon, soyons clairs, il sert surtout à donner une identité moderne à ERDF dans le cader de l’ouverture du marché électrique à la concurrence, mais son côté positif, c’est qu’il détecte et affiche les pics de consommation, histoire de comprendre sa consommation électrique, et la réduire. (et essayons d’oublier que sa couleur est déjà sur la pente descendante des tendances avant même sa sortie…)
Linky compteur électrique ERDF

Encore une solution pour mieux consommer l’électricité dans l’habitat avec le Power kit solaire de Watt & Home, dessiné par IOTA Design. Il s’agit d’un kit plug and play tout simple à installer sur un cabanon, une maisonnette ou un site isolé, pour disposer immédiatement d’un éclairage commandé par un interrupteur sans fil, une source d’alimentation 230V/USB/alume cigare/chargeur universel de piles… Un nouveau produit qui répond à un besoin simple, et de façon propre.
Power kit solaire Watt & Home

Aller, on sort de la maison, mais on reste propre, en utilisant des moyens de transport innovants et respectueux de l’environnement, comme le Métro d’eau : une navette fluviale un peu plus évoluée que le Voguéo de la RATP imaginée par Juan Lin… Un projet que l’on souhaite voir naviguer très vite sur la Seine.
Métro d'eau par Juan Lin

Encore une innovation verte avec le lampadaire Perla dessiné par Michel Tortel pour Comatelec : il utilise la technologie LED pour offrir une forme spectaculaire et épurée, le pied se transformant de façon fluide en une spirale éclairante. Simple et superbe. Le communiqué de presse nous annonce qu’entre la durée de vie du produit et des sources, l’abaissement de la consommation et la photométrie réellement contrôlée (on peut varier en continu le flux lumineux), c’est une diminution de 40% de la quantité de produit qui est réalisée. Chapeau!
Comatelec Perla par Michel Tortel

Bon, vous pensez que je ne craque plus que pour des innovations écolo? Et bien non, je n’ai pas changé :
Je suis toujours aussi fan de hifi, et l’amplificateur audiophile D-Premier de Devialet, signé Creatio, me fait craquer : audiophile oui, mais sans le lourd héritage du passé, puisque les technologies modernes lui permettent d’être compact et ultra élégant, avec sa commande déportée et la possibilité de le fixer au mur… J’aimerai bien le tester, mais à 14000€ l’ampli, je vous avoue que je pense encore conserver longtemps mon système B&O!
Devialet D-Premier par Creatio

Côté déco intérieure, j’ai craqué pour une idée toute simple : les modules de bibliothèque Infini créés par R’Pure Studio. Une forme toute simple, un code couleur binaire en noir et blanc, et un matériau abordable (du polypropylène expansé). 590€ les 8 modules, et des possibilités de décoration… Infinies!
Bibliothèque Infini par R'pure studio

Et enfin, pour vous prouver que le design est partout et que la sélection de l’Observeur est vraiment hétéroclite, voici la nouvelle génération de toilettes embarquées de la SNCF, créées pour répondre aux besoins des passagers, histoire de rendre le lieu plus confortable et plus apprécié, pour qu’au final il devienne plus respectable.
Nouvelle génération de toilettes embarquées SNCF

Si vous trouvez que ma sélection est trop restreinte, il ne vous reste qu’une chose à faire : visiter vous-même l’exposition, et on en discute ici-même!
Crédits photo : ©Observeur du design/APCI

11 commentaires

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C’est certainement mon profil scientifique qui motive mon choix mais je raffole du compteur électrique d’ERDF pour sa fonction plus que par sa forme. Je suis convaincu que la conduite du changement passe par des éléments de mesure simples. Et quoi de mieux qu’indiquer aux utilisateurs le profil de leur consommation pour une prise de conscience immédiate du gain économique possible. En plus si le boitier est sympa je dis ouii !

J’ai personnellement un (ou devrais-je plutôt dire deux) coup de coeur pour les deux premiers projets présentés ici.
– Je trouve les meubles de Gwenaëlle Girard particulièrement intéressant formellement et j’apprécie beaucoup sa démarche locale ! Le fauteuil me fait limite pensé à du Aalto.
– Enfin la maison de Fritsch Associés qui n’a rien de très originale dans les technologie employées mais qui à le mérite de les rassembler dans un ensemble pour le moins séduisant ! je suis curieux combien pourrais coûter une maison comme celle-ci clée en main.

En tout cas très belle sélection, il me tarde d’aller voir l’expo !

Moi aussi j’aime beaucoup le compteur électrique. Je cherchais récemment un moyen de contrôler ma consommation d’électricité, et si il existe de nombreux systèmes affichant la consommation sur une prise de courant en particulier, je n’ai rien trouvé pour voir la consommation globale. Et voilà !

Je regrette personnellement la disposition et l’orientation des leds sur le lampadaire-au demeurant très beau et issu d’une belle idée. Il me semble qu’un des objectifs de l’éclairage public urbain devrait être, au delà de l’indispensable économie d’énergie, de limiter l’impact lumineux des candélabres. Ici, au lieu d’éclairer uniquement le sol, les leds éclairent tous azimuts et, pour moi, ce dispositif participe de la disparition de la nuit urbaine qu’on peut assimiler à une pollution.
Nouveau sur ce blog, j’en félicite (modestement) l’auteur.

@Maurice : J’accepte modestement tes félicitations, et je me permet tout de même de ne pas être d’accord avec toi :
Les LED semblent disposées assez « à l’horizontale », mais à mon humble avis (et ce n’est qu’un avis, puisque le lampadaire n’est pas présenté allumé dans l’exposition), le cône d’éclairage réduit des LED fait que ce lampadaire n’éclaire absolument pas le ciel. Ok, il éclaire à 360° alors qu’en général on a besoin de moins, mais j’ai l’impression que les LED sont positionnées au juste nécessaire pour éclairer le sol dans un rayon suffisant, et juste le sol, pas le ciel.

Marc, je vais persévérer et dans le compliment et dans la contradiction, quoique ton commentaire m’incline à le nuancer. Même à l’horizontale, c’est trop. Peut-être pas en termes de « pollution », j’admets volontiers que l’emploi de ce mot est excessif, mais plutôt parce que la rue elle-même a droit, et nous avec, pauvres urbains surexposés, à une part d’ombre que ce luminaire, malheureusement, ne nous concèdera pas.
Je me souviens de la Piazza Navone la nuit et des taches de lumière des candélabres au gaz des camelots éclairant faiblement leurs pauvres babioles. Je me souviens des déplacements furtifs et aléatoires de ces taches avec ce qu’elles révélaient, au hasard, de la fontaine du Bernin et des autres merveilles dans l’ombre. Me souviendrai-je de la nuit si elle est comme le jour?
Allez, tant pis, je remplis la case « site web ».

Là je suis plus d’accord avec toi : effectivement, ce lampadaire m’a l’air fait pour éclairer dans un large cône tout autour de lui… Même si je n’ai aucun souvenir de lampadaire au gaz, je conçoit effectivement que nos rues pourraient gagner un peu de poésie en gagnant une part d’ombre… Mais l’ombre est encore trop négativement connotée pour que le designer de ce lampadaire ait pu se permettre de créer un lampadaire qui n’éclaire pas « assez » (il faut qu’il en vende des lampadaires pur vivre… Autant un artiste pourrait se permettre d’intégrer le facteur obscurité dans la mise en lumière d’un espace public, mais je ne crois pas qu’il serait très prisé en ces temps où on vend si bien l’insécurité pour faire passer des lois, autant pour un designer, c’est mission impossible). Pire, en réduisant volontairement le cône d’éclairage de son lampadaire, le designer risquait de faire passer implicitement deux messages : soit « les LED, ça n’est pas au point », soit « il ne maîtrise pas la technologie LED ce designer ». Notes tout de même que le lampadaire est prévu pour être atténué facilement, les acheteurs ont donc la possibilité technologique de créer de l’ombre!
En résumé, il faut d’abord changer les mentalités avant de changer le lampadaire…

PS : félicitation pour tes créations!

Oui, un designer seul ne peut pas changer une orientation politique globale. Bon, on peut rêver…
Et vraiment, l’objet est superbe!
Quant aux lampadaires à gaz, je n’en ai pas non plus le souvenir, faut pas pousser.
Ceux que j’évoque sont (étaient?) totalement mobiles, disparaissant avec les camelots, ils laissent une nuit quasi noire sur la place. Un délice.
Merci pour le post-scriptum, je reviendrai (ah, ah).

Si vous voulez saloir comment le panneau solaire photovoltaïque est construit, vous pouvez visiter le site d’association l’énergie Verte&Mure.

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